/image%2F1991535%2F20180120%2Fob_adc27f_bandeau2.jpg "Venezuela: Discours de Delcy Rodriguez à la 46° Assemblée Générale de l'OEA, Saint Domingue, République Dominicaine, 15 juin 2016.")
Venezuela: Discours de Delcy Rodriguez à la 46° Assemblée Générale de l'OEA, Saint Domingue, République Dominicaine, 15 juin 2016.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Depuis que le Commandant Hugo Chávez est arrivé au pouvoir, nous reprenons le chemin de la souveraineté politique, de la souveraineté économique sur nos immenses ressources naturelles, dans le domaine de l'énergie, des mines, des ressources hydrauliques et en particulier de la souveraineté politique renforcées dans un modèle d'autodétermination et d'indépendance conséquence et héritage de nos libérateurs, du Père de la Patrie Simón Bolívar qui a donné la liberté à de nombreux pays de ce continent. Je dois le dire avec ces mots mais je sens que le maître du monde a parlé, qui a, en plus, l'audace de donner son avis sur d'autres pays. Dans ce cas concret, je dois défendre le Venezuela. Dernièrement, la droite internationale dans une sorte de complot, a considéré le Venezuela comme un plat de banquet sur lequel tout le monde donne son avis et tout le monde parle et tout le monde instruit et commande. Le Venezuela est une nation libre et souveraine, nous sommes un peuple courageux et nous, ce peuple courageux, avons su vaincre les pouvoirs de l'empire, notre histoire le montre. Ce n'est pas un discours, ce sont des faits réels et notre histoire et nous-mêmes sommes obligés de regarder le passé pour construire un avenir pour le bien-être de notre peuple.
Le secrétaire Kerry a évoqué le Secrétaire Général de cette organisation dont je crois qu'il a fait imploser le secrétariat général en violant constamment les règles qui délimitent son action en tant que Secrétaire Général en se substituant, de plus, à la souveraineté des Etats membres de cette organisation. Nous avons des preuves quotidiennes de la façon dont le Secrétaire Général de cette organisation agit avec partialité en faveur des secteurs de l'opposition du Venezuela qui prétendent renverser le gouvernement légitime et constitutionnel du président Nicolás Maduro, des preuves irréfutables de la façon dont le Secrétaire Général a une position interventionniste sur les affaires intérieures du Venezuela, je vois un mal pour lequel Washington a déjà pris date, en servant d'agent à Washington. Moi, je sais que ça te fait rire mais c'est la vérité. Tu es sur la liste du personnel de Washington pour intervenir dans les affaires intérieures du Venezuela. Les affaires intérieures du Venezuela, les Vénézuéliens les résolvent.
Dans l'histoire récente des Etats-Unis, le choc entre les pouvoirs, le pouvoir Législatif et le pouvoir Exécutif, a provoqué pas moins de 18 fermetures de Directions du Gouvernement, pas moins de 18 fermetures, à peine l'année dernière, au point de fermer à nouveau la Direction. Imaginez-vous, ils devraient leur appliquer la Charte Démocratique Inter-américaine pour conflits de pouvoirs, pas moins de 18 fois. Ici, on nous dit qu'il faut donner la liberté aux prisonniers politiques. Au Venezuela, il n'y a pas de prisonniers de conscience. L'Assemblée Nationale a proposé une loi d'auto-pardon et dans cette loi d'auto-pardon, ils ont avoué tous les délits de terrorisme, de corruption, de trafic de drogues qu'ils ont commis pour renverser le Gouvernement constitutionnel du Venezuela. C'est dit expressément dans cette loi de cette façon. Ce n'est pas une question de prisonniers de conscience. Moi, je sais ce qu'est un dissident de conscience et ce que peut coûter la vie même parce que c'est le dossier honteux de la Quatrième République au Venezuela qui punissait la dissidence par la torture, la disparition et la mort, simplement parce qu'on est un prisonnier ou un dissident de conscience.
Aux Etats-Unis est emprisonné le plus vieux prisonnier du monde, Óscar López Rivera, un prisonnier de conscience, condamné non pour terrorisme, non pour terrorisme, non pour avoir provoqué une extrême violence dans les rues, pour ne pas parler du leader indigène qui a aussi été des dizaines d'années prisonnier dans ce pays et ils veulent ordonner de libérer les prisonniers alors qu'ils ont la population pénitentiaire la plus importante de la planète. Et de quoi parlons-nous alors ? Il y a 51 ans, ce pays a été victime de l'invasion des Etats-Unis avec le soutien de cette organisation et les blessures ne sont pas encore cicatrisées et au lieu de l'assumer en réfléchissant, en faisant notre auto-critique, de demander pardon au peuple de ce pays, nous prétendons alors maintenant, intervenir au Venezuela. Le Venezuela doit être respecté. Avec quelle morale, il y a une crise morale et éthique profonde de certains gouvernements récemment arrivés dans cette région, c'est ça, la véritable crise. La double morale pour accepter les affaires des autres pays, alors, nous violons la charte fondatrice de cette organisation qui stipule la non intervention dans les affaires intérieures des Etats comme quelque chose d'absolu, la pierre angulaire de cette organisation. Nous violons toutes les règles du Droit International public, les principes et les objectifs de la Charte des Nations Unies. De quoi parlons-nous ? De la démocratie au Venezuela où le peuple est partie prenante dans la conduite de son destin avec une démocratie participative et agissante. Nous ne sommes que 2 pays de ce continent à avoir un mécanisme exclusif de participation comme le referendum révocatoire du mandat dans les charges obtenues par élection populaire. Et on dit beaucoup de choses et on parle beaucoup du Gouvernement du Venezuela, qu'il doit se soumettre à un referendum révocatoire. Cela, ce n'est pas les gouvernements des autres pays qui en décident, c'est le peuple du Venezuela qui en décide conformément à sa Constitution, conformément à ses lois, conformément à ses règles, pas sur ordre d'un monsieur qui a décidé de faire imploser le Secrétariat de cette organisation, pas sur l'ordre de n'importe quel Gouvernement, c'est le peuple du Venezuela.
Je vous remercie pour vos manifestations d'inquiétude à propos de la situation que vit le Venezuela.
En mars 2015, le chef du Commando Sud des Etats-Unis parlait de l'implosion de l'économie au Venezuela et en octobre de cette même année, il disait que si une crise humanitaire était présente au Venezuela, les Etats-Unis interviendraient militairement dans notre pays, une intervention justifiée en apportant des aliments et de l'eau à cause de la crise humanitaire. Nous vivons un schéma justement et un modèle qui cherchent l'intervention militaire au Venezuela et il faut le dire de façon responsable, non parce que je le dis, moi, ce fut une déclaration expresse du chef du Commando Sud des Etats-Unis. Et ils parlent de crise humanitaire et ce sont les principaux responsables de la crise humanitaire que vit aujourd'hui la planète avec leurs politiques erronées et mauvaises, bellicistes, d'intervention dans les pays dont ils ont désintégré le territoire, des pays du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. Aujourd'hui, le monde vit cette tragédie humaine.
Nous ne sommes pas là pour analyser ni pour juger les sociétés des autres pays mais le Venezuela aujourd'hui est victime d'un harcèlement international de cette droite qui se croit le droit, elle a à peine gagné des élections à la Pyrrhus, de renverser les gouvernements progressistes et de gauche légitimes de notre région et pour cela, ils se servent des pouvoirs factuels très puissants, des pouvoirs financiers, des pouvoirs des médias. C'est la vérité, c'est la vérité. S'ils veulent aider le Venezuela, qu'ils lèvent le blocus financier qui pèse sur notre pays, nous n'avons besoin de l'aumône de personne. Le peuple du Venezuela est un peuple digne et nous avons pour nord notre diplomatie qui est une diplomatie de paix, nous avons des relations de coopération et de solidarité avec le reste de nos frères du continent. Ce qu'ils sont en train de faire contre le Venezuela est inadmissible et comme l'a dit le président Nicolás Maduro, ils rompent l'équilibre que la région avait atteint pendant ces 10 dernières années quand des gouvernements progressistes de gauche, des gouvernements populaires, sont arrivés pour prendre soin des vastes majorités. Le modèle de développement, le Venezuela est l'un des pays dont l'indice de Gini est l'un des plus bas de la région et c'est ce qu'ils attaquent, le modèle pour vaincre les inégalités, c'est ce qu'ils attaquent et c'est ce qui est réellement en jeu et moi, j'exige le respect.
Il y a des divergences avec le pays hégémonique de cette région mais elles doivent se résoudre dans le respect, le respect de la souveraineté, le respect de l'égalité souveraine des Etats, le respect du principe de non intervention, le respect du principe de non ingérence dans les affaires intérieures. La combativité des pouvoirs publics au Venezuela peut se transformer dans le cadre de la Constitution, pas autour d'un pouvoir comme le fait le Secrétaire Général de cette organisation en soutenant un pouvoir pour qu'il organise le coup d'Etat au Venezuela, un coup d'Etat parlementaire, c'est inadmissible. Il s'est substitué à la souveraineté des Etats. Avec quel mandat ? Avec le simple fait d'être là et il est sur la liste du personnel de Washington. J'appelle les Etats membres de cette organisation à la réflexion, à avancer dans le respect des règles et à ne pas permettre qu'arrive à nouveau une invasion comme c'est arrivé ici, il y a 51 ans. Rendons hommage au peuple de la République Dominicaine et attachons-nous, de plus, à la Résolution qui encourage l'indemnisation de ce peuple, l'indemnisation morale. Nous attendons des excuses aussi bien des Etats-Unis que de cette organisation pour l'invasion et le soutien que cette organisation a donné à la violation de la souveraineté et à ce qu'un pays a de plus sacré comme son territoire, comme son indépendance. J'appelle les Etats membres de cette organisation à la réflexion, ne commettons pas les mêmes erreurs, avançons dans le respect absolu des règles de fonctionnement de l'Organisation des Etats Américains et j'appelle ici à ce que soit discuté alors le comportement du Secrétaire Général et sa position abusive, illégale et frauduleuse sur le Venezuela. Ce que ce monsieur fait contre mon pays est inadmissible ! Merci beaucoup !
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