Venezuela : Ce qui se passe au Venezuela
Cubadebate, 13 juillet 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
La Maison des Amériques de La Havane est devenue la scène de la vérité à travers une conférence organisée par l'Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela dans la République de Cuba et PDVSA Cuba en présence de 3 conférenciers bolivariens qui ont disserté sur l'actualité politique du Venezuela.
« Au Venezuela, il peut se passer beaucoup de choses mais ce qu'on sait, c'est ce que les monopoles médiatiques manipulent », a affirmé le député socialiste, le professeur et célèbre journaliste Earle Herrera, lors d'une conférence qui s'est déroulée ce mardi 1é juillet à la Maison des Amériques de La Havane avec l'avocat constitutionnaliste Hermann Escarrá y Germán Carrero Escalante, porte-parole du Comité des Victimes des Guarimbas et Contre le Coup d'Etat Perpétuel.
Cette délégation, venue du Venezuela, s'est proposé d'éclairer le corps diplomatique et les nombreux médias locaux et internationaux sur l'actualité du pays dans une rencontre dont le nom indiquait clairement le but : « Que se passe-t-il au Venezuela ? »
Le docteur Alí Rodríguez Araque, ambassadeur du Venezuela dans la capitale cubaine s'est chargé de la présentation des participants qui se joignent à l'effort diplomatique entrepris par le gouvernement vénézuélien pour faire connaître la vérité déformée par ce « pouvoir de feu » comme appelle traditionnellement la droite le pouvoir de ses médias de communication.
Herrera a commenté l'actualité de ces jours-ci et l'action personnelle de Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats Américains (OEA) qui cherche à faire appliquer ce qu'on appelle la Charte Démocratique qui permettrait aux forces états-uniennes d'intervenir au Venezuela sous la protection de l'Organisation et d'en finir avec la Révolution Bolivarienne.
Le journaliste a rappelé qu'en 1961, la Révolution Cubaine naissante fut assise au banc des accusés de l'OEA mais que le Chancelier de la Dignité vénézuélien, désobéissant aux ordres de son président Rómulo Betancourt n'a pas voté en faveur de l'expulsion de l'Ile de cette organisation.
L'intervention étrangère est l'une des ressources auxquelles l'opposition souhaite faire appel l'opposition majoritaire au Parlement depuis les élections de décembre 2015. « Alors qu'on fait campagne en disant qu'au Venezuela, il n'y a pas de liberté des pouvoirs ni de liberté d'expression, les faits prouvent le contraire », a commenté Herrera qui a rappelé que la droite vénézuélienne accapare 80% des médias qui existent dans le pays.
Il a aussi évoqué les paroles du président de l'Assemblée Nationale (AN), le député d'AD Henry Ramos Allup qui, en prenant possession de sa charge le 5 janvier, a promis que dans les 6 mois, il y aurait « une sortie constitutionnelle et démocratique » du pouvoir assénée au président Nicolás Maduro.
« Les 6 mois se sont écoulés et la sortie n 'a pas eu lieu », a souligné le député.
Le professeur Herrera a souligné qu'on a installé comme matrice d'opinion l'idée que le Gouvernement refuse d’admettre qu'il y a une crise humanitaire. Mais dans le pays, il n'y a pas de malnutrition ni de faim mais une crise économique et pour la résoudre, l'Exécutif a décrété un état d'urgence. Le pays recevait tous les jours 3 500 millions de dollars pour la vente du pétrole et avec la chute des prix, il n'en reçoit plus que 60 millions ».
Insister que ce qu'on a appelle la crise humanitaire cherche à obtenir la présence des forces militaires nord-américaines au Venezuela. Celui qui était jusqu'à il y a peu de temps chef du Commando Sud du Pentagone John Kenny a déclaré que si cette situation se présentait au Venezuela, les Etats-Unis iraient à son « secours ».
Les armes de l'opposition
L'opposition de droite a opté pour la voie de la violence depuis l'arrivée au pouvoir du président Hugo Chávez en appelant à l'utilisation du coup d'Etat jusqu'à ce qu'on appelle l'insurrection et les troubles connus sous le nom de guarimbas.
Germán Carrero, de l'état de Táchira, avec des larmes qui réclament la justice, a dénoncé ces actions qui, en 2014, ont fait 43 morts et 878 blessés. Germán Carrero est une victime de ces événements lors desquels il a perdu la main droite à cause de l'explosion d'un engin lancé par un guarimbero. Il a raconté son histoire, terrible, et d'autres choses dont il fut le témoin.
« Cela a changé ma vie, a changé mon monde et celui de mes enfants. Il a fallu que je quitte Táchira à cause des menaces que j'ai reçues. » Il a ému tout le monde et a critiqué le fait que maintenant, quand on a prétendu sans succès faire une loi d'amnistie pour les assassins et les terroristes qui sont en prison à cause de ces actions, « ils disent qu'ils sont les victimes et nous les assassins ». « Qui me rendra mon bras, qui rendra la vie aux morts ? »
« Nous n'allons pas abroger la Constitution »
Hermann Escarrá, l'un des concepteurs de la Constitution de 1999 et membre de la Commission pour la Vérité et la Réconciliation a fait un parcours par les différents appareils de la Grande Charte bolivarienne qu'une partie de l'opposition de droite a cherché à activer pour chasser du pouvoir le président Maduro.
« Ceux qui aujourd'hui disent défendre la Constitution de la République sont ceux qui ont voté contre en 1999 », a ironisé le docteur Escarrá.
Ils profitent maintenant d'un article de la Constitution qui permet de révoquer les pouvoirs, même celui du président, une ressource dont jouissent seulement 3 corps législatifs au monde.
Le procès politique étant écarté (s'agissant d'un apis à régime présidentiel et non parlementaire), la révocation pour démence, l'abandon de poste ou la faute grave du président, entre autres possibilités, même m'amendement à la Constitution pour raccourcir le mandat présidentiel, l'opposition majoritaire occasionnellement à l'Assemblée Nationale, a parié sur l'article 72 qui donne la possibilité d'appeler à un referendum révocatoire.
En ce moment, ils en sont à la collecte des signatures du 1% de la population dans chaque territoire pour le demander, signatures qui ensuite seront validées.
1 900 000 signatures ont été collectées, 900 000 comportent des erreurs ou sont frauduleuses. 4 millions doivent être collectées pour être validées. Ils ne pourront pas organiser le referendum révocatoire cette année et Maduro ne sera pas chassé.
Escarrá a aussi parlé avec beaucoup d'humour du document présenté par Almagro à l'OEA. « je ne sais pas comment il est encore secrétaire général. Avec les défaites qu'il a subies, une personne qui a de la dignité aurait démissionné », a-t-il résumé.
Ensuite, il a assuré que le Venezuela va défendre sa souveraineté coûte que coûte et il a parié sur le dialogue entre le Gouvernement et l'opposition pour mettre en place un ordre du jour commun et constructif pour le bien du pays.
Le dialogue est sans conditions et sans violer les lois, a-t-il conclu. Nous n'allons pas abroger la Constitution.
(Avec des informations de l'équipe de presse de l'ambassade du Venezuela à Cuba)
source en espagnol :
http://www.cubadebate.cu/noticias/2016/07/13/lo-que-pasa-en-venezuela/#.V4c9i4SGcRE
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