Venezuela: Hugo Chávez et le destin d'un peuple 1° partie
Par Germán Sánchez Otero, 22 juillet 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
« Hugo Chávez et le destin d'un peuple » est le 2° partie ce la biographie du leader bolivarien écrite par Germán Sánchez qui sera complétée par une 3° partie. Elle commence le 2 février 1999, jour où il reçoit l'écharpe présidentielle et s'achève le 2 février 2003, date à laquelle le coup d'Etat pétrolier est vaincu et où la Révolution Bolivarienne entre dans une phase d'avance rapide.
Ces 4 premières années de la Révolution – l'étape le plus importante de son histoire – montrent en rouge vif les progrès du leadership de Chávez et le développement de ses qualités parmi lesquelles la capacité politique et émotionnelle à entreprendre les grands changements, à regarder les erreurs en face, à surmonter les vicissitudes et à continuer la voyage vers la conquête de la « bonne patrie » et l'union totale de Notre Amérique.
Cubadebate publie en exclusivité des fragments du nouveau livre de Germán qui a été ambassadeur de Cuba dans la nation bolivarienne (1994-2009) et qui partage avec nos lecteurs des passages qui révèlent la relation particulière qui a uni Chávez au leader de la Révolution Cubaine Fidel Castro.
« Hugo Chávez et le destin d'un peuple » sera présenté le 28 juillet prochain au Venezuela à l'occasion du 62° anniversaire de la naissance du Président.
Septième visite de Fidel Castro au Venezuela
A la veille de l'arrivée de Fidel à Caracas, Chávez me demande combien de fois il a visité le Venezuela. Je réponds de mémoire : la première fois en avril 1948, il y a 21 ans, il va à Bogotá et passe par Caracas pour inviter les leaders étudiants vénézuéliens à un événement organisé par des étudiants qu'il soutient au nom de la Fédération des Etudiants Universitaires (FEU) de Cuba avec d'autres organisations homologues d'Amérique Latine.
A seulement 3 semaines du triomphe de la Révolution, entre le 23 et le 26 janvier 1959, il vient remercier le peuple vénézuélien pour son soutien. Il a 32 ans et sa visite est un événement historique étant donné le soutien que les gens lui témoignent partout et à cause de ses discours sur la Place du Silence, à l'Université Centrale et au Congrès. 30 ans plus tard, en février 1989, il vient pour la 3° fois, à l'occasion de l'investiture du président Carlos Andrés Pérez – qui rétablit les relations diplomatiques – et c'est la personnalité étrangère la plus importante. Il reste 4 jours à Caracas et rencontre des dirigeants politiques, des groupes religieux, sociaux, des patrons et des journalistes.
2 ans plus tard, en 1991, il se rend discrètement sur la petite île de La Orchila à l'invitation de Carlos Andrés pour discuter avec lui et avec le premier ministre espagnol Felipe González, tous 2 engagés à avoir une couverture à Cuba pour restaurer le capitalisme. En novembre 1997, il participe au Sommet Ibéro-américain qui a lieu à Margarita sous la présidence de Rafael Caldera. Et la 6° fois, lui ai-je dit, c’est en février 1999, quand tu deviens président...
Il écoute attentivement et, à la fin, j'exprime une idée dont je sais qu'elle va lui plaire :
Le Venezuela est le pays d'Amérique Latine que ton ami a le plus fréquenté...
La nouvelle fait mouche. Il a un sourire coquin et il réagit sur l'instant :
Je ne crois pas que ce soit par hasard...
Dans la soirée ensoleillée du 26 octobre, il embrasse Fidel au pied de la passerelle de l'avion L-62, sur la rampe présidentielle de l'aéroport Simón Bolívar, lui met les mains sur les épaules et le regarde dans les yeux familièrement.
quand je suis parti de l'aéroport de La Havane la 1° fois que j'ai visité Cuba, je t'ai dit qu'un jour, je te recevrai de la même façon, comme tu le mérites... - murmure-t-il, pris par la passion de celui qui tient une promesse et il ajoute : Bienvenue, frère !
Il n'y a rien à dire de plus. Il évoque ainsi le fait qu'en décembre 1994, dans des conditions très défavorables, alors qu'il venait de sortir de prison, Fidel l'a reçu comme un président.
Déjà dans le salon officiel de l'aéroport, il disparaît quelques minutes. A la fin, il surprend tout le monde avec son nouveau vêtement : il a changé le costume cravate pour celui avec lequel il recevra son hôte, l'uniforme de lieutenant-colonel. Pourquoi ?
Une heure plus tôt, il a appris que celui-ci viendrait avec la tenue vert olive. Il décide alors d'utiliser le costume officiel qui est toujours utilisé dans ces cérémonies et ensuite, de mettre sa tenue de campagne pour se rendre dans l'état de Vargas. Un message visuel fort, à double signification, qu'il souhaite transmettre à 4 destinataires : le peuple vénézuélien, les militaires vénézuéliens, la contre-révolution et l'empire.
Bien qu'il ne l'ait jamais révélé en public, depuis qu'il est sorti de prison en mars 1994, il s'est toujours préoccupé de choisir le vêtement adéquat pour les buts politiques qu'il poursuit. Depuis le traditionnel « liquiliqui » llanero1 – de type militaire – qu'il utilisera au moins dans cette 1° étape ou les chemises et les jeans ordinaires – parfois avec des gilets en tricot – jusqu'aux costumes officiels pour des activités particulières de ses campagnes électorales et pour certains rôles qu'il joue ne tant que président ou les chemises de couleur avec de grandes poches de style militaire – même les rouges presque toujours surmontées du béret de parachutiste dans les manifestations populaires- ou l'uniforme de commandant lors d'activités militaires et des chemises bigarrées, la combinaison de sport aux 3 couleurs du drapeau ou le mélange d'une chemise bleue et sous un T-shirt rouge...
Il choisit un vêtement avec un sens précis du moment et de al circonstance. De même que quand il parle, c'est un créateur original de son image personnelle. Aspect physique et style oratoire sont cohérents dans son action publique. Et il ne laisse aucun détail au hasard.
Les jours qui ont le plus uni le Venezuela et Cuba
Il ne néglige pas non plus le programme de ses invités. Dans le cas de Fidel, il a prévu qu'il visite 3 états : Mérida – dans les Andes - Bolívar – pour son histoire associée ai Libérateur et la beauté de La Gran Sabana – et Lara – dans les llanos. 48Heures plus tard, tout était déjà coordonné. Et survint un événement qui l' fait réfléchir : un appel de sa mère, Elena Frías, qui s'étonnait en apprenant que Fidel n'allait pas à Barinas. Comment, tu ne vas pas l'amener goûter le capybara2 et les hallacas3, mon fils ? Lui dit-elle d'une voix suppliante et Chávez imagina Fidel, heureux d'aller avec lui dans les sillons de ses racines. Cela, joint à la distance entre les états prévus, l'a fait opter pour concentrer la tournée de l'intérieur du pays sur Barinas, Portuguesa, Lara – les 3 étant des états des llanos – et un Aló Presidente sur le champ de bataille de Carabobo.
Il accompagne Fidel presque tout le temps. A Vargas, il lui montre les ravages du désastre et les travaux pour guérir les blessures en pus d'une rencontre avec les médecins cubains qui travaillent là depuis décembre. Le lendemain, ils se rendent au Panthéon National et ils rendent hommage à Bolívar, visitent la caserne San Carlos – où Chávez était en prison quelques temps – marchent dans les rues de al vieille Caracas jusqu'à la Maison Natale du Libérateur. Fidel est déclaré Hôte Illustre de Caracas sur la Place Bolívar et il reçoit là les clefs de la ville. Ensuite, ils inaugurent la Maison José Martí – dans laquelle l'Apôtre cubain donna des cours en 1881. Le peuple se déchaîne et inonde tous les endroits par où ils passent. L'apothéose.
Dans la soirée, Fidel est reçu à l'Assemblée Nationale lors d'une session solennelle au cours de laquelle il prononce un discours plein de clefs. Les députés de l'opposition qui ont menacé quelques jours plus tôt de boycotter la présence du président cubain, choisissent d'être absents. L'orateur regrette que sa présence au Parlement ait été « source de contrariété » pour certains de ses membres ». Et il demande des excuses.
Il affirme : « L'argument obstiné qu'au Venezuela on cherche à introduire le modèle révolutionnaire de Cuba a beaucoup été brandi ». Et il évoque les réponses qu'il a dû faire à la presse vénézuélienne pour démentir ce mensonge auquel s'ajoute maintenant l'affirmation que Chávez veut offrir du pétrole à Cuba. Cuba est Cuba et le Venezuela est le Venezuela. Il dénonce que son pays ne cesse pas d'être utilisé à des fins de politique intérieure par les ennemis de la Révolution Bolivarienne et de Chávez, « incontestable et éminent leader bolivarien dont l'activité et le prestige dépassent déjà amplement les frontières de sa Patrie ».
1Des llanos, la région dont est originaire la famille Chavez
2Le plus gros rongeur du monde appelé chigüire au Venezuela.(https://fr.wikipedia.org/wiki/Capybara)
3 Mets traditionnel vénézuélien, typique de Noël, constitué d’une crêpe carrée généralement fourrée de viande de bœuf ou de porc, d’olives, de poivrons, de raisins secs et enfermée dans une feuille de bananier dans laquelle elle est cuite dans de l’eau bouillante. (https://fr.wiktionary.org/wiki/hallaca)
Source en espagnol:
http://www.cubadebate.cu/especiales/2016/07/22/hugo-chavez-y-el-destino-de-un-pueblo/#.V5MUtYSGcRE
URL de cet article:
http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/07/venezuela-hugo-chavez-et-le-destin-d-un-peuple.html
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