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Amérique Latine : Le gouvernement du Brésil par interim a essayé d'acheter la voix du chancelier de l' Uruguay au MERCOSUR

18 Août 2016, 18:09pm

Publié par Bolivar Infos

Resumen Latinoamericano/ 17 de Août 2016.-

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Montevideo. Le chancelier Rodolfo Nin Novoa a accusé le gouvernement du Brésil de vouloir « acheter la voix de l'Uruguay » pour que le transfert de la présidence temporaire du MERCOSUR au Venezuela soit suspendu, en échange de futurs accords commerciaux.

« Je n'ai pas beaucoup aimé que le chancelier (José) Serra vienne en Uruguay nous dire – il l'a fait publiquement, c'est pourquoi je le dis – qu'il venait dans l'intention que le transfert soit suspendu et, en plus, que s'il était suspendu, ils allaient nous faire entrer dans leurs négociations avec d'autres pays comme s'il voulait acheter la voix de l'Uruguay, » a déclaré le chancelier à la Commission des Affaires Etrangères des Députés mercredi dernier, 10 août, selon la version dactylographiée à laquelle El País a eu accès.

Accompagné par l'ex président Fernando Henrique Cardoso, Serra est arrivé en Uruguay le 5 juillet pour rencontrer le président Tabaré Vázquez et son homologue uruguayen. Lors d'une conférence de presse, Serra a révélé que le Brésil ferait « une grande offensive » commerciale en Afrique subsaharienne et en Iran et voudrait amener l' Uruguay – pas tout le MERCOSUR – comme « associé ». Il a demandé au gouvernement de laisser en suspens le transfert de la présidence du MERCOSUR au Venezuela.

Cette attitude « a beaucoup ennuyé » Vázquez et « assez » le chancelier, selon ce qu'a déclaré Nin Novoa au Parlement. « Le président l'a dit clairement et catégoriquement : l'Uruguay va respecter les règles et appeler au changement de présidence » du MERCOSUR, a-t-il souligné.

A tout moment, Nin Novoa a déclaré clairement que l'Uruguay considère que « le Venezuela est le légitime occupant de la présidence tournante et, par conséquent, quand il convoque à une réunion, e gouvernement uruguayen y assiste. » Le message aux autres membres du MERCOSUR a été clair : « L'Uruguay sera présent. Si les autres ne viennent pas, ce sera leur propre responsabilité. »

Le chancelier a aussi affirmé que les « membres du MERCOSUR », en faisant allusion au Brésil et au Paraguay, avancent des arguments « éminemment politiques » et ont pour but de « harceler la présidence du Venezuela. » « Je le dis en toutes lettres. Ils passent par-dessus le droit, qui est ce livre que je montre, qui contient les règles et ils avancent des raisons qui ne sont pas là, ils veulent éviter, éroder, harceler la présidence du Venezuela. C'est la pure vérité », a-t-il souligné.

Nin Novoa a été d'accord avec le député qui l'a convoqué devant le commission Ope Pasquet (Parti Colorado) en ce qu'il « faut sauver le MERCOSUR. » Par conséquent, il a déclaré qu'il « n'y a aucune condition qui permette à un pays dont le mandat est terminé de continuer de l'exercer et que le prochain pays dans l'ordre alphabétique n'assume pas la présidence tournante. L'Uruguay ne va rester à la présidence d'aucune façon, nous respectons les normes, les 6 mois, nous allons la céder. »

De plus, le gouvernement uruguayen a pris la décision de ne pas assister aux réunions qu'organisent à ce sujet l'Argentine, le Brésil et le Paraguay. Nin a signalé que la rencontre qui a eu lieu à Río de Janeiro lors de l’inauguration des Jeux Olympiques « a été une soirée petits fours » et « rien n'a été résolu. » Pour le chancelier, ce qui est « grave », c'est que le coordinateur national du Brésil, l'ambassadeur (Paulo Estivallet) de Mesquita, a donné mandat pour qu'aucun représentant de ce pays n'assiste aux réunions convoquées par le Venezuela.

« Chantage détestable »

Le président de la Commission des Affaires Etrangères des Députés, le socialiste Roberto Chiazzaro a condamné le comportement « regrettable » de al Chancellerie brésilienne conduite par José Serra. « Venir faire chanter l'Uruguay est quelque chose de totalement détestable. Il me semble bien que monsieur le ministre dise publiquement que l'Uruguay ne cède pas au chantage », a déclaré Chiazzaro lors de la session de mercredi 10, pendant que le chancelier Rodolfo Nin Novoa comparaissait devant cette commission.

En outre, le député a fait l'éloge du travail réalisé par la Chancellerie qu'il a qualifié « d'irréprochable ». « Sur tout ce qui a été dit là, une des phrases qui m'ont le plus plu, c'est une par laquelle le ministre a dit qu'ils cherchaient des raccourcis politiques pour en pas respecter le droit. Je crois que c'est une réalité qui a été transmise là. Des pays de la région ont intérêt à ce que le gouvernement vénézuélien tombe. C'est clair. »

Le Front Large soutient la chancellerie

Le Bureau du Front Large a approuvé vendredi dernier une résolution de soutien à la politique du chancelier Rodolfo Nin Novoa à cause de sa volonté de remettre la présidence temporaire du MERCOSUR au Venezuela. De plus, la coalition a réaffirmé « l'engagement sans restrictions » envers les organismes d'intégration et a manifesté sa confiance dans le fait que le gouvernement trouve le moyen de « sauver le MERCOSUR en tant qu'outil stratégique latino-américain ». Cette déclaration a été approuvée à l'unanimité.

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/08/17/tabare-vasquez-muy-molesto-canciller-de-uruguay-denuncia-que-gobierno-interino-de-brasil-intento-comprar-su-voto-en-mercosur/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/08/amerique-latine-le-gouvernement-du-bresil-par-interim-a-essaye-d-acheter-la-voix-du-chancelier-de-l-uruguay-au-mercosur.html