Bolivie : Pourquoi certaines coopératives de mineurs protestent ?
Granma, 28 août 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
La Paz – L'utilisation de coopératives par des entreprises transnationales pour essayer de privatiser et de contrôler les ressources minières de la Bolivie est le véritable fond des récentes protestations violentes, a affirmé dimanche le ministre du Gouvernement de la Bolivie Carlos Romero.
Il a dit qu'en plus de l'assassinat du vice-ministre de l'Intérieur et de la Police Rodolfo Illanes, cela s'inscrit dans une mobilisation de conspiration putschiste destinée à affecter les institutions de l'Etat et à restaurer le régime de privatisation des ressources naturelles, informe PL.
Dans une intervention spéciale, le ministre a fait une analyse détaillée de l'origine du conflit avec les coopératives minières en apportant des preuves de l'absence de volonté de dialogue de ce secteur malgré les appels récurrents des autorités à la négociation.
Il a montré des preuves de la manipulation médiatique destinée à troubler l'opinion publique à propos de l'essence du conflit et à justifier la violence et les blocages des routes depuis le début du mois.
Si nous voyons la quantité d'explosifs accumulée à Panduro – principal lieu des affrontements, à environ 185 km de La Paz – nous pouvons constater la présence d'une stratégie de confrontation qui cherche à faire des centaines de pertes.
De plus, un mouvent revendicatif ne tue pas une autorité de l'Etat, ne l'enlève pas, ne la bat pas et ne l'assassine pas comme le vice-ministre Illanes, a-t-il déclaré.
Il a rappelé que bien avant que ne soit signée la Loi sur les Mines, certaines coopératives minières avaient signé 31 contrats avec des entreprises privées.
Comme l'a dit le président Evo Morales la veille, « c'étaient des entreprises camouflées en coopératives. »
L'industrie des mines est la seconde industrie d'extraction de Bolivie. Avec plus de 50 sortes de minerais, le pays se distingue pour l'extraction d'étain, d'argent, de cuivre, de tungstène, d'antimoine, de zinc, d'or, de pierres précieuses comme la « bolivianita » - une pierre unique au monde – et les plus importantes réserves de lithium de la planète.
Pendant ce temps, la septième juge d'Instruction Préventive de Bolivie, Ana Dorado, a informé dimanche qu'elle a émis un ordre de prison préventive contre § mineurs accusés d'être les auteurs intellectuels et matériels de la mort d'Illanes.
Selon l'agence ABC, Dorado a expliqué à la presse dans la ville d' El Alto, à côté de La Paz, que 5 des mineurs des coopératives seront détenus à la prison de haute sécurité de Chonchocoro tandis que l'autre sera emprisonné à Patacamaya.
Parmi les personnes arrêtées se trouvent le leader de la Fédération Nationale des Coopératives Minières (FENCOMIN) Carlos Mamani Copa qui a été transféré à la prison de haute sécurité.
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