Brésil : Le processus correct de destitution n'a pas été respecté
Telesur, 2 Septembre 2016.-
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
La présidente du Brésil Dilma Rousseff a déclaré vendredi que sa destitution n'a pas été une réaction du Tribunal mais « un processus vraiment politique ».
Lors d'une conférence de presse, Rousseff a affirmé : « Nous, nous sommes sous le coup d'un coup d'Etat parlementaire au Brésil, ceux qui ont dit que le mot « coup d'Etat » ne leur plaît pas ne veulent pas que ce processus soit clair. »
« Ils ont exercé une sorte de chantage et si tu n'acceptais pas ce processus, ils ont menacé de continuer les accusations, malheureusement, dans ce processus, il y avait le vice-président Michel Temer, » a-t-elle signalé et elle s'est avouée victime du processus de destitution.
La présidente a remis en question la situation du Brésil : « Si on supporte un procès politique sans crime de responsabilité et en plus, si on me déclare inéligible pour 8 ans,il faut se demander ce qui se passe dans notre pays. »
Elle a déclaré qu'elle a été condamnée à la « peine de mort politique », ce qui est la pire condamnation dont puisse être frappé un Brésilien dans une démocratie.
« La démocratie a été jugée avec moi mais j'ai confiance dans le fait que la population brésilienne aura une grande conscience dans les prochaines années », a assuré une Rousseff pleine d'espoir qui a été destituée par un procès politique mercredi dernier.
La présidente a expliqué que la crise économique a commencé à la fin de 2014 dans les pays émergents et « a touché le premier trimestre de 2015. Il y a eu une chute de la croissance dans les pays en développement. »
La composante politique a été l'un des éléments de al crise économique au Brésil, a dit Rousseff. Elle a ajouté que « la Chambre des Députés a insisté systématiquement pour éviter la croissance économique à l'aide des Bombes Guidées1. 130 millions ont été bloqués par la bombe guidée du Congrès. »
La présidente a attribué l'éclatement de la crise aux tentatives de ses détracteurs pour créer une « ambiance propice au procès politique, il y a eu une détérioration de la situation économique qui a servi de brouillon au procès. »
Rousseff a indiqué que faire de la politique, pour elle, n'est pas d'aujourd'hui ni de demain », j'ai toujours fait de la politique, j'ai toujours été une militante. » La politique pour moi, c'est « l'obligation de penser aux autres » et elle a ajout » qu'elle n'a pas encore de projet précis mais qu'elle est toujours prête à s'engager pour son pays.
D’autre part, la présidente a indiqué que les règles pour destituer une présidente sont différentes des règles pour destituer un parlementaire. Elle a rappelé qu'elle est jugée sans avoir accompli de délit de corruption et demande : Que se passe-t-il avec Eduardo Cunha ? Il a un compte à l'étranger. Moi, ils me jugent mais je n'ai pas accompli de délit de corruption et je n'ai pas non plus de compte à l'étranger. Cependant, lui, ils ne le jugent pas. Les règles pour lui et pour moi sont différentes. »
« Je serai une opposante à ce gouvernement, indépendamment d'où il était », a averti la présidente et elle a indiqué qu'elle fera tout son possible pour que l'histoire ne se répète pas. « Ce qui est réellement mauvais avec ce gouvernement, c'est que les droits individuels et collectifs du peuple peuvent être perdus. »
Tendance économique
Rousseff a parlé de la criminalisation de la politique fiscale du Brésil et a évoqué une note de l'ex ministre par interim anglais David Cameron quand le Royaume Uni est sorti de l'Union européenne : Le document expose 3 raisons solides :
1)Le Brésil a environ 378 millions de dollars de réserve. C'est dû au Gouvernement de Dilma Rousseff.
2)La dette du Brésil est en réaux, pas en dollars, ce qui signifie que c'est une dette contrôlée par le Brésil.
3)Le Brésil a une situation solide parce qu'il a la capacité de paiement intérieur et de paiement extérieur. De plus, 79 millions de dollars par an ont été investis de l'étranger.
Le problème, au Brésil, en 2015 aurait pu être corrigé si la crise n'avait pas été approfondie pour provoquer une ambiance favorable au procès politique. Ainsi fonctionne la criminalisation de la politique fiscale.
« Dans le cas du Plan Zafra, il n'y a pas de dette en suspens, le Brésil n'a pas de dette envers eux. Nous l'avons payé en février 2015 », a assuré la présidente Rousseff.
« je crois que le peuple brésilien a un niveau de conscience anti-dictature. Personne ne subit une dictature sans former des anticorps anti-dictature. Nous créons des mécanismes contre les libertés mais ces mécanismes seront combattus par les Brésiliens », a assuré Dilma Rousseff.
NOTE de la traductrice:
1« Pauta Bomba » : projet de loi qui crée des dépenses et qui est contre l'&justement budgétaire (Wikipédia, page traduite en français par Google : https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=pt&u=https://pt.wikipedia.org/wiki/Pauta-bomba&prev=search)
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