Colombie : Les entreprises qui ont financé le « non » aux accords de paix
Resumen Latinoamericano y del Tercer Mundo, 7 octobre 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
La campagne pour le « non » a collecté 1 300 millions de pesos auprès de 30 personnes naturelles et de 30 entreprises colombiennes.
L'ex sénateur Juan Carlos Vélez a révélé jeudi que plusieurs entreprises colombiennes ont financé la campagne pour le « non » aux accords de paix entre le Gouvernement et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie - Armée du Peuple (FARC-EP).
Dans une interview accordée à La República, Vélez a expliqué que la stratégie a été basée sur le fait de « déformer des messages » et de « ne pas expliquer les accords » pour que « les gens viennent voter énervés. »
L'organisateur de la campagne pour le « non » a précisé que « dans des émissions destinées aux couches moyennes et hautes, nous basions le « non » sur l'impunité, l'éligibilité et la réforme fiscale alors que dans les émissions destinées aux basses couches, nous nous concentrions sur les subventions. »
L'ex sénateur a expliqué que dans la région de la Costa, il sont diffusé le message que Colombia deviendrait le Venezuela. « Et là, le « non » a gagné sans payer un peso, » a-t-il ajouté.
Au moins 30 entreprises et 30 personnes naturelles ont financé la campagne. Parmi elles, se détachent l'Organisation Ardila Lülle, le Groupe Bolívar, le Groupe Uribe, la Colombiana de Comercio y Codiscos.
L'Organisation Ardila Lülle (OAL)
C'est l'un des principaux conglomérats d'entreprises de Colombie et d'Amérique Latine. Les entreprises qui en font partie produisent des biens et des aliments. Elles sont aussi les patronnes de plusieurs médias (comme RCN Televisión ou NTN24).
Des données du site La Silla Vacía expliquent que Carlos Ardila Lülle, propriétaire du conglomérat, est l'un des hommes les plus riches de Colombie et que tout au long de sa carrière de chef d'entreprises, il s'est fait remarquer en finançant des campagnes politiques.
Pour la campagne d'Uribe aux élections présidentielles de 2002, il a apporté 500 millions de pesos et en 2006, 50 millions de pesos.
Dans un communiqué, l'organisation a nié jeudi avoir financé la campagne pour le « non » et affirme que la seule relation qu'elle a eu avec celle-ci « a été d'accorder un délai pour le paiement des pages de publicité pour le « non » sur les chaînes de l'Organisation. »
Le Groupe Uribe
Il produit et commercialise pour la Colombie et les Caraïbes des vêtements de marques internationales. Il est géré par la famille du sénateur et ex président de droite du pays, Álvaro Uribe, le principal partisans du « non » à l'accord de paix.
Le Groupe Bolivar
C'est une société qui se consacre à l'investissement financier et à la construction. Elle à sa charge de nombreuses entreprises aussi bien en Colombie que dans d'autres pays.
Dans une interview accordée à Semana, Miguel Cortés, président de ce groupe, a reconnu qu'il a financé « les deux campagnes. » « Nous soutenons les 2 campagnes avec le même montant dans les règles établies par la loi, » a-t-il ajouté.
Colombiana de Comercio (Corbeta)
Egalement connue sous le nom d'Alkosto c'est une entreprise qui se consacre à commercialiser des biens et des services dans le domaine de l'aéronautique, du matériel électronique, entre autres. Représentée par la firme de la famille Mejía Correa, Corbeta a été l'une des entreprises qui a financé la candidature de Federico Gutiérrez (du parti de l'U) à la mairie de Medellín en 2011.
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