Colombie : Les paramilitaires font la loi à San José de Apartadó
Comité pour les Droits de l'Homme de San José de Apartadó/Resumen Latinoamericano/ 6 octobre 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Le Comité pour les Droits de l'Homme de San José de Apartadó dénonce le fait qu'un groupe d'au moins 60 paramilitaires notoires des Autodéfenses Gaitanistas de Colombie, beaucoup d'entre eux vêtus d'uniformes des Forces Publiques, sont à nouveau présents dans la zone de Mulatos Medios de San José de Apartadó, plus exactement dans le secteur d'El Barro. L'Etat Colombien est responsable de ce qui se passe à cet endroit parce qu''on a déjà épuisé toutes les façons d'invoquer le droit à la vie et à l'intégrité.
L'histoire d'Urabá sa été marquée par la forte présence de groupes paramilitaires, cette fois ce sont les Autodéfenses Gaitanistes de Colombie qui continuent à se renforcer dans cette zone sous le nez de la Brigade XVII, ce qui indiquerait qu'il est encore probable qu'il existe une connivence avec certains membres des forces Publiques puisque malgré les dénonciations, on refuse de poursuivre ces structures illégales et d'en finir avec elles.
Depuis octobre 2015 jusqu'à aujourd'hui, on a dénoncé l'avancée des opérations paramilitaires avec de grandes démonstrations de présence armée dans plusieurs zones de la division territoriale de San José de Apartadó limitrophes avec Turbo.
Le 1° novembre de l'année dernière, tous les habitants de la zone de La Esperanza de la division territoriale de San José de Apartadó ont été obligés d'abandonner leur maison dans cette zone devant les menaces et la forte présence des paramilitaires.
Le 20 ars dernier, le Comité a dénoncé une forte présence paramilitaire dans les zones de La Esperanza, La Hoz, Rodoxalí et El Porvenir.
Le 31 mars, les paramilitaires des Autodéfenses Gaitanistes de Colombie ont fait une grève armée qui s'est prolongée plusieurs jours dans la région d'Urabá et dans plusieurs régions de Colombie.
Le 17 avril de cette année, sont apparus plusieurs murs peints avec des messages faisant allusion aux Autodéfenses Gaitanistes de Colombie à San José de Apartadó. Ces actions ont été réalisées très près d'une base militaire (Bataillon de Voltigeurs).
Le 15 septembre 2016, un groupe de paramilitaires est entré dans la périphérie de San José de Apartadó et ont tiré en rafale avec des fusils sur le poste de police.
Les 26, 27 et 28 septembre 2016, les paramilitaires des Autodéfenses Gaitanistes de Colombie ont intimidé avec leurs armes la population de La Resbalosa, La Hoz, Rodoxalí et Mulatos Medio.
Pour tout ce qui s'est passé auparavant et malgré le danger pour la vie de ceux qui défendent les droits de l'homme, on a condamné ces faits et on exige une explication ainsi que des actions concrètes et efficaces de la part du Gouvernement National, de la Septième Division, de la Brigade XVII et de la Mairie d'Apartadó pour que cessent la non assistance et la négligence face au danger imminent qu'a représenté pendant des décennies la présence des paramilitaires et leur contrôle sur ce territoire des mal nommées Autodéfenses Gaitanistes de Colombie. On ne voit pas d'actions des autorités pour essayer de repousser ce groupe et de protéger la population paysanne.
On exige que les protocoles, les alertes, les alarmes nécessaires et suffisantes pour protéger la vie, la liberté, a sécurité et l'intégrité de la population de la division territoriale de San José de Apartadó soient mise en œuvre de façon urgente. On exige du Ministère Public qu'il rende public dans les plus brefs délais un rapport sur la situation réelle des droits de l'homme dans cette municipalité et qu'en plus, il invite les organismes nationaux et internationaux à être présents dans cette zone pour garantir le respect effectif du Droit Humanitaire International et qu'il fasse une enquête sur les actions et la non-assistance des fonctionnaires de l'Etat qui, malgré le Rapport sur les Risques Imminents 031-16 pour San José de Apartadó, n'ont rien fait pour garantir les droits fondamentaux sur ce territoire.
L'Etat de Colombie est responsable de ce qui arrive à la population, des violations des Droits de l'Homme et du Droit Humanitaire International que, par action ou par omission, les Forces Publiques commettent. Ainsi que des atteintes aux droits de l'homme et à l'intégrité physique des défenseurs des droits de l'homme, des leaders communaux et de leur famille.
On condamne l'incapacité de l'Etat colombien à exercer sa souveraineté sur ce territoire et sur le monopole de l'utilisation des armes sur ce territoire et le désintérêt du Gouvernement National pour la prévention et les garanties de non répétition qui doivent être données aux habitants de San José de Apartadó.
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