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Colombie : Quelques points que les partisans du « non » veulent renégocier

8 Octobre 2016, 16:49pm

Publié par Bolivar Infos

Resumen Latinoamericano y del Tercer Mundo, 6 octobre 2016

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Le sénateur Alfredo Ramos a fait une proposition basée sur les objections faites à l'Accord Définitif avec les FARC.

Dans l'une des commissions qui analysera le propositions des partisans du « non » se trouveront les pré-candidats à la présidence du Centre Démocratique Óscar Iván Zuluaga, Iván Duque et Carlos Holmes Trujillo; l'ex ministre Marta Lucía Ramírez, et l' ex procureur Alejandro Ordóñez.

Le sénateur Alfredo Ramos a présenté 5 points qui, à son avis, devraient être mis sur la table et qui résument ce que les partisans d'Uribe demandent qui soit renégocié avec les FARC :

1.Des peines et un emprisonnement réel (bien que de moindre durée) et l'inéligibilité politique pour les commanditaires et ceux qui ont perpétré des crimes contre l'humanité, y compris les délits commis contre les membres de la Force Publique et de la police.

2.La remise des armes réelle et rapide. La garantie d'un déminage humanitaire, c'est à dire fait par la guérilla et avec les ressources obtenues par leurs activités illicites.

3.Une réparation réelle pour les victimes des FARC dans la population, une réparation des dégâts sur l'environnement avec de l'argent provenant des activités illicites de ce groupe en marge de la loi.

4.Le respect absolu des institutions de l'Etat colombien et l'impossibilité de les modifier, en particulier sur les sujets suivants :

  • La justice : seules seront prises en compte les décisions prises par la branche judiciaire existante, on ne créera pas de tribunal spécial pour la paix.

  • Le trafic de drogues et autres sources de financement illicites ne seront jamais considérés comme liés au délit politique.

  • La participation politique : pourront faire de la politique uniquement les membres des FARC qui n'ont pas commis de délits contre l'humanité, sans sièges remis arbitrairement ni financement spécial de la part de l'Etat.

  • Sera retirée de l'ordre du jour toute négociation sur l’agriculture ou sur le trafic de drogues.

5.La démobilisation et la réintégration dans la société avec générosité pour les membres des FARC qui n'ont pas commis de délits contre l'humanité, en particulier pour ceux qui ont été recrutés alors qu'ils étaient mineurs.

Des délégués du gouvernement et des partisans du « non » ont eu leur première réunion hier après laquelle ils ont déclaré que celle-ci a été « cordiale ». Jeudi, ils se rencontreront à nouveau.

Les partisans d'Uribe se sont réunis avec les délégués du gouvernement et sont « satisfaits » par la « compréhension » de leurs revendications.

La première réunion de travail entre les porte-paroles du Gouvernement et les partisans du « non » au plébiscité pour examiner les ajustements de l'accord de paix avec les FARC a eu lieu jeudi dans un climat de compréhension, selon les 2 parties.

« On a commencé à travailler concrètement, ça a été une réunion positive, » a déclaré le dirigeant du parti d'Uribe et pré-candidat à la présidentielle Carlos Holmes Trujillo.

« Du côté du Gouvernement, nous sommes satisfaits. Il y a eu une ambiance cordiale et un langage respectueux, » a commenté le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas.

Le but essentiel de cette rencontre était de commencer à rechercher un pacte politique pour sauver l'accord avec les FARC que les Colombiens ont rejeté par plébiscite. Et bien qu'on ait avancé sur cette ligne, une inquiétude très importante a surgi : la nécessité de préserver le cessez-le-feu bilatéral et définitif.

Bien qu'il ait été décidé que le Gouvernement commencera lundi à recevoir les propositions d'ajustement des partisans d'Uribe sur les accords pour les « transmettre » à La Havane, l'Exécutif a attiré l'attention sur la « nécessité urgente » de trouver des formules pour que les fusils continuent à se taire pendant qu’on avance dans de pacte politique.

Le plus urgent

Le Gouvernement a décrété lundi dernier qu'il prorogeait le cesses-le-feu bilatéral et l'arrêt des hostilités jusqu'au 31 octobre mais selon ce qu'a déclaré le ministre de la Défense Luis Carlos Villegas à CM&, celui-ci ne peut pas se maintenir indéfiniment.

Villegas a aussi dit à EL TIEMPO que « le cessez-le-feu bilatéral et définitif et l'arrêt des hostilités est la chose la plus importante obtenue pendant les négociations avec les FARC, un sujet touchant la sécurité nationale sur lequel doit être bâti un calendrier qui s'achève par le désarmement. »

Il a expliqué qu'il est urgent de résoudre ce problème parce qu'il concerne plus de 6 000 guérilléros qui étaient sur le point de se désarmer, protégés par les membres de la Force Publique et la population civile qui a besoin de sécurité.

Ni pour le Gouvernement nu pou r les partisans d'Uribe il n'est clair que l'ONU puisse continuer à contrôler le cessez-le-feu dans le pays et la fin des hostilités de la guérilla car le mandat des Nations Unies était lié à l'approbation de l'accord de La Havane dans les urnes, ce qui n'est pas arrivé.

Une source du parti d'Uribe a commenté qu'il faut étudier la résolution de l'ONU par laquelle elle s'est engagée à contrôler le cessez-le-feu et il pense qu'il y a une base juridique pour que cette mission continue à être réalisée.

Le ministre a dit que même s'il est certain que son portefeuille « a des plans, des actions et nous allons continuer à garantir la tranquillité, » et : « Je veux écouter le propositions qu'ils ont sur le cessez-le-feu parce qu'il y a beaucoup de risques. »

Méthodologie

Lundi prochain, les partisans d'Uribe remettront au Gouvernement les premiers documents sue les propositions « d'ajustement » de l'accord de La Havane et jeudi, ils regarderont ensemble ces observations. La semaine suivante, ils continueront à les analyser.

En parlant avec les uns et avec les autres, dans l'anonymat, on perçoit encore une distance sur les estimations de chacun sur la façon dont vont se résoudre les différends.

« Le Gouvernement étudiera les observations et expliquera où il y a des divergences d'interprétation ou des lectures qui ne correspondent pas à la réalité des négociations pour examiner et déterminer les sujets qui, après cette révision conjointe, pourront être transmises à La Havane, » a expliqué le ministre Villegas.

L'ex président Andrés Pastrana qui poursuit un dialogue parallèle avec le Gouvernement pour essayer d'ajuster ce qui a été décidé avec la guérilla a dit que le plus « important », c'est qu'on fixe la méthode de travail et qu'il y ait des accords pour avancer « rapidement » dans ce processus.

Vargas Lleras offre son aide pour la paix

Le vice-président Germán Vargas Lleras s'est déclaré jeudi « disposé à contribuer le mieux possible » à « mettre en marche l'Accord de Paix » avec les FARC « toujours à condition que le Président le résolve. »

Vargas Lleras a déclaré à des journalistes que « comme il n’existe pas de crise d'où ne sorte pas des opportunités, à partir de ce qui est arrivé dimanche dernier s'ouvrent une nouvelle période de réflexion et la possibilité d'introduire des corrections dans cet accord sur certain sujets qui inquiètent encore beaucoup de Colombiens. »

Le vice-président a mentionné à nouveau le point de la justice de transition comme l'un de ces points qu'il faudrait modifier en profitant de cette occasion.

« Cette juridiction spéciale devrait être différente, limitée dans le temps, sans la possibilité de remplacer totalement la justice ordinaire, » a-t-il ajouté.

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/10/07/colombia-cese-del-fuego-bilateral-el-punto-urgente-en-la-agenda-de-comision-santos-uribe-grave-quieren-modificar-el-punto-acordado-de-la-justicia-transicional-y-otros-temas-algidos/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/10/colombie-quelques-points-que-les-partisans-du-non-veulent-renegocier.html