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Colombie : Uribe et d'autres personnalités politiques dénoncées pour fraude au plébiscite

8 Octobre 2016, 16:47pm

Publié par Bolivar Infos

Cubadebate, 7 octobre 2016

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Les avocats Jorge Molano et Élmer Montaña ont dénoncé aujourd'hui l'ex président de Colombia Álvaro Uribe et certains membres de son parti pour une fraude présumée au plébiscite de dimanche dernier lors duquel l'accord de paix entre le Gouvernement et les FARC a été rejeté.

Ces juristes ont invoqué comme preuve devant la Cour Suprême de Justice des révélations polémiques de l'ex sénateur Juan Carlos Vélez sur la façon dont a été faite la campagne pour promouvoir le « non » au plébiscite.

Vélez, qui a géré la campagne du Centre Démocratique, le parti de droite radical que dirige Uribe, a admis lors d'une interview que la stratégie des défenseurs du rejet du pacte avec les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) a été basée sur des déformations et sur la provocation de l'indignation.

« Les affirmations de l'organisateur de la campagne du Centre Démocratique qu'il y a eu des mensonges envers les électeurs met en évidence qu'il y a eu fraude, » a assuré Molano.

Le juriste a ajouté qu'Uribe serait impliqué dans la fraude à en juger par un message qu'il a écrit sur Twitter après les déclarations du membre de son parti.

« Le Twitter que le sénateur Álvaro Uribe a expédié et dans lequel il appelle à la prudence et à cacher les communications internes au parti, permet de conclure qu'il connaissait ces manœuvres frauduleuses, » a dit l'avocat.

Selon Molano, le Centre Démocratique a fait « une campagne systématique de mensonges, de tromperies destinées à provoquer la peur, l'angoisse et l'incertitude parmi les Colombiens qui ont réussi, finalement à mener à bien la fraude. »

Pour sa part, l'avocat Montaña a porté plainte non seulement contre Uribe mais aussi contre d'autres dirigeants du Centre Démocratique comme Paloma Valencia, María Fernanda Cabal, José Obdulio Gaviria et Alfredo Rangel qui on participé à la campagne en faveur du « non ».

Vélez a déclaré au journal « La República » que la campagne contre l'accord de paix « a été la plus forte et efficace de l'histoire », a révélé les noms des entreprises qui l'ont financée et a admis que même les partisans du « non » n'espéraient pas la victoire.

Selon lui, la stratégie comprenait une utilisation importante des réseaux sociaux pour en pas expliquer le contenu réel des accords et, au lieu de cela, provoquer l'indignation.

« Des stratèges du Panamá et du Brésil nous ont dit que la stratégie était de ne pas expliquer les accords pour centrer le message sur l'indignation », a dit Vélez.

Interrogé sur le message diffusé par la campagne pour le « non », Vélez a répondu : « L'indignation. Nous cherchions à ce que les gens viennent voter « verraca1 » (énervé). »

Il a également adis que la campagne qu'il a dirigée déformait l'accord de paix.

« La República » lui a demandé : « Pourquoi déformaient-ils les messages pour faire campagne ? ». Vélez a répondu : « Ceux pour le « oui » ont fait la même chose. »

Il a déclaré que les partisans du « non » ont utilisé au maximum les réseaux sociaux, ce qui a facilité la propagation de messages contre l'accord destiné à mettre un point final à 52 ans de confrontation armée et que maintenant, celui-ci est suspendu à cause du résultat du plébiscite.

L'homme politique, qui s'est retiré suite à des pressions des dirigeants du Centre Démocratique à cause de ses déclarations, a raconté que la campagne à la radio a été faite en fonction des couches socio-économiques. Dans le cas des classes les plus pauvres, la campagne mettait l'accent sur le fait que le Gouvernement avait des plans pour supprimer les subventions destinées à financer l'après-guerre.

Les révélations de Vélez ne sont pas bien tombées pour la comité directeur du Centre Démocratique qui assure que dès le début, ils se sont opposés à l'accord de paix en « exposant des arguments. »

Uribe a écrit dans un message sur Twitter : « Les camarades qui ne font pas attention aux communications font des dégâts. »

L’accord de paix entre le Gouvernement et les FARC, n »négocié pendant presque 4 ans à Cuba, a été rejeté lors du plébiscite par 50,21% des voix contre 49,78% pour sa mise en œuvre.

La campagne en faveur de l'approbation de l’accord avec les FARC a signalé que les opposants ont diffusé des « mensonges ».

Certains affirmaient que les guérilléros recevraient de fortes sommes d'argent alors que dans les classes populaires circulait la rumeur que si on votait pour le « oui », ce qui arriverait en réalité, ce serait que les FARC arriveraient au pouvoir avec leur leader le plus important, Rodrigo Londoño, comme président.

Des membres des églises chrétiennes ont signalé que la veille du plébiscite, plusieurs pasteurs ont demandé lors de leur office, de voter « non » parce que l'accord encourageait les relations homosexuelles car, dans un point de l'accord, il était dit qu'on devait respecter la diversité sexuelle et que les attaques contre la communauté LGTBI ne devaient pas être tolérées.

(Avec des informations de DPA)

Note de la traductrice:

1Verraco signifie « verrat » et ce mot fait partie de l'expression qu'on traduit par « crier comme un cochon qu'on égorge » (gritar como un verraco).

source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/noticias/2016/10/07/presentan-denuncias-a-uribe-y-otros-politicos-por-presunto-fraude-en-plebiscito/#.V_ie4oSGcRE

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/10/colombie-uribe-et-d-autres-personnalites-politiques-denoncees-pour-fraude-au-plebiscite.html