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Colombie : Week-end de terreur pour les dirigeants sociaux

22 Novembre 2016, 12:00pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par: Alfredo Molano Jimeno Santiago Martínez Hernández ( Resumen Latinoamericano, 20 novembre 2016)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Ces dernières 72 heures auront été un week-end sanglant pour les dirigeants populaires : 5 attentats ont fait 3 morts, 1 leader entre la vie et la mort et 2 autres ont échappé aux balles ennemies. La situation est particulièrement inquiétante à La Macarena parce que 3 des victimes sont des dirigeants paysans de la zone frontalière entre Meta y Caquetá. Devant la gravité des faits, le président Juan Manuel Santos a convoqué la Commission de haut niveau des Droits de l'Homme « pour prendre des mesures contre les crimes et les agressions contre des dirigeants sociaux. La Paix en Colombie ne peut pas attendre, » a-t-il déclaré. Les autorités ont offert 30 millions de dollars de récompense à qui donnera des informations qui permettront d'identifier les responsables de ces assassinats.

 

La tragédie a débuté vers les 5 heures du soir vendredi près du Bataillon de Chasseurs de l'Armée dans la périphérie de San Vicente del Caguán (Caquetá) quand Erley Monroy, membre de l'Association Paysanne Losada-Guayabero (Ascal-G) a été trouvé mourant. Cette association a dénoncé la présence de groupes paramilitaires dans la région s'opposant à des projets d'exploitation pétrolière.

 

Ce 18 novembre, Monroy a été transporté à l'hôpital mais la gravité de ses blessures a provoqué sa mort. Des personnes proches du dirigeant paysan ont assuré que Monroy a eu de durs affrontements avec le maire de San Vicente del Caguán, Humberto Sánchez Cedeño, parce que celui-ci les avaient dénoncés, lui et son organisation, pour avoir réalisé des extorsions d'argent au nom des FARC.

 

Comme si ce deuil n'était pas assez, quelques heures après la veillée funèbre de Monroy, un autre des dirigeants paysans d'Ascal-G a été attaqué par 2 tueurs à gages. Il s'agit d'Hugo Cuéllar, président de l'Assemblée d'Acción Comunal de La Victoria à La Macarena (Meta), qui, en essayant de se défendre, a reçu 5 balles dont 1 dans l'abdomen, qui le laissent au bord de la mort dans un hôpital de Florencia (Caquetá).

 

Ceci est arrivé samedi 19 novembre à 11 heures du soir. Il faut dire que cette zone est une zone dans laquelle les FARC ont été historiquement présentes et même, il y a un peu plus d'un mois, c'est dans le quartier El Diamante de cette municipalité que la guérilla a organisé sa Dixième Conférence Nationale.

 

Ce même samedi, un autre dirigeant a été assassiné. C'est Dídier Losada, originaire d'une famille de dirigeants populaires, président de l'Assemblée d'Acción Comunal du quartier El Platanillo, à La Macarena qui avait aussi été membre d'Ascal-G. Losada. Il a été assassiné devant sa famille par un homme cagoulé dans sa maison même.

 

Et le drame ne s'achève pas là. Samedi aussi, Danilo Bolaños Díaz, délégué aux communications de l'Association des Travailleurs Agricoles de Nariño (Astracan), militant du Mouvement Politique et Social Marche Patriotique a été victime d'un attentat. Ils lui ont tiré dessus 6 fois dans le secteur d'Igirones de Bolaños, sur la route qui relie les municipalités de Leiva et de La Unión. Il se revenait à moto avec sa femme du premier Conseil Municipal Ouvert pour la Paix de la municipalité Leiva. Heureusement, les balles n'ont pas atteint leur cible.

 

On a aussi enregistré une tentative d'assassinat d' Argemiro Lara, requérant de terres dans les Montes de María (Sucre) et dirigeant de l'Union Patriotique. Il est sorti sain et sauf de cet attentat grâce à la réaction de son garde du corps. Un des tueurs à gages a été tué et l'autre s'est échappé. Et pour finir ce week-end d’horreur, dans la quartier de San Antonio de la municipalité de Policarpa (Nariño), a été assassiné de 16 balles Rodrigo Cabrera, représentant des victimes de son village et dirigeant connu de Marche Patriotique.

 

Ces faits détériorent l'ambiance du processus de paix entre le Gouvernement et les FARC puisqu'ils démontrent la difficulté de l'Exécutif à apporter des garanties de sécurité à ceux qui abandonnent les armes et surtout, démontrent que la persécution des dirigeants populaires n'a pas de trêve. Le chef guérilléro Pablo Catatumbo a même considéré que nous revenions à la « guerre sale » et a demandé au Gouvernement une réaction immédiate qui assure que l'extermination de l' Union Patriotique ne se répètera pas.

 

Les groupes de haut niveau pour donner des garanties aux défenseurs des droits de l'homme n'ont servi à rien ni les rapports des ONG avertissant des risques graves que couraient ceux qui exercent ce métier en Colombie. Les assassinats continuent, les menaces persistent et l'impunité est le dénominateur commun des enquêtes. Des données de Marche Patriotique montrent que ce dans le courant de cette année, 70 assassinats, 279 menaces et 28 attentats contre des dirigeants sociaux ont eu lieu. En plus, on a assassiné 17 de ses membres.

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/11/21/colombia-fin-de-semana-de-terror-para-los-lideres-dirigentes-sociales-sin-garantias-de-seguridad/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2016/11/colombie-week-end-de-terreur-pour-les-dirigeants-sociaux.html