« Solidarité Bolivarienne » 2006-2016, 10 ans de Solidarité Internationale
« Solidarité Bolivarienne » 2006-2016, 10 ans de Solidarité Internationale
Dès novembre 2006, c'est à dire à peine un peu plus d'un an après la création de notre association qui s'appelait alors Cuba Si France Provence, nous avons participé à la Semaine de la Solidarité Internationale.
C'est par hasard que nous avons appris l'existence de cette manifestation et il a tout de suite été clair pour nous que notre association y avait sa place non pour faire l'éloge, comme la plupart des associations de « solidarité », de toutes les « bonnes actions » que nous accomplissions pour aider un pauvre pays à la dérive mais bien au contraire, pour faire connaître les actions de Cuba, un tout petit pays dont la solidarité internationaliste est exemplaire. C'est pourquoi nous avons commencé, en
2006 : par Faut-il être un pays riche pour aider les autres ? L'exemple de Cuba
2007 : Le Che et le projet éducatif de la Révolution Cubaine (projection du film « Elèves du Che » sur le docteur Freddy Ilunga, traducteur de swahili du Che au Congo décédé en 2005)
2008 : Hommage à José Marti : lecture de poèmes par le Théâtre des 1001 Portes
2009 : L'alimentation à Cuba, un exemple pour le Tiers-Monde
2010 : Cuba Terre des Droits de l'Homme avec Ernesto Rey Pino
2011 : Le blocus de Cuba, obstacle à la Solidarité Internationale
2012 : Rendre le bien pour le mal ou les relations de Cuba avec les Etats-Unis
2013 : Cuba-Venezuela, la Solidarité Internationale en action
2014 : ALBA-TCP:10 ans de Solidarité Internationale avec un représentant de l'Ambassade de Cuba et un représentant de l'Ambassade du Venezuela
2015 : Le rapprochement des Etats-Unis avec Cuba cache-t-il des attaques envers d'autres pays d'Amérique Latine ?
Notre première conférence-débat a été un grand choc pour le public salonais : les actions internationalistes de Cuba n'étaient absolument pas connues : ni les Brigades médicales qui sillonnent le monde chaque fois qu'une catastrophe se produit, ni les Brigades d'aphabétiseurs qui ont fait sortir de l'ignorance des millions de personnes à travers le monde.
Nous avons évoqué, avec Jamila Buasajan, de l'Ambassade de Cuba en France, la méthode d'alphabétisation « Yo, si puedo » qui a obtenu en 2006 le Prix Roi Sejong de l'UNESCO, les brigades médicales cubaines qui sillonnent le monde et en particulier la Brigade Henry Reeve qui intervient dans les cas de catastrophes naturelles ou de graves épidémies pour porter secours aux sinistrés ou aux malades, la création de l'Ecole Latino-américaine de Médecine qui forme des étudiants étrangers, y compris des Etats-Unis, qui n'ont pas accès aux études dans leur pays et retournent, une fois leur diplôme en poche, soigner leurs concitoyens, l'Opération Miracle mise en place dans le cadre de l'ALBA avec l'aide du Venezula, qui a rendu la vue à des milliers de personnes. Nous avons évoqué aussi les réactions internationales à cette aide internationaliste de Cuba et les nombreuses propositions cubaines refusées par les organismes internationaux malgré ce qu'elles auraient pu apporter aux plus nécessiteux. Et nous avons terminé en citant cette phrase de Felipe Perez Roque, le Ministre des Relations Extérieures de Cuba de l'époque : « Cuba ne renoncera pas à ces plans humanistes qui sont le symbole du fait qu’un monde de paix, de justice et de coopération est possible. L’engagement de Cuba envers les droits de chaque pauvre de la Terre est plus fort que la haine des bourreaux. » (discours à l'ONU, 8 novembre 2006).
En 2007, nous avons choisi de rendre hommage au Docteur Freddy Ilunga avec qui nous avons eu des relations privilégiées pendant quelques mois, juste avant sa mort le 29 novembre 2005 en projetant le film « Elèves du Che » qui lui est consacré tout en rendant également hommage au Che pour le 40° anniversaire de son assassinat.
En 2008, nous avons produit avec le Théâtre des 1001 Portes un spectacle d'hommage à José Marti, le héros national cubain mort tout au début de la Guerre d'Indépendance qui s'est achevée en 1898. Il s'agissait d'une lecture de poèmes et de textes divers mise en scène sur un fond musical. Un spectacle très réussi.
En 2009, nous sommes revenus à une manifestation plus classique : une conférence-débat sur le thème de l'alimentation, prenant appui sur le Rapport Ziegler sur l'Alimentation à Cuba qui venait de sortir et dont les conclusions avaient surpris... : « Cuba a déjà satisfait aux objectifs du Sommet Mondial de la Nourriture de 1996 et du MDG1, par exemple, diviser par deux la proportion de personnes souffrant de la faim d’ici 2015. […] Le Rapporteur Spécial a noté pendant sa visite que, en dépit des temps difficiles et des circonstances extérieures contraires, le Gouvernement a tenu sérieusement son obligation de réaliser le droit à la nourriture et de ne pas régresser dans les progrès accomplis jusqu’ici. »
En 2010, nous avons choisi un sujet très polémique : les Droits de l'Homme à Cuba. Nous avons démontré que non seulement les Droits de l'Homme sont respectés à Cuba mais qu'ils y sont, par leur conception même, plus étendus que dans beaucoup d'autres pays, des droits de 2° et de 3° génération y étant inclus en tant que droits fondamentaux. Ernesto Rey Pino, de l'Ambassade de Cuba en France, est intervenu sur le sujet et a accepté de mettre par écrit son intervention.
En 2011, nous sommes revenus sur le principal obstacle à la solidarité internationale envers Cuba, un obstacle sur lequel chacun de nous a butté une fois ou l'autre : le blocus imposé par les Etats-Unis et nous avons étudié la façon dont celui-ci entrave la solidarité internationale envers Cuba.
En 2012, alors que les négociations entre Cuba et les Etats-Unis débutaient dans le plus grand secret, nous nous sommes penchés sur les relations entre les 2 pays et la façon dont Cuba, malgré les attaques constantes des Etats-Unis et les rébuffades, a toujours respecté ce pays et lui a proposé son aide chaque fois qu'il en avait besoin. Une aide généralement refusée « par principe » !
Mais soutenir Cuba nous a rapidement entraîné à soutenir le Venezuela, un pays plus puissant dont la solidarité envers les pauvres de la terre est également exemplaire et qui s'est très souvent joint à Cuba pour l'exercer. C'est pourquoi, en 2013, quelques mois après la mort du président Hugo Chavez, nous avons voulu lui rendre hommage en évoquant la collaboration Cuba-Venezuela. Un représentant de l'Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela en France et Noslen Ocaña, de l'Ambassade de Cuba, ont chacun développé les initiatives prises par leur pays.
En 2014, nous avons souhaité fêter les 10 ans de l'ALBA-TCP créée le 14 décembre 2004 à La Havane par les commandants Fidel Castro et Hugo Chavez. Cette fois, c'est un représentant de l'Ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela en France et à nouveau Noslen Ocaña, de l'Ambassade de Cuba, qui ont été nos intervenants et qui ont répondu avec beaucoup de gentillesse aux questions de la salle.
En 2015, alors que les 5 venaient d'être libérés et que Cuba et les Etats-Unis négociaient la normalisation des relations entre les 2 pays et la réouverture des ambassades, nous nous sommes demandés ce que signifiait cette attitude des Etats-Unis et si cela ne cachait pas des agressions envers d'autres pays d'Amérique Latine. La réponse était déjà bien claire et aujourd'hui, elle l'est plus encore...
Aujourd'hui, Cuba est en pleine négociation avec les Etats-Unis. Ces négociations n'étaient pas faciles avec l'administration Obama et nul ne sait ce qu'elles vont devenir avec l'administration Trump. Mais nous sommes toujours là pour apporter notre soutien.
Nul ne sait non plus quelles vont être les relations de l'administration Trump avec le Venezuela. Les diverses sanctions prises par Barack Obama, en particulier le Décret Exécutif dans lequel il qualifiait le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordiaire pour la sécurité des Etats-Unis » suscitait de grandes inquiétudes et nous avons toujours apporté notre soutien au Gouvernement Bolivarien du Président Nicolas Maduro. Quelle que soit l'évolution des choses, nous continuerons à la faire.
Aujourd'hui, nous fêtons donc nos 10 ans de participation à la Semaine de la Solidarité Internationale, une manifestation qui a encore de beaux jours devant elle car plus que jamais, le monde a besoin de solidarité... mais pas pendant une semaine seulement par an !
Alors, il nous faut à présent nous poser une autre question : Quelle solidarité internationale aujourd'hui ? Que pouvons-nous faire et pour qui ?
Nous avons essentiellement parlé jusqu'à présent de Cuba et du Venezuela mais dans la situation actuelle, d'autres pays sont en difficultés politiquement et ont besoin de la solidarité internationale. C'est l'une des raisons qui nous a poussés, lorsque nous avons changé le nom de notre association, à choisir celui de « Solidarité Bolivarienne » qui inclut tous les peuples de la Grande Patrie rêvée par Bolivar et dont les organismes d'intégration régionale comme l'ALBA et la CELAC sont en train de faire une réalité malgré les attaques de l'Empire.
Les pays qui en ont besoin :
Le Venezuela
Coup d'Etat « doux », coup d'Etat parlementaire, guerre économique, guerre médiatique, toutes sortes de menaces planent sur le Venezuela. C'est sans conteste, notre priorité.
Cuba
Cuba négocie avec les Etats-Unis et les relations sont plus détendues. Cependant, nul ne sait ce que va faire Trump qui a promis, pendant la campagne électorale, de rompre les relations avec Cuba. S'il tient ses promesses, Cuba aura plus que jamais besoin de notre solidarité.
La Bolivie
Une nouvelle loi aux Etats-Unis permet de contrôler l'Amérique Latine sous prétexte de contrôler « la drogue qui risquerait d'entrer aux Etats-Unis » et cible, en fait la culture de la feuille de coca qui n'a rien à voir avec la drogue... Cela porte, en particulier, atteinte aux cultivateurs boliviens alors qu'Evo Morales, il y a quelques années, a fait reconnaître par l'ONU la culture de la feuille de coca comme culture traditionnelle.
L'ingérence des Etats-Unis en Bolivie n'est pas d'aujourd'hui. Evo a expulsé, le 10 septembre 2008, l'ambassadeur des Etats-Unis et l'agence anti-drogues états-unienne. Depuis, tout va bien...
Cependant, peu avant le referendum qui devait permettre à Evo de se représenter pour un nouveau mandat, une campagne médiatique d'une telle violence a été organisée contre lui qu'il a perdu le referendum... La Bolivie reste donc l'une des principales cibles de l'Empire.
Le Nicaragua
Les élections présidentielles ont eu lieu le 6 novembre. Les Etats-Unis, pour essayer d'infléchir le résultat de ces élections, ont mis en œuvre un coup d'Etat « doux » dont le principal élément est le Nica Act approuvé par le Congrès des Etats-Unis qui interdit au pays tout crédit de la part des organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale) jusqu'à ce que « la démocratie soit rétablie dans le pays. » Daniel Ortega a été réélu avec 72,5% des voix. Ce que les Etats-Unis appellent « la démocratie » n'est donc pas près d'être « rétablie » dans le pays ni les attaques de l'Empire de cesser...
5) L'Argentine
A coup de licenciements et d'ajustements économiques, Macri détruit tout ce qu'ont fait les Kirchner qui ont trouvé, à leur arrivée, un pays exangue après la terrible crise de 2001.
Il y a quelques temps, il a envoyé un don au Vatican que le Pape François lui a renvoyé en disant que le peuple argentin en avait besoin, tant la situation dans le pays s'est dégradée... Les attaques contre Cristina Fernandez de Kirchner se multiplient.
Le Brésil
Le gouvernement de Michel Temer qui s'est formé après la destitution de Dilma Roussef n'a aucune légitimité et le peuple ne lui en reconnaît aucune. Il est de plus en plus impliqué dans les affaires de corruption : plusieurs ministres ont dû démissionner dont le « ministre de la Transparence ! »
Des députés européens de gauche ont demandé à l'Union Européenne de ne pas négocier avec Temer dont le Gouvernement « manque de légitimité démocratique ».
7) La Colombie
La paix a enfin été signée entre le Gouvernement colombien et les FARC mais, le premier Accord ayant été désavoué lors du plébiscite du 2 octobre, on attend encore la mise en œuvre du second signé le 13 novembre. La paix est donc encore fragile et le peuple qui la souhaite a besoin de notre solidarité.
Que pouvons-nous faire ? Informer et rétablir la vérité que les médias hégémoniques nous cachent. Ce sera notre rôle, plus que jamais, dans les années qui viennent.
Françoise Lopez, 19 novembre 2016
Semaine de la Soldiarité Internationale
Solidarité Bolivarienne 06 71 78 59 72 solidamlatcuba@orange.fr
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