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Colombie : Le dernier mensonge : Odebrecht aurait aussi ”corrompu” les FARC

14 Mars 2017, 17:31pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Allende La Paz – Revista Cambio Total

La Colombie est un pays qui saute tout le temps d'un scandale de corruption à l'autre. On vole 50 billions1 de pesos par an, c'est à dire 1 billion par mois.

 

Il y a des milliers de scandales, l'un chasse l'autre et enlève son importance au scandale précédent. Il y a des zones où on vole tout l'argent, dans d'autres, ils investissement peut-être 40% et dans d'autres un peu moins. Dans certaines régions, ils font plus attention pour voler, dans d'autres, ils sont plus insolents, dans d'autres, rien ne leur importe et ils osent tout. Mais dans tout le pays, les politicards et les « entrepreneurs » volent parce que c'est la raison du système sur lequel est fondée la corruption, les bénéfices à outrance.

 

Quelques exemples en vrac : Dans le Chocó, ils n'ont aucun résidus de morale ni d'éthique pour voler l'argent de l'Etat. Total, ces « noirs » et ces « indiens » sont « habitués » à vivre dans la misère, croient-ils. Ils sont nés pauvres et ils vivront pauvres pour les siècles des siècles. Dans l'Atlántico, les Names et Gerlein, ils volaient tout jusqu'à ce qu'arrive le « Curé » et il a volé un peu moins et le peuple s'est habitué à cela. Maintenant, il revient à Char de poursuivre cette ligne. Ils volent moins mais ils volent et laissent « quelque chose » pour le peuple, disent-ils.

 

C'est pourquoi le Néolibéralisme existe. Une exploitation sauvage, un marché sauvage, une corruption sauvage, un terrorisme d'Etat sauvage. Il faut amasser une fortune à tout prix, peu importe si cela écrase les humbles et les nécessiteux, si quelqu'un se met en travers et le dénonce car une balle, et plus de problème. Le dénonciateur est quelqu'un qui est contre le système, qui veut en finir avec le Système capitaliste.

 

Le dernier scandale est arrivé par Odebrecht et met dans l'embarras l'Etat et la classe politique, c'est à dire les libéraux, les conservateurs, les uribistes, Cambio Radical, etc... Une vague s'est élevée dans les médias au pouvoir de l'oligarchie (El Tiempo, El Espectador, Revista Semana, Caracol, RCN, etc...) et en profitant de ce scandale, ils essaient de minimiser l'impact historique de l'Accord Définitif pour une Paix stable et durable entre les FARC-EP et le Gouvernement national sous prétexte que maintenant, l'Accord Définitif signé, l'heure du combat contre la corruption est venue.

 

L'objectif est clair : faire diminuer la sympathie du peuple envers les FARC-EP et préparer le terrain pour discréditer le futur parti politique qui naîtra de la guérilla en signalant ou en insinuant que ce parti est né corrompu comme tous les partis politiques de « l'establishment », éclaboussant son énorme pourriture comme si les FARC-EP arrivaient dans « l'establishment » et non pour faire avancer la lutte de classe politique « par d'autres moyens », des moyens légaux et sans armes, contre l'état de choses actuel.

 

Si auparavant, les FARC-EP étaient le « démon » qu'on rendait responsable de tous les maux du pays, maintenant, les FARC-EP sont corrompues – ou susceptibles de l'être – par le scandale Odebrecht. C'est pourquoi le Procureur Général de pacotille est venu non chercher des preuves contre les véritables impliqués dans l'affaire des marras2 parce que les preuves arrivent déjà avec chaque nouvelle arrestation mais pour chercher des « preuves » qui compromettent les FARC-EP. C'était organisé stratégiquement par le Bureau du Procureur de Néstor Humberto Martínez. C'était facile. Le Bureau du Procureur et le Bureau du Procureur brésilien étaient complètement mouillés dans la corruption comme le prouve le coup d'Etat organisé par les politicards brésiliens corrompus contre le Gouvernement de Dilma Roussef.

 

Que les FARC-EP aient « fait payer » à une entreprise étrangère un impôt pour permettre de faire avancer des travaux d'infrastructures était normal puisqu'elles agissaient de fait comme un Etat dans les zones où elles étaient présentes militairement et politiquement. L'Etat fait la même chose en faisant payer des impôts sur les contrats et sur l'achat de matériaux de construction, des impôts aux travailleurs, des impôts sur les actifs et les passifs des entreprises, etc...

 

Maintenant, si l'Etat ne le faisait pas ou obéissait à la corruption dénoncée, donnait de l'argent « sous la table » aux fonctionnaires de l'Etat et à ceux qui étaient chargés de faire du lobbying pour la poursuite frauduleuse des contrats... C'est là que se trouve la corruption. Il n'y a pas de libre concurrence entre les entreprises – l'ABCD du néolibéralisme – mais cette corruption permettait – et permet – que quelques roublards s'enrichissent sur le dos des Colombiens qui sont ceux qui, en dernier lieu, paient les pots-de-vin des entreprises puisque ceux-ci sont déduits de la valeur totale des travaux.

 

Le Procureur Martínez en est sorti furieux et en tant que bon employé des patrons bourgeois prétend traîner dans la boue l'image des FARC-EP que le peuple reconnaît comme une guérilla qui lutte contre le régime colombien, véritable cause des souffrances du peuple. L'avocaillon a mal calculé. A plusieurs occasions, la position du Procureur est devenue un obstacle sur la voie de la Paix en Colombie.

 

Le peuple saura affronter ces obstacles » et il le fait déjà. Ils seront dévastés par l'étape d'asservissement des masses populaires dans la lutte pour leurs revendications les plus sensibles, dont la Paix, une étape préalable à la construction de la Nouvelle Colombie en Paix avec la Justice Sociale.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

NOTES de la traductrice:


1Le billion anglais (mille millions) ne correspond pas au billón espagnol (un million de millions). Ici, il doit s'agir du billion espagnol (ce qui ferait donc 50 millions de millions) mais...