Venezuela : Les Etats-Unis veulent une intervention multilatérale
« Avec les acteurs politiques de la MUD (coalition d'opposition au Venezuela), nous avons décidé d'un ordre du jour commun qui comprend un scénario brutal qui peut combiner des actions de rue et l'emploi dosé de la violence armée dans une stratégie de siège et d'asphyxie, » dit l'extrait du rapport que l'amiral Kurt Tidd, chef du Commandement Sud, a envoyé à la Commission des Services Armés du Sénat états-unien.
Le journaliste vénézuélien Eleazar Díaz Rangel a révélé les détails de ce document. Le militaire états-unien assure que ses « partenaires les plus proches de la MUD » se sont engagés à utiliser leur majorité à l’Assemblée Nationale « pour faire obstacle à la gouvernabilité, convoquer des événements et des mobilisations, interpeler des gouvernants, refuser des crédits, abroger des lois, » a assuré le directeur du journal Últimas Noticias.
Phase 2 de l'opération
Dans le même rapport,Tidd explique aux sénateurs que « dans notre situation militaire, nous ne pouvons pas maintenant agir ouvertement avec les forces spéciales ici présentes (au Commandement Sud), c'est pourquoi il est urgent de concrétiser ce qui a été planifié antérieurement « pour la phase 2 (tenailles) de l'opération. »
Pour Díaz Rangel, la coordination du Commandement Sud avec les partis d'opposition est ce qui permet de comprendre « le développement sans fin de ces actes de vandalisme et de ces actions armées et la certitude que c'est maintenant ou jamais. »
Le ministre de la Défense du Venezuela, le général Vladimir Padrino López, qui a expliqué récemment que le pays affronte une guerre de quatrième génération, a diffusé l'article de Díaz Rangel sur son compte Twitter en recommandant sa lecture à la population vénézuélienne.
Possibilités d'intervention
Eleazar Díaz Rangel estime que les Etats-Unis ne se risqueront pas à engager une intervention directe contre le Venezuela.
« A mon avis, ici, il ne va pas y avoir d'action militaire directe. Les Etats-Unis veulent une intervention multilatérale au Venezuela. D'où les conversations de Donald Trump avec les présidents d'Argentine, du Paraguay et de Colombie. »
Il a précisé que beaucoup de dirigeants des partis d'opposition croient que, maintenant, c'est le moment d'en finir (par la force) avec le Gouvernement de Caracas.
« Le fait qu'un journal sportif comme Meridiano ait publié un titre qui assure que « le départ est proche » est révélateur de la conviction de l'opposition que le chavisme est dans une situation difficile dont il ne devrait pas se relever. »
Commandement politique et diplomatique
Cette situation de guerre a un point de commandement sur le sol états-unien. C'est ce qu'a dénoncé la journaliste argentine Stella Calloni qui a consacré une grande partie de son travail d'information à exposer les formes d'intervention utilisées par les Etats-Unis en Amérique Latine.
« Cette guerre a un commandement politique et diplomatique à l'Organisation des Etats Américains (OEA). J'accuse personnellement Luis Almagro d'être responsable de toutes les morts qui ont été enregistrées au Venezuela. Grâce à son intervention, des actions violentes qui sont des actions de coup d'Etat, de n'importe quel point de vue, sont exécutées. »
Calloni alerte sur la menace que constituent les continuels rapports militaires et déclare qu'ils doivent être interprétés ainsi.
« Le Commandement Sud et l'OEA préparent chacun un événement très important pour porter un coup très dur au Gouvernement. Pour cela, ils font une guerre de quatrième génération avec une grande campagne médiatique atroce, féroce contre la nation sœur. »
Le Venezuela résiste
La journaliste argentine a indiqué que les « grandes agences de presse » ne montrent au monde que des personnes avec des masques au milieu de nuages de gaz lacrymogènes.
« C'est la seule chose qu'elles montrent. Elles appliquent au Venezuela ce qu'elles ont déjà fait en Syrie, en Irak et en Libye. »
Face à ce siège médiatique et militaire qu'applique le Commandement Sud, elle signale qu'il devient impératif de « souligner l'énorme résistance du Venezuela face à cette attaque. C'est une guerre, ce qui se fait contre le Venezuela, ce n'est pas seulement un coup d'Etat. Ce sont des actions parfaitement planifiées et dirigées dans le domaine politique, diplomatique et militaire. »
De plus, Stella Calloni précise que les agents étrangers peuvent compter dans le pays, sur « une opposition qui remet sa Patrie. A cette opposition, peu importe s'ils les envahissent ou non, la seule chose qui l'intéresse, c’est de revenir gérer un pouvoir qui leur a permis de maintenir 80% de la population dans la pauvreté. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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