Argentine-Chili : arrestation d'un dirigeant mapuche1
Une opération spéciale de la Gendarmerie Nationale s'est achevée par l'arrestation de l'activiste mapuche Facundo Jones Huala dont les causes n'ont pas transpiré. Cependant, des porte-paroles ont avancé que cette opération obéissait à la demande d'extradition en cours devant la justice du Chili qui, en première instance, avait été rejetée par le juge fédéral Guido Otranto, d'Esquel2, en septembre dernier.
Même si cela n'a pas été confirmé officiellement, le coup de filet pour l'intercepter a eu lieu sur le pont routier de Río Villegas, sur la route nationale 40 qui relie El Bolsón à San Carlos de Bariloche3.
Depuis sa libération, Jones Huala vivait dans la communauté de Vuelta del Río, près d'El Maitén et Leleque, où un groupe mapuche a pris possession d'un champ de Benetton. On l'a même vu cet été dans certaines marches populaires dans le centre d'El Bolsón.
Selon ce qui a transpiré, on prépare une opération spéciale des forces de sécurité (prévue pour ce matin) pour le transférer dans la ville de Neuquén et le mettre à la disposition du Tribunal Fédéral qui devra résoudre sa situation judiciaire.
Il faut rappeler qu'après sa libération à Esquel, le Procureur Fiscal de la Nation a émis une sentence qui a remis en question la décision du juge Guido Otranto et recommandé que « le dirigeant de la Résistance Ancestrale Mapuche soit remis au pays voisin » où on l'accuse de terrorisme, de détention d'armes à feu, d'incendie de propriété avec des habitants à l'intérieur et de violation de la loi sur les étrangers.
NOTES de la traductrice:
1Les Mapuche, littéralement « Peuple de la terre » en mapudungun, sont les communautés aborigènes de la zone centre-sud du Chili et de l'Argentine, connues également sous le nom d'Araucans.
Selon le recensement officiel de 2002, les Mapuche représentent 4 % de la population chilienne (87,3 % des indigènes), soit un peu plus de 600 000 personnes. D'autres statistiques en donnent un nombre plus élevé. Ils vivent principalement dans les zones rurales de la région d'Araucanie ainsi que dans la région des Lacs et la région métropolitaine de Santiago (la capitale, Santiago du Chili).
On estime à environ 200 000 leur nombre en Argentine, répartis principalement sur la province du Neuquén, mais aussi sur celles de Río Negro et de Chubut1. Les autres populations autochtones du Chili, moins nombreuses, sont Aymaras et Rapanuis.
Originaires des Andes chiliennes, (...) Ni les Incas ni les Conquistadors ne réussirent à les soumettre.
Vers 1880, l'Argentine et le Chili entreprirent des guerres de conquête contre les Indiens (Mapuches et Patagons) qui vivaient au sud du continent dans des régions incontrôlées et difficilement pénétrables. Ces guerres, dont la « conquête du Désert » du général Julio Argentino Roca, qui firent des dizaines de milliers de morts parmi les Indiens, poursuivaient aussi un autre objectif : l'accès aux deux océans. Le Chili voulait s'ouvrir sur l'Atlantique par le sud et l'Argentine sur le Pacifique, là aussi par le sud. Finalement, la frontière fut stabilisée dans sa forme actuelle à la fin du xixe siècle.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mapuches
2Esquel se trouve en Argentine, il s'agirait donc d'un Mapuche d'aArgentine réclamé par le Gouvernement chilien de Michelle Bachelet qui veut offrir au peuple mapuche « un jour férié !.. »