Bolivie : Les communicateurs de tout le continent plaident pour une grande plateforme unitaire anti-impérialiste
Lors de la seconde journée de la Rencontre Latino-américaine des Communicateurs Anti-impérialistes qui se déroule à Vallegrande dans le cadre des cérémonies d'hommage au Commandant Che Guevara, on a entendu les voix des peuples originaires qui ont raconté leurs expériences dans le domaine de la communication.
Eduardo Loayza, directeur de RPO (Radios des Peuples Originaires) de Bolivie qui regroupe 100 stations de radio réparties stratégiquement de long en large sur le territoire bolivien et alimentées par des communautés indigènes qui soutiennent par leurs efforts la possibilité d'informer sur diverses situations vécues par ces peuples a ouvert cette journée.
Loayza a déclaré que cette réalité a été possible grâce au soutien qu'a apporté à ce projet le président Evo Morales lui-même, « un grand communicateur qui a compris l'importance des médias communautaires. »
Il a ensuite présenté un rapport détaillé du panorama des radios communautaires boliviennes et aussi des médias hégémoniques « qui mentent constamment sur la réalité de nos peuples. » Il a pris comme exemple la campagne systématique de ces médias pour diaboliser la Révolution Bolivarienne au Venezuela.
Ensuite ont parlé une communicatrice indigène de la région du Ensuite, le directeur du Beni et 2 autres communicateurs de RPO qui ont raconté leurs expériences d'information à partir de la base en donnant une voix aux luttes et aux revendications des gens.
Resumen Latinoamericano, Carlos Aznárez, a fait son exposé. Après une analyse synthétique de l'étape complexe que vit l’Amérique Latine où se sont installés des Gouvernements néolibéraux, il a déclaré que c'est un cadre difficile mais pas insurmontable « pour nos peuples qui continuent à lutter et qui l'ont fait dès que ces Gouvernements se sont installés. » Il a rappelé que le peuple argentin affronte Macri et sa mafia et a exhorté à poursuivre la lutte pour l’apparition en vie de Santiago Maldonado et pour que les responsables de sa disparition forcée soient châties. Il a fait l'éloge du rôle de la Révolution Bolivarienne et de la Révolution Bolivienne qui marquent un chemin irréversible face à l'avancée de l'impérialisme.
Il a estime que dans le domaine de la communication, il faut s'unir dans une grande plateforme anti-impérialiste en laissant de côté les mesquineries et le sectarisme « pour nous mettre tous d'accord pour afffronter notre principal ennemi. » « Atteindre cet objectif sera le meilleur hommage que nous pourrons rendre au Che combattant révolutionnaire et au Che communicateur qui a vu dans la Sierra Maestra la nécessité de créer Prensa Latina. »
A parlé également, largement applaudie par les assistants à cette Rencontre, la représentante mapuche Mewlen Huancho qui a dénoncé la grave situation de répression que subit son peuple de la part des carabiniers de l'Etat chilien. Elle a déclaré que le Gouvernement de Bachelet est néolibéral et capitaliste et, comme d'autres qui l'ont précédé, méprise les peuples originaires.
Huancho a félicité les communicateurs populaires « parce qu'ils sont les seuls qui, depuis le début de cette offensive que nous subissons des 2 côtés de la Cordillère, sont à nos côtés et disent la vérité. » Et elle a conclu en rappelant également la lutte pour Santiago Maldonado et pour les prisonniers mapuches, de Jones Huala à ceux qui sont en grève de la faim au Chili.
Ensuite, on a pu entendre la représentante féministe bolivienne Julieta Paredes qui a défendu la nécessité « d'unir les femmes du continent sous les drapeaux d'un féminisme communautaire qui n'a rien à voir avec le féminisme euro-centré que nous connaissons. » Elle a signalé l'année 1492 comme la date essentielle pour diviser les peuples originaires entre un avant et un après : d'un côté les conquistadors, la terreur qu'ils amènent, leur avidité d’argent et leur dévastation et de l'autre, les peuples pauvres auxquels on a arraché leurs terres et leur vie.
Dans le domaine de la communication, elle a invité à lutter pour rendre visible les luttes des plus humbles, de ceux qui affrontent le capitalisme et l'impérialisme.
Ont parlé également un membre du MST du Brésil, plusieurs journalistes péruviens, mexicains et boliviens et une déléguée du ministère de la Communication du Venezuela qui a proposé de former des brigades d'information solidaires avec le processus vénézuélien.
En ce qui concerne les propositions qui seront contenues dans le document final de la rencontre, on plaide pour un réseau unitaire de communication anti-impérialiste d’Amérique Latine et des Caraïbes et pour la création d'une Ecole de Formation des communicateurs populaires Ernesto Che Guevara”.
La rencontre s'achèvera dimanche par la remise du document final au Président Evo Morales après qu'il ait participé avec toutes les délégations des organisations populaires boliviennes et latino-américaines à une grande marche anti-impérialiste de Pucará a La Higuera, où aura lieu une cérémonie d'hommage au Che.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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