Venezuela : L'OEA reprend demain les audiences sur le Venezuela
L'Organisation des Etats Américains (OEA) reprend lundi et mardi les audiences sur les éventuels crimes contre l'humanité commis au Venezuela sans l'ex-procureur en chef de la Cour Pénale Internationale (CPI) Luis Moreno Ocampo qui était jusqu'à présent chargé de ces audiences.
Des sources Moreno Ocampo ont confirmé aujourd'hui à EFE le départ de l'avocat argentin mais n'ont pas expliqué les raisons de ce changement qui survient après que le 30 septembre, ait été publiée une enquête journalistique qui sème des doutes sur son travail à la CPI et sur ses finances.
« L'OEA veut remercier le conseiller spécial Luis Moreno Ocampo pour ses contributions à la conception et à la mise en marche du processus d'enquête de l'OEA, » indique la convocation aux audiences sans rien ajouter de plus.
Moreno Ocampo travaillait depuis juillet bénévolement comme conseiller spécial du secrétaire général Moreno Ocampo Luis Almagro sur les crimes contre l'humanité et a été chargé des entretiens avec les participants aux audiences de septembre consacrées à la société civile et aux militaires.
A partir de demain, cette tâche sera effectuée par les 3 experts indépendants du panel qui détermineront s'il y a matière à dénoncer le Venezuela devant le tribunal de La Haye.
Il s'agit de l'ex-ministre de la Justice du Canada Irwin Cotler, de l'Argentin Santiago Cantón, ex-secrétaire exécutif de la CIDH, et du Costaricien Manuel Ventura Robles, ex-juge de la Cour IDH.
« Le 16 octobre, le Panel Indépendant d'Experts Internationaux assumera ses responsabilités et recevra les présentations des victimes et d'autres acteurs importants et concernés par les sessions sur la situation au Venezuela, » explique l'OEA dans sa note.
L'audience de lundi aura lieu à 14.30 H heure local (18.30 GMT) et celle de mardi à 10.00 (14.00 GMT), toutes deux au Salon des Amériques du siège de l'OEA à Washington et seront diffusées sur internet.
L'OEA indique que « de nouvelles audiences publiques pourraient avoir lieu pendant le mois de novembre. » C'est nouveau puisque jusqu'à présent, le plan était que le rapport soit prêt fin octobre.
Le panel composé par les 3 juristes indépendants déterminera s'il y a matière à ce qu'un Etat membre de l'OEA dénonce le président vénézuélien Nicolás Maduro et d'autres autorités du pays devant la CPI.
L'OEA ne peut pas envoyer une affaire au tribunal de La Haye en tant qu'institution mais n'importe lequel des 28 Etats membres de cet organisme qui fait aussi partie du Statut de Rome, le traité fondateur de cette cour, peut le faire.
Depuis 15 qu'existe la CPI, aucun Etat du monde n'en a dénoncé un autre, c'est pourquoi il serait historique qu'un des pays latino-américains dénonce aujourd'hui le Venezuela.
« Cela pourrait être la première fois dans l'histoire de la CPI, c'est pourquoi ce travail est très important. Aucun Etat ne va le faire s'il n'y a pas une déclaration des experts qui dit qu'il faut le faire, » a expliqué dans une interview accordée à EFE en septembre Moreno Ocampo, le premier procureur en chef de la CPI (2003-2012).
Pour le moment, aucun Etat américain n'a exprimé sa volonté de dénoncer le Venezuela à La Haye et la plupart des délégations de l'OEA ont accueilli pour le moins fraîchement ces audiences, une initiative d' Almagro et non des pays membres.
Lors des 2 audiences qui ont eu lieu en septembre, on a à peine vu des ambassadeurs titulaires et la plupart du temps, la moitié des chaises des 34 Etats membres actifs (Cuba n'y participe pas) sont restées vides.
« C'est normal, on s'y attendait, il y a quelques 14, 15 d&légations, » notait alors Moreno Ocampo en minimisant l'importance du fait qu'aucun ambassadeur n'avait répondu à son invitation de poser des questions à ceux qui dénonçaient pendant les sessions.
Le Venezuela, qui a reçu le même invitation que le reste des missions, n'assistera à aucune audience parce qu'il ne veut pas « valider » une activité qu'il considère comme « illégale » selon ce que des sources de cette délégation ont expliqué à EFE.
Selon le Statut de Rome, on considère comme « crime contre l'humanité » des faits comme l'assassinat, l'extermination, l'esclavage, la déportation, la torture, l'emprisonnement ou les violations à condition qu'elles soient commises « dans le cadre d'une attaque générale ou systématique contre une population civile et en toute connaissance de cette attaque. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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