Venezuela : Arrestation au Honduras du groupe musical vénézuélien Los Guaraguao
Le Gouvernement du Honduras a interdit l'entrée dans le pays du groupe musical vénézuélien Los Guaraguao et l'a déclaré persona non grata. Le ministre de la Culture vénézuélien, Ernesto Villegas, la députée à la Constituante Aleidy “La Chiche” Manaure, issue du domaine de la culture et le chancelier Jorge Arreaza ont dénoncé cette décision.
Le groupe de musique contestataire se rendait au Honduras pour jouer à la clôture de la campagne de l'Alliance d'Opposition Contre la Dictature mais sur ordre des autorités du Gouvernement nationaliste, on les a empêchés d'entrer dans le pays et on leur a demandé de reprendre l'avion qui les a amenés au Honduras, a précisé le prêtre jésuite Ismael Moreno, directeur de Radio Progreso, au site web Criterio.hn.
Les membres du groupe se refusent à reprendre l'avion en déclarant qu'ils sont des artistes et non des terroristes ni quoi que ce soit de cette sorte.
Selon le site salvadorien Última Hora, le personnel de l'immigration n'a pas donné de raisons à cette arrestation qui a débuté à 13 heures, ce jeudi.
Ces arrestations ont préoccupé la maire de San Nicolás à Santa Bárbara, Camen Paz, car les 4 musiciens sont dans un quartier d'isolement et ne reçoivent ni eau ni nourriture. La maire a déclaré que Los Guaraguao doivent se produire dans la municipalité qu'elle gouverne et dans d'autres à San Pedro Sula, Las Vegas ainsi que dans la capitale, Tegucigalpa, tout cela dans le cadre de la clôture de la campagne des élections générales du 26 novembre.
Les autorités de l'Alliance d'Opposition Contre la Dictature font les démarches nécessaires pour que les musiciens vénézuéliens restent dans le pays pour la clôture de la campagne prévue pour ce lundi 20 novembre.
Réactions
Ernesto Villegas, le ministre de la Culture vénézuélien a manifesté sa consternation et celle du monde de la culture vénézuélien pour cette « arrestation illégale et illégitime » du groupe. Dans un contact téléphonique avec la chaîne d'Etat Venezolana de Televisión (VTV), Villegas a qualifié de « sabotage » l'attitude du Gouvernement hondurien et a l'a comparée à l'attitude des élites honduriennes qui ont dirigé le coup d'Etat contre le président du Honduras de l'époque, Manuel Zelaya, en 2009 :
« Cette conduite du Gouvernement hondurien cherche à faire taire le chant de Los Guaraguao qui est très apprécié en Amérique Centrale qui admire la production musicale de protestation, c'est une dénonciation de Los Guaraguao qui sont la fierté de générations de Vénézuéliens. »
« Le Gouvernement vénézuélien exprime sa totale solidarité avec Los Guaraguao. Il dénonce l'arrestation de ce groupe vénézuélien au Honduras, cette attaque contre la création des droits des peuples à s'amuser, à accompagner le chant de solidarité de Los Guaraguao, » a-t-il jouté.
Il a informé que vendredi matin, il est prévu de publier et de diffuser un document que rédigeront des personnalités du monde de la culture et des intellectuels du Venezuela pour manifester leur solidarité avec le groupe et dénoncer l'attaque du Gouvernement du Honduras contre la culture populaire latino-américaine.
Le chancelier vénézuélien Jorge Arreaza a qualifié « d'arrestation inacceptable » ce qui se passe au Honduras contre ce groupe traditionnel : « Nous prendrons des mesures en conséquence, » a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
La députée à la Constituante Aleidys “La Chiche” Manaure a aussi déploré cette situation : « Je veux dénoncer devant le pays et le monde la situation que vit au Honduras notre cher groupe Los Guaraguaos, » a-t-elle dit à VTV. Elle signale que des groupes de policiers et de militaires les retiennent à San Pedro Sula : « Personne ne peut arrêter le sens du chant de la libération des peuples. Nous exigeons le respect ! » elle a indiqué que le traitement infligé à ce groupe traditionnel est indigne.
Cette mesure contre Los Guaraguaos coïncide avec les déclarations faites ces dernières semaines par l'ex-fonctionnaire du Département d'Etat des Etats-Unis Otto Reich qui a prévenu que le Gouvernement de Nicolás Maduro a infiltré le pays grâce à des citoyens vénézuéliens pour que, dans le cadre des élections du 26 novembre, ils déstabilisent le pays en provoquant le chaos.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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