Equateur : Rafael Correa dénonce le blocus des médias sur la campagne pour le Non
Le dirigeant de la Révolution Citoyenne Rafael Correa a dénoncé jeudi un blocus des principaux médias publics et du Gouvernement de l'Equateur qui a refusé de diffuser les annonces de la campagne pour le Non à la consultation populaire qui fait polémique prévue pour le 4 février prochain.
« Nous n'avons pas de publicité, il y a 2 jours que sont sorties les premières pages de publicité pour le Non parce que le Conseil National Electoral (CNE) nous avait bloqués et nous avons à peine réussi à passer des spots de 20 secondes, » a regretté Correa qui a dû rentrer de sa résidence actuelle en Belgique pour diriger la campagne d’opposition à la consultation populaire parce qu'il considère celle-ci comme anticonstitutionnelle parce qu'elle n'a pas eu l'approbation préalable de la Cour Constitutionnelle, une condition fondamentale, non discrétionnaire.
L'ex-président a aussi signalé que les principaux médias ont rendue invisible sa participation à la campagne électorale pour le Non à la consultation populaire et au referendum.
Correa, en outre, a remis en question les questions posées dans la consultation et au referendum organisé par le président Lenín Moreno et il a assuré que si ces questions étaient posées correctement, « il n'y aurait aucun doute sur la façon de voter : NON. »
Il a souligné que les questions 2, 3 et 6 sont préjudiciables au peuple équatorien.
Questions remises en cause par les détracteurs de la consultation populaire :
QUESTION 2 :
« Etes-vous d'accord pour amender la Constitution de la République d'Equateur pour que toutes les autorités élues par le peuple puissent être réélues une seule fois, pour revenir au mandat de la Constitution de Montecristi et laisser sans effets la réélection indéfinie approuvée grâce à un amendement par l'Assemblée Nationale le 3 décembre 2015, selon ce qui est établi dans l'Annexe 2 ?
Que dit la campagne pour le Non sur la question 2 ?
« Si tu votes Oui, tu permettras que les citoyens ne puissent pas élire celui qu'ils considèrent comme leur meilleur représentant. La réélection indéfinie n'existe pas, ce qui existe, c'est al candidature indéfinie. Etre candidat n'est pas synonyme d'être élu. Eliminer la candidature indéfinie, c'est mettre un frein à nos droits en tant que citoyens. »
QUESTION 3 :
« Etes-vous d'accord pour amender la Constitution de la République d'Equateur pour restructurer le Conseil de Participation Citoyenne et de Contrôle Social et pour donner pour achevée la période constitutionnelle de ses membres actuels et pour que le Conseil qui assurera la transition ait la possibilité d'évaluer les performances des autorités dont la désignation lui revient pour pouvoir, le cas échéant, anticiper la fin de leur mandat selon l'Annexe 3 ? »
Que dit la campagne pour le Non sur la question 3 ?
« Par cette question, ils veulent avoir la possibilité de désigner, de destituer et de juger à leur discrétion les autorités de contrôle. »
QUESTION 6 :
« Etes-vous d'accord pour qu'on abroge le Loi Organique pour Eviter la Spéculation sur la Valeur des Terres et la Spéculation sur les Impôts plus connue sous le nom de Loi sur la Plus-Value, selon l'annexe 1 ? »
Que dit la campagne pour le Non sur la question 6 ?
« Il n'est pas nécessaire de consulter le peuple pour ne plus appliquer une certaine règle juridique. En votant Oui, tu permets à la corruption utilisant des informations privilégiées pour un bénéfice privé d'augmenter et à la spéculation sur la terre et d'éventuelles bulles immobilières de croître. »
Les défenseurs du NON, membres du nouveau Mouvement Révolution Citoyenne créé avec les démissionnaires du mouvement au pouvoir Alianza PAIS qui souhaitent soutenir Correa et les réussites de ses 10 années de mandat, estiment qu'éliminer la candidature indéfinie pour les charges publiques est un retour en arrière des droits de la population et une façon d'empêcher une éventuelle candidature de Correa aux élections de 2021.
D'autre part, ils considèrent la proposition mettre fin aux fonctions du Conseil de Participation Citoyenne et de Contrôle Social et de le remplacer par une entité de transition désignée par le président comme anticonstitutionnelle et comme une forme de coup d'Etat.
Ils rejettent également l'abrogation de ce qu'on appelle la Loi sur la Plus-Value, adoptée pour éviter la spéculation sur la terre.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/news/ecuador-correa-cerco-mediatico-consulta-popular-20180125-0041.html
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