Venezuela : Mission Vérité, un combat contre la banalisation du mensonge
Par Rosa Miriam Elizalde
Pendant les guarimbas d'avril à juillet 2017 au Venezuela, les centres du pouvoir médiatique ont aidé à créer un climat d’asphyxie sociale basé sur la dissimulation de l'information, le récit construit sans fondement réel et jamais démenti ainsi que la stimulation de sentiments de haine et de mépris pour le Vénézuélien chaviste et pauvre. La couverture que fit de ces événements Mission Vérité a été exemplaire. Le journal digital vénézuélien non seulement s'est battu – et se bat – avec des données indiscutables contre la guerre non conventionnelle que vit le pays mais a démonté presque en temps réel les mensonges mis en circulation par les médias du monde entier.
Depuis sa fondation en 2013, Mission Vérité a été une expérience fascinante de contrinformation, de production collaborative, de coordination avec la base du chavisme et de relations sociales au Venezuela. Gustavo Borges Revilla, le directeur de Mission Vérité et William Serafino, le rédacteur en chef, sont venus à La Havane fin novembre et ont rencontré des journalistes et des directeurs de médias cubains pour parler d'un Venezuela sous blocus médiatique qui, cependant, se bat pour que la vérité ne soit pas sacrifiée pour justifier des crimes horribles et des blocus économiques, politiques et diplomatiques.
Dans le dialogue au siège de l'Union des Journalistes de Cuba, nous ont intéressé le comment, la façon dont cette jeune et brillante équipe de rédacteurs donne vie chaque jour à un projet d'information contre la subversion sans tomber dans le piège du lieu commun, le mépris des esthétiques et la sous-estimation des canaux digitaux qui ont l'habitude d'accompagner les pratiques de communication de la gauche.
Rosa Miriam Elizalde: Qui fait partie de Mission Vérité ?
Gustavo Borges Revilla: Mission Vérité est composée par des gens de différents domaines qui se sont rencontrés petit à petit. Je travaillais dans un centre d'études politiques qui conseillait le Président Chávez. Nous gérions énormément d'informations, surtout des statistiques qui restaient dans les mains d'un public très spécialisé. Il me semblait que cela pouvait être diffusé ailleurs et je me suis mis à faire un blog sur lequel, à partir d'une donnée, on expliquerait des choses importantes concernant le conflit vénézuélien. Ce projet a vu le jour pendant les derniers mois de la maladie du Commandant Chávez, pendant lesquels la crise de la communication a été évidente. De fin 2012 à mars 2013, il s'est produit un tremblement de terre politique et existentiel évident avec l'aggravation de la maladie du Commandant Chávez. A ce moment-là, l'information était un chaos, il y avait une grande confusion et la crédibilité des médias de l'Etat s'en est ressentie. De là est née l'idée de ce projet dont le but était d'essayer de démêler ce qui se passait et de l'expliquer politiquement.
Le Venezuela est un pays très politisé, dans lequel tous les secteurs de la société participent beaucoup à la politique, aussi bien les opposants que les chavistes et cela donne beaucoup de marge pour l'information politique. J'ai commencé à travailler avec un ami écrivain et chercheur et nous avons fait les premières expériences de notes et d'investigation. Aujourd'hui, nous avons des équipes spécialisées sur divers sujets de la communication politique et stratégique.
Rosa Miriam Elizalde: Y avait-il ou y a-t-il une « Mission » (programme social mis en place par Hugo Chávez et poursuivi par Nicolás Maduro) derrière vous ?
Gustavo Borges Revilla: Non. Le nom a plus à voir avec l'idée de Chávez de fonder des projets parallèles aux projets traditionnels. Comment naissent les Missions ? A cause de l’impossibilité de réformer les appareils bureaucratiques de l'Etat. Cela fait partie de l’impressionnante audace politique du Commandant. Il décide de ne pas détruire des ministères comme celui de l'Education ou de la Santé mais fonder des projets parallèles sans la contamination héritée et qui répondent aux besoins les plus urgents et pratiques de la population : soigner les malades dans les quartiers, alphabétiser. Il n'y a pas eu de plan derrière le nom de Mission Vérité mais la décision d'accompagner le Commandant dans les Missions comme élément fondateur d'une nouvelle idée politique.
L'art de communiquer
Rosa Miriam Elizalde: Ce nom est une grande réussite et ton argumentation nous dit jusqu'où va ton projet qui est de présenter des données objectives et le contexte dans un monde où l’information est, avant tout, un divertissement. Ce qu'on appelle post-vérité n'est rien de que le onde des apparences qui ont fini par être plus importantes que les faits en eux-mêmes. Mais la gauche a l'habitude de dédaigner complètement les apparences avec lesquelles ils déprécient l'art de communiquer. Vous êtes un oiseau rare pour qui les faits importent autant que la façon de les exprimer. Vous faites de gros efforts pour parler de sujets très complexes. Comment y arrivez-vous ?
Gustavo Borges Revilla: Je suis graphiste et je travaille la publicité. Avant de fonder Mission Vérité, j'ai dirigé des campagnes politiques, culturelles, fondé des mouvements culturels et une guérilla de la communication. Ces techniques ont été appliquées à Mission Vérité. Le problème de l'esthétique, nous l'avons mis dès le début au premier plan parce qu'évidemment, nous avons besoin d'un lectorat frais. A partir de là, on a incorporé des camarades avec une culture politique et habiles dans la communication parmi lesquels des « lingots d'or » comme William.
William Serafino: J'ai passé un diplôme de politologue à l'Université Centrale du Venezuela en 2014 mais dans le domaine de la communication, tout ce que j'ai appris, je l'ai appris avec l'équipe. Des questions comme réussir à communiquer. Il faut se battre avec la banalisation des choses qui conduit au pamphlet et au discours qui n'amène rien. Ce que nous avons fait à Mission Vérité a beaucoup l'empreinte de Gustavo avec son point de vue graphique pour utiliser les codes de couleur, les codes esthétiques, pour transformer des données souvent très lourdes mais indispensables parce que ce sont souvent des choses très importantes dans le processus. Nous pensons toujours en termes d'idées qui doivent arriver à tout le monde, de celui qui a le plus d'intérêt pour la politique à celui qui en a le moins, qui doivent capter l'attention de celui qui était jeune dans les années 60 et du jeune de 18 ans formé par des codes culturels qui viennent de la propagande hégémonique du système culturel étasunien. Nous apprenons à jouer dans le champ de bataille qu'ils nous ont imposé, que nous nous approprions sans sacrifier l'éthique, sans sacrifier la politique, sans sacrifier l'identité chaviste que nous en cachons pas. Nous utilisons tous les éléments rentables en termes de communication et nous n'avons pas peur de les utiliser.
Pêcheurs de données
Rosa Miriam Elizalde: Dans le domaine des réseaux sociaux, les médias ne sont pas en compétition avec d'autres médias mais avec des vidéos de chats, des selfies, de la publicité et de quantité de choses superflues ou non qui brisent les barrières des vieilles organisations de l'information.
William Serafino: Evidemment, tu trouves tout le temps des gens moins intéressés et dont la politique n'est pas le centre de al vie. La gauche doit surmonter la tache de renoncer à certaines audiences et cesser d'avoir peur d'appliquer certaines techniques qui n'ont pas été inventées par nous.
Rosa Miriam Elizalde: Un des éléments les plus fascinants de Mission Vérité est la maîtrise que vous avez développée dans l’utilisation des twitts comme source d'information politique avec ceux qui démontent constamment l'opposition vénézuélienne qui a l'habitude d'avoir la mémoire courte et dit et se contredit sur les réseaux sociaux.
William Serafino: Nous avons créé une banque de données des informations qui circule sur Twitter.
Gustavo Borges Revilla: Pour nous, il a été très important que 2 membres de notre équipe se chargent 24 heures sur 24 de contrôler Twitter et d'autres réseaux sociaux. Au Venezuela, ils peuvent t'organiser une protestation violente de l’opposition en 2 heures grâce à Twitter. Comprenant cette réalité, nous, nous adaptons le travail d'investigation à la réalité des réseaux sociaux et nous participons aussi activement à ceux-ci.
Rosa Miriam Elizalde: Utilisez-vous un outil particulier pour filtrer et fournir l'information sur les réseaux sociaux ?
Gustavo Borges Revilla: Non, aucun. On programme souvent des sujets sur Twitter mais les éditeurs, presque toujours, travaillent en temps réel. C'est aussi l'une des clefs qui expliquent la souplesse de nos investigations.
Dans des cours de stratégie de marketing sur les réseaux sociaux, on t'apprend à programmer tel twitt tant de fois par jour. Notre stratégie s'oppose à cela. Non, les twitts, des personnes les construisent, des gens qui pensent, pas une personne qui a besoin qu'on lui dise ce qu'elle doit faire. Elle doit s'intéresser à la politique, vivre le sujet politique, l'expliquer et écrire. Notre chef des réseaux sociaux est chercheuse pour notre site et n'écrit pas avec aussi régulièrement que Bruno (Sgarzini), Diego (Sequera) ais elle le fait.
William Serafino: Pour alimenter la banque de données, nous avons créé un système de gardes. Le « Pêcheur de données » se consacre à cela 3 ou 4 heures par jour.
Gustavo Borges Revilla: Nous collectons des données sur la situation ou sur un sujet qui nous intéresse. Chaque jour, cette liste de données est partagée sur le réseau aux heures où il y a le plus de trafic et d'interactions.
Rosa Miriam Elizalde: Il est évident qu'au Venezuela, il y a une très forte présence de la population sur le réseau et une action militante des citoyens qui affronte l'opposition. Le chavisme connaît et s'approprie le discours de la direction, accompagne ses propositions et ses étiquettes et démonte les concepts pour générer un contenu propre de façon très active. Dans les Tendances (les sujets les plus populaires du moment) de Twitter, jamais une étiquette de l'opposition n'est placée sans qu'elle soit accompagnée par une autre du chavisme.
Gustavo Borges Revilla: C'est une stratégie. Cette ligne de travail de Mission Vérité n'est pas improvisée mais la façon dont elle est exécutée est autonome. 99,9% de ce que nous publions est une décision prise dans une réunion de rédaction avec ceux qui écrivent, ceux qui conçoivent, ceux qui twittent. A notre projet participe aussi bien le motard qui nous fait acheter le déjeuner que celui des réseaux sociaux, aussi bien l'éditeur audiovisuel et le chercheur comme William qui est le rédacteur en chef.
D'abord, l'engagement
Rosa Miriam Elizalde: Nous avons parlé de la méthode pour utiliser les réseaux sociaux mais il y a autre chose de très important qui est ce qui permet de « pêcher » la bonne donnée, la culture politique.
Gustavo Borges Revilla: Evidemment. Cette culture politique chaviste a à voir, sans aucun doute, avec le fait qu'aucun d'entre nous ne vient d'un milieu aisé. Nous sommes partis des quartiers, j'ai commencé à militer dans des mouvements de quartiers, dans l'Ouest de Caracas. Nous avons grandi au moment de l'effervescence de la lutte du Commandant Chávez: nous avons vécu le Balcon du Peuple, les batailles électorales, la grève pétrolière... Et nous aussi tous des amis et nous partageons des principes de travail. Depuis le début du projet, nous avons eu l'idée de créer des contenus pour des formateurs d'opinion. Nous ne pouvions pas faire un média de masse. Quels formateurs d'opinion ? Des journalistes avec une grande audience, des personnalités politiques avec de grandes capacités discursives, des diplomates qui sont en mission à l'étranger et cela a donné des résultats. Mario Silva, une des références en matière de communication au Venezuela, utilise énormément nos investigations et nous invite aussi dans son émission.
Rosa Miriam Elizalde: Comment vous intégrez-vous dans les réseaux sociaux ?
Gustavo Borges Revilla: Nous sommes très attentifs aux commentaires sur les réseaux. Nous répondons beaucoup sur Twitter, en privé et sur Facebook. Nous utilisons aussi nos comptes personnels. Celui qui écrit une note, indépendamment du fait qu'elle soit signée ou non, doit être prêt à répondre à ce que disent les lecteurs. L'opposition nous lit beaucoup.
William Serafino: Evidemment. C'est la preuve que Mission Vérité n'encourage pas la complaisance mais l'analyse et le politique mais des insultes nous tombent aussi dessus. Notre politique face aux agressions verbales est de ne pas transformer le site en une bataille de chiffonniers – comme nous disons au Venezuela - sans aucun sens. L'interaction se fait la plupart du temps sur Twitter où Mission Vérité a 46 000 partisans réels, pas des robots, et son contenu tourne énormément et autant ou plus d'interaction que des médias plus respectés sur la toile vénézuélienne.
Rosa Miriam Elizalde : Le jaunisme, la sur-saturation de la même information, la difficulté à vérifier et à opposer, la pollution de l'information et la fausse information sont des problèmes qui sont à l'ordre du jour suTwitter. Malheureusement, ces abus ne sont pas exclusivement pratiqués par la droite.
Gustavo Borges Revilla: Nous, nous ne sommes pas d'accord avec ces pratiques.Ce qui nous intéresse, c'est l'interaction et l'impression, c'est à dire, un lecteur de qualité, pas un lecteur ordure. Généralement, la communication tourne et évolue vers la désinformation. Il y a de plus en plus de médias, de plus en plus de données, de plus en plus d’informations et cependant, il y a de lus en plus de gens mal informés. C'est impressionnant.
Le Boom des médias alternatifs au Venezuela
Rosa Miriam Elizalde : Peut-être à cause de la lutte politique et idéologique tellement intense au Venezuela, de nombreuses publications très intéressantes sont apparues comme La Tabla, Supuesto Negado, Quince y Último, Con el Mazo Dando et beaucoup d'autres. Quelle est la valeur ajoutée, ce qui distingue Mission Vérité par rapport à eux ?
Gustavo Borges Revilla: Au Venezuela, il y a eu un boom des médias indépendants sur le réseau. Chacun a un cercle d'audience assez particulier qui, à notre avis, s'ajoute au débat. A certaines occasions, nous avons republié des analyses qui sont conformes à notre ligne éditoriale. Analyser et affronter certains blocs thématiques nous intéresse et nous nous concentrons sur cela. Il n'existe rien de pareil du côté de l'opposition parce qu'ils se concentrent beaucoup sur le discours anti-chaviste radical, furieux, ou d'autre part, l'analyse gominée, cravatée et ainsi, nous avons polémiqué avec certains de ces médias mais comme par hasard, en 2017, ils sont tombés en piqué, ils ont perdu leur crédibilité.
Une méthode
Rosa Miriam Elizalde : Travaillez-vous avec un centre d'investigations au Venezuela ?
William Serafino: Nous avons un bon mécanisme pour filtrer ce sur quoi nous voulons enquêter mais au Venezuela, il n'y a pas beaucoup de centres d'investigations. On commence à en fonder quelques-uns, il y en a certains à l'Université Centrale qui étudient des sujets concernant l'économie internationale mais réellement, au niveau des centres d'étude, au Venezuela, c'est assez pauvre. Le suivi statistique des questions de base est assez dégradé. Nous, nous filtrons ce qui nous intéresse, nous vérifions ce que nous avons en mains et nous mélangeons. Cela demande un gros effort de travail parce qu'il faut le faire rapidement pour donner une projection ou pour pouvoir soutenir une thèse en situation.
Gustavo Borges Revilla: Nous travaillons avec des sources ouvertes. Nous n'avons pas d'informations confidentielles ou privées.
William Serafino: C'est vrai, on ne nous amène pas une chemise avec ce que nous allons écrire, nous devons tout chercher sur internet et travailler avec ce qu'il y a.
Gustavo Borges Revilla: Nous avons créé un système pour construire nos notes, peux-tu en parler ?
William Serafino: Nous avons un style pour intituler et structurer les notes. C'est un style très sobre qui invite à la lecture mais ce n'est pas un titre qui informe, qui te dit tout mais une espèce de moule, d'ouverture. Ensuite, la structure de la note est aussi une méthode.
Gustavo Borges Revilla: Une entrée qui explique et ensuite on argumente sur des points particuliers. C'est à dire, il y un point de sortie, un point de développement et un point de fermeture. Nous bataillons beaucoup en interne pour construire ces notes. Sur le sujet du « risque pays », par exemple, nous pouvions prendre un titre qui te dise directement qu'il y aune manipulation autour de ce sujet. Le titre aurait pu être « Propagande et guerre financière contre le Venezuela, fonds vautours et intervention étrangère. » Nous jouons avec différentes clefs pour montrer qu'autour de ce sujet, il y a de faux récits et quels sont les éléments qui soutiennent une propagande de guerre bien conçue et planifiée pour causer de gros dommages à la population.
William Serafino: Nous faisons régulièrement une brève introduction en traitant le sujet un peu comme un éditorial, une ouverture qui commence en général à partir de zéro parce que nous sommes partis de l'idée que les gens qui vont consulter notre article doivent avoir tout le parcours ou tout le contexte de ce phénomène. Ensuite, vient le développement avec des précisions dans lesquelles on situe la donnée avant de donner une opinion et de faire l'analyse de cette donnée. Enfin, nous arrivons à une conclusion politique qui est une proposition à partir des pièces que le lecteur a en mains. Nous donnons un point de vue, nous n'attaquons pas. Nous évitons les clichés du type : « empire assassin et génocide » qui n'invitent pas à la lecture et n'encouragent pas à penser. Nous voulons que les gens s'informent et pensent et pas qu'ils répètent des slogans.
Rosa Miriam Elizalde : Quelles sont les limites ? Y a-t-il des contrôles extérieurs qui empêchent d'aborder certains sujets ?
Gustavo Borges Revilla: La ligne éditoriale, nous en décidons nous-mêmes lors de réunions du collectif. Nous décidons ensemble, nous organisons la façon dont nous allons aborder le sujet, nous l'analysons à fond. Nous n’avons pas de coordination avec la politique de l'Etat en communication bien que nous aimerions avoir des informations préalables sur les décisions du Gouvernement. Comme nous n'avons pas ces informations, quand Maduro annonce une mesure, nous mettons en garde tout le monde. Souvent, dans la matinée, nous analysons et nous construisons notre argumentation.
Nous sommes tous passés par une même école de formation politique, El Cayapo, un collectif philosophique, populaire, chaviste, où nous avons débattu des heures et des heures et nous avons participé à l'édition de livres, à des discussions et cela nous a apporté une vision de la réalité politique vénézuélienne très engagée envers la ligne de Chávez et très solide. C'est un collectif naissant mais avec une disposition à l’étude systématique et en profondeur du sujet politique et stratégique vénézuélien et qui soutient que nous, les pauvres, sommes obligés d'aller à la bataille des idées et que nous avons la capacité et la possibilité de le faire.
Rosa Miriam Elizalde : Les chambres d'écho des médias transnationaux ont renforcé la vision d'un Venezuela livré au chaos, ingouvernable et ont transformé cette perception en vision dominante au point qu'elle pénètre l'entourage de gauche où il y a eu une sympathie traditionnelle pour la Révolution Bolivarienne. Comment combattre cela ?
Gustavo Borges Revilla: Nous avons vécu cette expérience et nous avons l'affrontée avec force. L'année dernière, j'ai fait une tournée en Europe. En 18 jours, nous avons donné 70 conférences. A Bilbao nous avons rencontré des groupes de solidarité et au milieu du débat, quelqu'un a dit : « C'est que vous n'avez pas pris les moyens de production et que vous permettez le chaos dans les rues. » Je lui ai répondu : « vous, qui savez tant de choses sur le Venezuela, où vous informez-vous sur la réalité vénézuélienne ? Quelle source utilisez-vous ? » « Je l'ai lu dans El País ». « Evidemment, vous êtes détachée de la réalité vénézuélienne, » lui ai-je répondu. Il y en a qui disent : « Maduro a dilapidé l'héritage du Commandant Chávez. » Et quand je leur demande : « Et vous, où vous informez-vous là-dessus ? » ils te répondent : « Sur CNN. » Je réponds : « Alors, vous êtes possédé. Votre cerveau a été occupé par l'ennemi. » Mission Vérité parle de cela. Nous croyons en une autre façon de raconter notre réalité qui commence à briser le chantage traditionnel de ce que disent ces médias, une façon qui est la communication, le journalisme et l'information.
(Extrait de La Jiribilla)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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