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Venezuela : Report des présidentielles, la MUD selle sa mort politique

2 Mars 2018, 17:54pm

Publié par Bolivar Infos

 

Caractéristiques de la convocation aux élections

 

L'élections des conseils législatifs des états et des conseils municipaux, selon le CNE, auront lieu en même temps que celle à la plus haute magistrature de l'Etat.

 

Un processus large qui concerne le renouvellement de plus de 2 400 charges publiques du pouvoir exécutif au niveau national, qui comprend la participation de 98% des organisations à but politique au Venezuela. 14 partis sur les 18 dûment enregistrés ont manifesté leur intention de présenter des candidats aux différentes charges en jeu.

 

Cette décision a été prise grâce à la signature d'un « Accord sur les garanties électorales » entre le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) et les partis d'opposition Avancée Progressiste (AP), MAS et COPEI qui ont officialisé hier la candidature de l'ex-gouverneur de Lara Henri Falcón.

 

Cet accord implique l'ouverture des Listes Electorales à l'étranger, de se mettre d'accord sur une mission d'observation avec l'Organisation des Nations Unies (ONU), parmi d'autres conditions concernant le processus en lui-même comme le tirage au sort des membres des bureaux et la coordination avec les membres du Plan République.

 

La signature de l'accord définitif obtenu en République Dominicaine se fait à Caracas

 

Ces conditions, exigées par l'opposition, il faut le souligner, se trouvaient déjà dans l'accord définitif obtenu en République Dominicaine que la coalition d'opposition représentée par Julio Borges a refusé de signer à cause de pressions extérieures du Gouvernement Trump qui, quelques jours plus tôt, avait envoyé son secrétaire d'Etat Rex Tillerson en tournée en Amérique Latine pour coordonner avec les pays du Groupe de Lima la non reconnaissance des résultats des élections au Venezuela.

 

En termes politiques, cet accord ne représente d'aucune façon, au-delà du report des élections présidentielles et de l'ajout des élections aux conseils législatifs et municipaux, un accord différent de celui obtenu en République Dominicaine ou une torsion du bras du Gouvernement par les agents de l'opposition.

 

La position initiale du Gouvernement Bolivarien lors des dialogues en République Dominicaine pour travailler ensemble au renforcement des garanties électorales reste la même et maintenant, l'effet immédiat de la signature de cet accord est qu'une instance de dialogue soutenue par des acteurs internationaux retrouve sa légitimité.

 

Ce qui s'est passé, c'est que le vide laissé par Julio Borges et par la Table de l'Unité Démocratique (MUD) a été comblé par des secteurs périphériques de la coalition anti-chaviste qui, ces dernières années, ont critiqué fortement la prise en otage du label de « l'Unité » par les partis comme Primero Justicia (PJ), Action Démocratique (AD), Volonté Populaire (VP) et dans une moindre mesure Un Nouveau Temps (UNT).

 

Le parti AP d'Henri Falcón a beaucoup critiqué l'ordre du jour de violence et de chaos mis en place par les agents extrémistes de la MUD. Pour lui, ces actions ont contribué à l'affaiblissement de la base de l’opposition et a rendu impossible un changement de Gouvernement.

 

Une crise existentielle de l'anti-chavisme

 

Le lancement de la candidature d'Henri Falcón a déchaîné une forte campagne contre lui de la part de PJ, AD et VP qui avaient décidé de se soumettre, en profitant de la marque de la MUD, aux ordres des Etats-Unis et du Groupe de Lima et de ne pas participer aux élections à cause d'une soi-disant absence de garanties électorales.

 

Derrière cette décision des dirigeants du front international contre le Venezuela se cache l'objectif politique de créer les conditions nécessaires pour appliquer un embargo sur le pétrole et intensifier le blocus financier.

 

« Il est très difficile qu'ils nous expulsent de quelque chose qui a cessé d'exister depuis longtemps, » a déclaré Luis Romero, secrétaire général d'AP à propos de la MUD.

 

Un front d'abstentionnistes s'est également constitué lors des dernières élections municipales où précisément, le parti AP et les autres formations qui ont lancé la candidature de Falcón ont opté pour ne pas respecter les ordres du Groupe de Lima et des Etats-Unis de participer aux élections et d'essayer d'accaparer le vide laissé par les grands partis comme PJ, AD et VP.

 

Cette action a provoqué une profonde fissure qui explique aujourd'hui que la décision de Falcón ait provoqué des réactions massives de haine sur les réseaux sociaux.

 

Le conflit interne de l'opposition, cependant, semblerait avoir des raisons existentielles. PJ et VP n’existent déjà plus en tant que partis officiels car ils n'ont pas rempli les conditions exigées par le CNE pour les structures qui n'avaient pas participé aux élections antérieures et sont donc dans l'illégalité.

 

La dérive de la direction de PJ et de VP concernant les actions violentes qui créé le chaos au Venezuela en 2017 et sa responsabilité dans les sanctions financières appliquées au pays ont eu une répercussion négative sur sa crédibilité interne.

 

Actuellement, ils ne peuvent plus être candidats à des charges et n'ont plus d'espace politique important au niveau national, régional ou local sauf pour les députés qui occupent un siège dans une Assemblée Nationale encore dans l'illégalité. Une situation qui fait que leur seul capital politique dépend du fait de continuer à gérer les pressions diplomatiques et financières coordonnées par les Etats-Unis alors que toute l'opposition doit assumer les coûts de ces attaques.

 

Opportunités et paradoxes

 

Face à cette situation les partis périphériques de l'anti-chavisme voient non seulement une opportunité de devenir les dirigeants réels de l’opposition en obtenant des espaces de pouvoir dans le cadre de la reconfiguration de la carte politique du pays mais ils y voient aussi une façon de se protéger des coûts politiques qu’amèneraient de nouvelles sanctions financières contre le Venezuela.

 

Le secrétaire général d'AP a dit à ce sujet : « Il y a des secteurs du pays et des secteurs internationaux très puissants qui exercent des pressions en faveur de l'abstention aux prochaines élections présidentielles. »

 

En ne soutenant par Henri Falcón, on s'attendait à une très probable mort politique étant donné qu'il a perdu son bastion de Lara contre le chavisme le 15 octobre 2017. La même chose est arrivée avec Julio Borges et María Corina Machado ou les retards de VP qui même avec leurs nuances, dépendent d'un blocus financier et politique plus important contre le pays pour garder leur autorité à flot.

 

Ce qui est en jeu, c'est qui récupère pour lui la direction totale de l’opposition vénézuélienne et, en conséquence, qui touche en dernier recours le financement des Etats-Unis. Une cris existentielle qui promet de s'étendre.

 

Suite à la décision de Falcón, les Etats-Unis, le Groupe de Lima et d'autres instances comme l'OEA qui font pression contre le Venezuela, se sont en partie démarqués de leur « exigence » de « meilleures conditions électorales » (y compris la date des élections) jusqu'à il y a quelques jours. Que devient le soutient du Département d'Etat envers la MUD après qu'elle ait décidé de boycotter les élections ?

 

Le point qui provoque la plus grande faille dans la vie politique de l'opposition est le fait que des élections soient convoquées par l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), un argument utilisé par les porte-paroles du front extérieur pour tenter de discréditer les élections.

 

Henri Falcón a cherché à faire croire que les conditions des élections sur lesquelles le Gouvernement et l'opposition se sont mis d'accord étaient la conséquence de ses pressions alors qu'en réalité, elles avaient leur origine en République Dominicaine. Cependant, à aucun moment, il n'a critiqué le fait que les élections aient été convoquées par l'ANC, brisant ainsi le consensus minimum concernant les pressions des Etats-Unis et de leurs mercenaires locaux affaiblis.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://misionverdad.com/LA-GUERRA-EN-VENEZUELa/elecciones-division-antichavismo

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/03/venezuela-report-des-presidentielles-la-mud-selle-sa-mort-politique.html