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Cuba: Les chemins de la guerre non conventionnelle : construire une opposition

30 Avril 2018, 16:38pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par José Ramón Rodríguez Ruiz

Pour détruire un système politique et renverser un projet social qui s'oppose à lui, l'impérialisme utilise, dans le cadre de la guerre non conventionnelle (GNC), des personnes dont l'idéologie est compatible avec cet objectif. Souvent, cette idéologie est facilement exportable dans un esprit peu cultivé politiquement ou possédant peu de fermeté idéologique. Pour d'autres, un manque de dignité suffit pour que l'idéologie du capitalisme puisse être transmise à un individu aussi facilement qu'une transaction financière et précisément grâce à celles-ci.

 

Une puissante machinerie médiatique, réceptrices de transactions financières juteuses, a essayé pendant des années de faire croire qu'à Cuba, il existe une véritable opposition politique et qu'elle est « réprimée » et « censurée » de façon récurrente par le « régime cubain. »

 

Ces groupuscules mercenaires, le Gouvernement des Etats-Unis les a qualifiés de représentants de la « société civile cubaine » et a exprimé ouvertement son intention de soutenir ses revendications de « démocratie » et de « droits de l'homme » dans le cadre de sa politique envers l'île, même après le 17 décembre 2014.

 

Dans le texte du message « un nouveau tournant pour Cuba, » publié sur le site de la Maison Blanche ce jour-là, on déclare : « La promotion de la démocratie soutient les droits de l'homme universels en donnant plus de pouvoir à la société civile et au droit des personnes à parler librement, à se réunir et à s'associer pacifiquement et en soutenant la possibilité pour les gens à déterminer leur avenir librement. Les efforts des Etats-Unis se focalisent sur l'indépendance des Cubains pour qu'ils n'aient pas à dépendre de l'Etat cubain. […] L'administration continuera à mettre en place des programmes des Etats-Unis centrés sur la promotion du changement positif à Cuba et fomentera des réformes dans notre engagement de haut niveau envers les fonctionnaires cubains. »

 

Une bande d'ONG, des fondations « sans but lucratif » (mais avec le profit pout but) et des programmes d'agences gouvernementales ont essayé, pendant des années, de « préparer le terrain » pour qu'une situation d'instabilité intérieure sur l'Ile rende possible le renversement du Gouvernement révolutionnaire, un principe de la GNC qui reste valable alors qu'on publie un nouveau manuel sur le sujet : « Il doit y avoir une étincelle qui provoque l'insurrection,  […] un catalyseur qui mette le feu au soutien du peuple envers le pouvoir et une direction insurgée dynamique qui puisse exploiter la situation. »

 

Suite à cela, il y a aujourd'hui à Cuba des gens qui aspirent à être reconnus comme soi-disant dirigeants d'une mal nommée « dissidence interne. » Les récompenses arrivent sous forme de prix comme le Prix Sakharov du Parlement Européen qui se consacre à reconnaître la « liberté de conscience » et dont le montant atteint 50 000 euros ou comme le Prix Václav Havel pour la « dissidence créative » décerné par l'organisation Human Rights Foundation qu'ont également reçu des Cubains mercenaires et dont le montant est de 350 000 couronnes norvégiennes (environ 45 400 dollars). D'autres « blogueurs » ou « journalistes indépendants » parmi ceux qui ont suivi de petits cours à la SINA ont aussi été primés pour leurs apports à la « liberté d'expression » et accumulent de grosse sommes d'argent.

 

Mais ce n'est que l'une des voies du financement que reçoivent les tentatives d’opposition politique à Cuba. Cette « dissidence » n'est rien de plus qu'une tentative pour créer une « force de substitution, » une « direction insurgée » à laquelle déléguer la tâche de chercher à renverser la Révolution grâce à la subversion politique par la voie de la GNC.

 

L'incapacité à mobiliser de ces groupes, ils cherchent à la remplacer par l'emploi des réseaux sociaux et d'autres facilités fournies par Internet en utilisant la connectivité et l'accès « aux médias » que leur assurent leurs investisseurs. C'est comme un tumulte dominical avec plus de pollution sonore que de discours et plus de caméras que de gens, on cherche à « monter sur » internet comme une marche de protestation ou une action de provocation politique prétend être une « performance » artistique dont la répercussion, j'imagine qu'à la honte de ses créateurs, est plus soutenue par ses fins subversives et son utilité pour les objectifs de ceux qui cherchent à semer le chaos à Cuba que par sa qualité artistique.

 

Derrière toutes ces actions et d'autres, on peut observer une méthode extrême essayée pendant ces 10 dernières années dans tous les scénarios dans lesquels l'impérialisme a promu un « changement de régime » sans avoir à faire débarquer ses « marins ».

 

Dans la prétendue « opposition politique » cubaine, on peut voir l'influence des méthodes de « lutte non violente » dans le style de Gene Sharp, l'utilisation ou la décontextualisation des symboles, la désobéissance civile, le déguisement de revendications démocratiques et des combats pour les droits de l'homme et la liberté d'expression, des discours qui ne changent pas bien que les listes d'employés contiennent des noms différents et que l'action change de patron, dans cet effort permanent pour recevoir les bontés de ceux qui les patronnent.

 

Cette nouvelle étape de la GNC s'achève avec une information de dernière heure : un mercenaire membre de la liste d'employés de l'Empire à Cuba et lié à la FNCA a reçu la « Médaille de la Liberté Truman-Reagan » remise par la « Fondation en Mémoire des Victimes du Communisme » à des individus ou à des institutions « qui ont démontré leur engagement tout au long de leur vie envers la liberté, la démocratie et l'opposition au communisme et à d'autres formes de tyrannie. »

 

Cette fondation a son siège à Washington DC, son président d'honneur est George W. Bush (le fils. Vous vous souvenez ? Celui des « 60 coins ou plus ») et a remis de semblables prix à Ileana Ross-Lehtinen, à des institutions comme la NED et à des corporations comme Lockheed Martin. La première est la tristement célèbre « louve féroce », la seconde est une organisation qui distribue des millions pour « soutenir la démocratie » à Cuba et dans d'autres parties du monde et la troisième produit les avions, les bombes, les missiles qui sont tombés par milliers sur l'Irak, l'Afghanistan et la Libye, pour ne citer que quelques exemples récents.

 

Construire une opposition politique n'est pas une tache facile, encore moins dans un pays uni dans sa Révolution malgré les énormes efforts non conventionnels. Mais une chose est claire quand on entend parler de « la dissidence » ou de la « société civile » cubaines dans les médias au service des campagnes contre notre pays : sur ce chemin de la GNC contre Cuba, le diable les a réunis et l'argent commande.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://razonesdecuba.cubadebate.cu/articulos/los-caminos-de-la-guerra-no-convencional-construir-una-oposicion/#boletin20180428

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/04/cuba-les-chemins-de-la-guerre-non-conventionnelle-construire-une-opposition.html