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Colombie : Et pourtant, elle bouge...

27 Juin 2018, 16:02pm

Publié par Bolivar Infos

 

Le pays a déjà vécu 34 ans de processus de paix ratés pendant le dernier cycle de violence sans compter les négociations, les accords et l'élimination des ex-combattants. Une longue tradition montre que les accords ne sont pas respectés et que les combattants rebelles et les forces sociales et politiques qui en sont proches sont éliminés de paix.

 

La comme pédagogie

 

Nous sommes soi-disant à la fin du conflit intérieur, une décision renforcée en 2014 pendant le second tour des élections présidentielles où Juan Manuel Santos a été réélu et a voulu une processus de résolution politique du conflit avec les 2 rébellions. Après le dépôt des armes par les FARC en 2016, l'élite dominante a renforcé la renégociation des accords signés. Maintenant, la menace systématique du nouveau Gouvernement de réduite en miettes les accords de La Habana entre le Gouvernement et les FARC leur pend dessus.

 

Nous n'avons pas été capables de faire de la pédagogie de paix avec tout le monde et ainsi de surmonter la peur. Les gouvernants continuent à avoir peur de la vérité. On perçoit un double langage : d'un côté, on affirme que le processus n'a pas été envisagé comme la reddition des rebelles mais comme la reconnaissance d'une guerre qui avait des racines sociales et politiques, pendant laquelle les deux parties ont commis des crimes mais refusent que les patrons et les paramilitaires fassent la guerre pour continuer à accumuler du capital.

 

L'autres langage, utilisé par le Gouvernement hors de la table de dialogue, a tout le point de vue de la reddition, la défaite et la soumission à une structure du pouvoir anti-démocratique et néolibéral. Le Gouvernement et les classes dominantes répètent que le processus est le fruit d'une victoire militaire de l'Etat qui a mis la guérilla à genoux et qui l'a obligé à s'asseoir à la table de négociations.

 

Le Gouvernement répète qu'il ne négocie pas le modèle en vigueur et qu'il invite seulement la guérilla à, une fois les armes déposées, se présenter dans les débats électoraux pour demander à la société de soutenir ses propositions de réformes. Ce serait logique et normal s'il y avait la démocratie mais le Gouvernement sait que tant que toute la société ne participera pas à la politique, qu'il ne décentralise pas le gouvernement dans les régions, qu'il ne sort pas le clientélisme et la corruption du système électoral, tout sera de pire en pire et la cris augmentera à cause de la spoliation et de la dépendance néocoloniale.

 

Il n'est pas facile de chasser du pouvoir l'un des régimes les plus corrompus du monde qui vole à la Colombie 50 billons de pesos par an, qui est soutenu par les monopole des médias de masse. Ainsi, aucun mouvement d'opposition ne pourra obtenir de victoires démocratiques. Comme le dit Boaventura de Sousa: « une gauche officielle soumise aux intérêts du plus offrant n'est pas un danger pour qui achète les votes, les dépouille et décide. »

 

Utilité des dialogues de paix 

 

Le déroulement des dialogues pour résoudre le conflit politiquement a provoqué l'inquiétude des couches les plus conscientes de la société en prouvant que l'Etat a simplement eu recours à la négation de l'existence des obstacles les plus importants pour la paix en les considérant comme des réalités du passé déjà surmontées. C'est ainsi qu'ils voient la para-militarisme et le trafic de drogues, la doctrine militaire de l'ennemi intérieur et de la sécurité nationale et la criminalisation de la protestation sociale. Depuis 2106, le régime a assassiné 390 dirigeants sociaux et opposants légaux. 

 

Personne ne peut comprendre non plus que les négociations n'aient pas conduit à un accord sur la réduction des forces armées de l'Etat mais plutôt à annoncer que ces forces vont augmenter et se renforcer. Tout le monde se demande s'il est vrai que la guerre est finie, pourquoi les monstrueuses dépenses militaires ne s'achèvent pas mais augmentent. Et ajoutez à ça que maintenant, la Colombie est « partenaire » de l'OTAN.

 

Le Président Santos, dans ses discours à l'étranger, a insisté, avant tout, sur une paix qui profitera aux patrons et aux investisseur transnationaux qui pourront intensifier leur extraction de ressources naturelles pendant que son Gouvernement réprime avec une violence cruelle les protestations sociales des communautés affectées par la destruction écologique et sociale la plus barbare et cruelle qu'ont provoquée et provoquent toujours ces entreprises multinationales.

 

L'extrême-droite condamne ce processus de paix parce qu'il « favorise l'impunité des rebelles » mais le mouvement populaire a plus peur de l'impunité des puissants, des agents de l'Etat et des paramilitaires dont les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les génocides dépassent de loin en quantité et en cruauté ceux qui sont imputés aux rebelles. L'impunité des classes dominantes se traduit par la poursuite d'une répression qui menace de continuer à affecter les secteurs les plus sans défense de la société et de bloquer par la violence les réformes qu'ils réclament de façon urgente.

 

Nouveaux défis de résistance

 

Le pays continue à bouger, il change lentement et se dirige vers une participation active de la majorité qui continue à rêver de paix. Bien que l'extrême-droite garde la majorité au Congrès et que, précipitamment, au second tour des élections présidentielles du 17 juin dernier, tous es corrompus et les impunis se soient alliés sans tenir compte de leurs couleurs, de leurs programmes, pour dépasser les 10 millions de voix, d'où les ont-ils sorties ? On commence à savoir avec quel argent, quels pièges et quelles menaces ils les ont obtenues. 

 

Les attentes de la gauche, celles du centre et des démocrates lors de ces élections présidentielles, les 8 millions de voix obtenues grâce à la grande confiance en la paix et dans le nouveau pays sont historiques et se traduisent dans les nouveaux défis de la résistance et de la lutte. L'opposition de gauche augmentera et se renforcera à al chaleur des journées de lutte. Nous savons qu'ensemble, nous sommes plus forts et que la frange des apathiques et des indifférents continuera à diminuer.

 

Avec Duque exerçant dès à présent les fonctions de nouveau président, que va-t-il se passer à la table de conversations entre le Gouvernement et l'ELN, à La Havane ? Nous aurons la responsabilité d'avancer avec le pays avec la participation de la société, contraignante et décisoire pour synthétiser les changements et les transformations pour faire du pays un pays divers, tolérant et égalitaire. Nous espérons aussi qu'un nouveau pacte de cessez-le-feu se concrétisera avant l'installation du nouveau Gouvernement le 7 août prochain.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/06/26/eln-colombia-sin-embargo-se-mueve/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/06/colombie-et-pourtant-elle-bouge.html