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Cuba-Venezuela : Radiographie de la solidarité

28 Juin 2018, 15:54pm

Publié par Bolivar Infos

 

La tournée de l'un de ses chefs adjoints n'est qu'un exemple de la façon dont le Bureau d’assistance aux missions cubaines au Venezuela encourage les valeurs de la coopération depuis la base

 

Enrique Milanés Leon27 juin 2018 17:06:58

 

La Dr Leydinancy Brito Alfonso, responsable des missions cubaines dans l'État de Lara, souligne l'importance du travail réalisé par les coopérants cubains envers les personnes les plus défavorisées dans la Patrie de Bolivar. Photo: Enrique Milanés Leon

BARQUISIMETO, Venezuela. — La vieille dame Maria Socorro Lopez de Rivero est passée par toutes les phases de la récupération : elle est arrivée à la salle de rééducation intégrale (SRI) en fauteuil roulant, puis elle l'a échangé contre un déambulateur et plus tard, elle l’a remplacé par une canne, car son rétablissement, pris en charge par le personnel de santé cubain, est plus qu'évident : « On a besoin d’être soigné et encouragé, et c'est ce qu'ils font. Je n’ai que des compliments à faire sur les Cubains », dit Maria.

 

Nous nous trouvons au Centre de diagnostic intégral (CDI) « San Juan Bautista », à Duaca, un village de la municipalité de Crespo, dans l’État de Lara, où Juan Ricardo Poll Gean, l'un des directeurs adjoints du Bureau d’assistance aux missions sociales (OAM) au Venezuela, commence l'une des nombreuses tournées que réalise cette structure pour palper la réalité des plus de 22 000 coopérants de l'île au pays de Chavez.

 

Alors que Poll touche de près la vie quotidienne des professionnels cubains sur le terrain, le journaliste s'entretient avec la docteure vénézuélienne Isneyda Travieso Parra, coordinatrice pour son pays de l’Aire de santé intégrale communautaire (ASIC), dont dépend le CDI.

 

« Je suis fière de la relation entre les Vénézuéliens et les Cubains. Le soutien est mutuel et nous devons les remercier pour ce que nous avons appris. Auparavant, ici, nous étudiions la médecine curative, sans tirer parti de la médecine préventive. Depuis leur arrivée, nous nous sommes orientés davantage vers l’aspect préventif que vers le curatif », nous précise Isneyda.

 

La docteure, qui sait que l'une des tâches de la coopération est de former la relève vénézuélienne, parle « d’héritage » pour le moment où les médecins cubains ne seront plus là : « Ils sont très unis ; ce qui arrive à l'un d'entre eux arrive à tous. Les Cubains ont cette qualité particulière qu’au lieu d’être des compagnons, ils sont comme des frères. Ils vont nous laisser beaucoup d’enseignements : donner sans pour autant recevoir, ce qui est l’essentiel. »

 

Poll, quant à lui, a posé mille et une questions à Michel del Toro Tamayo, le jeune coordinateur du CDI, originaire de Santiago de Cuba, et aux

 

29 membres de sa brigade : les conditions de travail, de la nourriture et du logement, le transport, la protection des ressources et des médicaments.... Comment va la famille à Cuba ? Les réponses sont toujours pleines d’encouragements.

 

BRIGADES DE L'AMOUR À LARA

 

Le lendemain, nous sommes partis de Barquisimeto, capitale de l'État de Lara, pour le village très éloigné de Siquisique, où la Dr Lelisbet Sanchez Milan ; de Guantanamo, fait ses débuts de directrice du CDI « José Manuel Gozaine », où travaillent 31 coopérants. « Nous sommes au bout du monde, mais nous ne voulons en pas partir », affirme l’un d’eux. On pense alors aux virages vertigineux qui mènent à Siquisique, mais au-delà de ces dangers, on ne peut qu’admirer ces Cubains qui, à force de volonté, sont capables de venir à bout de toute injustice sociale qu’ils trouvent sur leur chemin.

 

Dans le village d'Aguada Grande, les 21 coopérants du CDI « Octavio César Reyes », dirigé provisoirement par la Dr Yanela Zaldivar Chaveco, les professionnels cubains parlent au chef adjoint de leur mission quotidienne difficile, voire héroïque, qui consiste à s'occuper de près de 20 000 Vénézuéliens souffrant de conditions économiques difficiles. La solidarité cubaine est bien réelle.

 

Il en va de même pour le CDI « Prospero Reverend », à Santa Inés, dans la municipalité d'Urdaneta, où les 26 « soldats de la santé » de la Dr Mairelys Fontecilla ; le CDI « José de Jesus Garcia », à Sanare, dans la commune d'Andrés Eloy Blanco, dirigé par la Dr Alennys Santanich Marquez ; et le CDI « Mateo Segundo Viera », encadré par 26 coopérants placés sous la direction de la Dr Leyanis Fernandez Barata, originaire de Camagüey.

 

Dans tous les cas, Poll assure son travail de responsable du Bureau d'assistance aux missions : un dialogue affable et direct, des nouvelles du pays, des questions sur les progrès de l'Accord Cuba-Venezuela sur le terrain, des garanties de l’engagement de toutes les missions cubaines à travailler à améliorer les conditions de vie, la confiance dans les deux révolutions qui les ont envoyés dans ce pays, et leurs réflexions sur la façon de tout faire mieux.

 

MISSION SUR LES ROUTES

 

Après trois longues journées de route à Barquisimeto, la Dr Leydinancy Brito Alfonso, responsables des missions sociales cubaines dans cet État, nous dresse le portrait de cette grande famille, qui compte 1 079 coopérants de la Mission médicale, 30 appartenant à la Mission sportive, deux à la Mission éducative, un à l'Enseignement supérieur, un à la Culture et deux à l'Agriculture.

 

« Durant la semaine, nous organisons des meetings le matin avec la participation de toutes les missions, ainsi que des réunions. En tant que responsable de la Mission pour l'État, le mardi, je m'occupe directement de problèmes et des préoccupations des coopérants, mais nous avons aussi des mécanismes parallèles par voie téléphonique ou nous en discutons lors de mes visites sur leurs lieux de travail. »

 

Tous les problèmes et les propositions font l’objet d’une l’évaluation de la part de cette spécialiste hautement qualifiée, conformément à la règle établie à l'OAM.

 

« Vous ne vous imaginez pas le réconfort et l’énergie que cette démarche procure aux coopérants. Vous avez des difficultés, mais voir qu'une personne investie de hautes responsabilités vient précisément vous rencontrer est très gratifiant. Cela démontre la sensibilité de nos responsables, qui mettent un point d’honneur à toucher la fibre humaine. Sans vous connaître, ils vous demandent des nouvelles de votre famille, ce qui décuple vos forces et renforce vos valeurs. Ils confirment aussi la fermeté de nos coopérants qui, même s’ils viennent à manquer de quelque chose, restent invariablement à leur poste. »

 

Le journaliste enquête sur les barrières, à Lara, qui entravent la diffusion de ces messages. Et la Dr Leydinancy de répondre : « Par exemple, arriver à Siquisique, vous prend plus de trois heures et la route compte plus de 320 virages. »

 

– Vous avez commencé votre mission précisément à Siquisique. Qu'avez-vous ressenti vous avez vu qu’un responsable faisait tout ce trajet rien que pour s’enquérir des conditions de vie des coopérants ?

 

  • J’étais très heureuse de constater qu’on pensait à nous. Le seul fait de les accueillir nous donnait une grande bouffée d’air frais, a décuplé nos forces. C’était un grand réconfort voir que nous n’étions pas oubliés, de comprendre qu'à Caracas et à La Havane, il y avait une prise de conscience de l'importance de cette brigade opérant en terres lointaines. •


http://fr.granma.cu/mundo/2018-06-27/radiographie-de-la-solidarite

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/06/cuba-venezuela-radiographie-de-la-solidarite.html