Nicaragua : Intervention du chancelier Denis Moncada Colindres à la session extraordinaire du Conseil Permanent de l'OEA sur le rapport de la CIDH
Bonjour,
Monsieur le Secrétaire Général Luis Almagro
Monsieur le Président du Conseil Permanent, Ambassadeur Andrés González
Madame la Commissaire Antonia Urrejola
Monsieur le Secrétaire Exécutif de la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme Paulo Abrao
Mesdames et Messieurs les Représentants Suppléants et les Observateurs devant l'Organisation des Etats Américains.
Nous remercions Monsieur le Secrétaire Général pour a présentation de son rapport sur a situation au Nicaragua. De même, nous prenons note de la présentation de la Commissaire Urrejola et de Monsieur Abrao et de son rapport : Droits de l'Homme dans le cadre des protestations sociales au Nicaragua.
Le Gouvernement de Réconciliation et d'Unité Nationale (GRUN) réfute complètement le rapport présenté par la CIDH car il le considère comme subjectif, biaisé, plein de préjugés et notoirement partial.
Ce rapport analyse les protestations sociales qui ont eu lieu le 18 avril dans lesquelles il n'y a eu aucun mort. Cependant, les médias, manipulant l'information, ont publié une fausse information sur la mort d'un étudiant de l'Université d’Amérique Centrale (UCA) qui n'a jamais eu lieu, une information qui a servi de détonateur aux événements survenus à partir du 19 avril.
Des groupes qui ont intérêt à ce que le pays soit déstabilisé et l'ordre constitutionnel rompu, éloignés de la revendication sociale, ont déclenché, à partir de ce jour, une émeute qui a provoqué des ravages, des incendies, des pillages et une émeute.
Le Gouvernement du Nicaragua exprime sa position catégorique sur les événements qu'analyse la CIDH qui ne se déroulent pas dans le cadre de protestations sociales mais dans le cadre d'une tentative d'une rupture de la Constitution et des institutions destinée à changer par la voie de fait les autorités et le Gouvernement légitimement élu.
A partir de cette fausse information, la plan préétabli de l'émeute politique a commencé à se développer avec la participation de bandes armées, ce qui a provoqué, le 19, 3 morts parmi lesquelles celle d'un policier qui est mort d'un coup de feu alors qu'il rétablissait l'ordre public et le libre circulation dans les environs de l'Université Polytechnique du Nicaragua (UPOLI).
Ce schéma de délits s'est répété simultanément dans certaines des principales villes du pays, ce qui a révélé l'existence d'une planification et d'une organisation conçue et financée au préalable.
Le Gouvernement du Nicaragua réaffirme que la répression des protestations sociales n'est pas une politique de l'Etat et encore moins l’usage excessif et arbitraire de la force par la Police Nationale. Il suffit de citer les multiples marches qui se sont déroulées dans le pays, lors desquelles on n'a rapporté aucun mort. Nous condamnons les affirmations récurrentes, légères et sans fondement de condamnations concernant des dénonciations faites contre l'Etat du Nicaragua et, en particulier, contre la Police Nationale auxquelles ce rapport fait allusion.
Le rapport présenté par la CIDH jusqu'au 6 juin, sur les morts attribués à l'Etat n'est pas conforme à la réalité parce qu'on a rapporté à cette date 98 morts liés à cette situation parmi lesquels il y a aussi des policiers, des citoyens sandinistes et des membres de la population en général. Tous les morts ne peuvent être attribués à la situation qui était vécue à ce moment-là puisque certains d'entre eux sont morts pour des raisons qui n'ont aucun rapport avec les événements sur lesquels les autorités compétentes enquêtent.
Les 143 morts indiqués dans le rapport n'ont pas été dûment l'objet d'une enquête et vérifiées par la CIDH puisqu'en réalité, plusieurs citoyens se sont manifestés en affirmant que leur identité a été utilisée pour les faire passer pour morts. D'autres, signalés comme morts, sont morts pour des raisons sans rapport avec ces événements.
Dans ce rapport, on omet délibérément toutes les attaques armées, les sièges, les harcèlements et les enlèvements dont ont été et continuent d'être l'objet les délégations de la Police Nationale qui, par décision du Président de la République et sur demande de la Table de Dialogue ont été concentrées dans leurs unités comme à Matagalpa, Jinotepe, Masaya, León, Jinotega, Diriamba, Sébaco, Nagarote, Nindirí, entre autres et le massacre et les enlèvements de policiers à Mulukukú et à El Jicaral. La concentration de la Police dans ses unités a laissé les délinquants libres d'agir et provoqué une augmentation des délits.
Il faut souligner, de même, que la CIDH garde le silence sur les Droits de l'Homme et les Droits constitutionnels comme le droit au travail, à la libre circulation des personnes, à être soigné, ainsi que sur le droit à l'alimentation et à l'éducation.
Dans ce rapport, on omet aussi la destruction, l'incendie et le pillage de bureaux des institutions publiques, d'édifices municipaux, d'unités de police, d'installations du Front Sandiniste de Libération National et de logements de dirigeants du FSLN et de fonctionnaires publics, en plus de la destruction et du pillage d'ambulances, de centres de santé, de cliniques mobiles, de maisons maternelles, d'écoles, d’équipements et de matériels des Mairies.
La plupart des sources d’information citées dans ce rapport de la CIDH proviennent d'agences et de médias d'opposition au Gouvernement dont la plupart des informations sont fausses et manipulées.
La CIDH ne prend pas en compte les versions des familles touchées et les biens détruits, ôtant toute objectivité à son rapport puisqu'il n'est pas basé que des enquêtes de fond et par conséquent ne peut avoir de conclusions définitives puisqu'il n'intègre pas les dénonciations de citoyens victimes de violations de la part des groupes déstabilisateurs.
Le Gouvernement du Nicaragua réfute fermement toutes les irrégularités et le refus de soins médicaux dont la CIDH rend compte dans son rapport. Le Ministère de la Santé a montré des preuves aux membres de la CIDH que les patients ont été et sont soignés dans les diverses unités de santé et suivis en consultation externe des hôpitaux ; pendant cette période, on a reçu des patients d'hôpitaux privés qu'a continué à soigner, nous réaffirmons que jamais on n'a refusé de soins aux patients. Le 6 juin, le Gouvernement a offert et remis à la CIDH les informations détaillées sur les 1 337 blessés avec l'indication de l'unité de santé dans laquelle chacun été soigné, de l'état dans lequel ils sont arrivés et des soins qu'on leur a donnés, ce qui est délibérément passé sous silence par la CIDH qui se prononce sur la mauvaise qualité dans certains cas sans avoir fait un contrôle qui évalue le processus de soins.
Le Gouvernement du Nicaragua condamne fermement les soi-disant irrégularités dans le début des investigations concernant les morts et les blessés de ces événements. Le Ministère Public, dans toutes les affaires qu'il a traitées, l'a fait conformément aux standards internationaux et en épuisant toutes les pistes possibles. Les accusations ont été faites avec de nombreux éléments convaincants, des preuves d'experts, des aveux, des pièces justificatives, entre autres.
Nous rejetons le soi-disant manque de confiance pour déposer plainte puisque le Ministère Public a reçu plus de 60 plaintes de familles de victimes et de nombreuses plaintes pour dommages à la propriété publique et privée qui démontrent la confiance de la population dans cette institution. Lors de la visite de la CIDH, le Ministère Public a fait connaître cette information et les démarches de l'enquête qui ont été ignorées dans ce rapport.
Au Nicaragua, il y aune absolue liberté d'expression et on en abuse plutôt en divulguant de fausses informations qui laissent la population dans l'angoisse et provoquent des délits comme l'incendie de Radio Ya et de Radio Nicaragua, des faits omis par la rapport, lors desquels la vie des journalistes qui travaillaient a été mise en danger. Il suffit de lire les journaux papier, les radios, les télévisions et les médias virtuels d'opposition au Gouvernement qui diffusent de fausses informations, qui raillent et pratiquent le lynchage médiatique des serviteurs de l'Etat du Nicaragua pour constater l'existence de la liberté d'expression. Nous réfutons énergiquement l'affirmation que la plupart des médias audiovisuels soient gouvernementaux.
Les reporters des médias d'opposition au Gouvernement, inexplicablement, arrivent comme avant-garde sur les lieux où sont commis des actes de vandalisme comme des incendies et des destructions de propriétés publiques et privées, entre autres.
Les dommages subis par des fonctionnaires et des citoyens connus comme sandinistes ne sont pas pris en compte dans le rapport de la CIDH, comme les incendies provoqués à Masaya, León et Managua où des personnes ont été brûlées vives et d'autres enlevées, qui constituent de véritables actes terroristes. De même, la CIDH n'évoque nullement dans son rapport la stigmatisation des fonctionnaires publics et de leur famille sur les réseaux sociaux constitue un véritable lynchage médiatique qui viole les droits de l'homme.
Dans le rapport de la CIDH, on condamne à priori le Gouvernement du Nicaragua pour les morts du 30 mai parmi lesquels il y a eu des militants sandinistes et on conclut aussi de façon précipitée à la culpabilité de la Police nationale dans l'incendie et la mort de la famille Velázquez Pavón dans le quartier Karl Marx à Managua, une famille qui avait été menacée le 14 juin par des éléments d'opposition parce qu'elle n'avait pas participé à la grève nationale. Le Gouvernement du Nicaragua mène une enquête pour déterminer les responsables de tous ces événements regrettables, c'est pourquoi nous avons signé avec le Secrétariat Général de l'OEA et la CIDH la formation du Groupe Inter-disciplinaire d'Experts Indépendants (GIEI) pour coordonner les investigations pénales que le Gouvernement du Nicaragua mène déjà.
Sur la base de ce qui précède, nous rejetons les conclusions du rapport présenté par la CIDH parce qu'il manque totalement de véracité et offense la dignité des Nicaraguayens.
Le Gouvernement du Nicaragua nie et dément avoir violé le droit à la vie, à l'intégrité personnelles, à la santé, à la liberté personnelles, le droit de réunion, le droit à la liberté d'expression et à l'accès à la justice.
Il faut souligner que le Nicaragua, les deux fois où il a été au Conseil des Droits de l'Homme de Genève, a subi avec succès l'Examen Périodique Universel. Ce n'est pas une politique dd l'Etat du Nicaragua de violer les Droits de l'Homme, au contraire, ils constituent un axe essentiel de notre Constitution Politique et de l'action du Gouvernement de Réconciliation et d'Unité Nationale. Il suffit de signaler que le Nicaragua était le pays le plus sûr d'Amérique centrale et le second d' Amérique Latine jusqu'à ce que se produisent ces événements par lesquels on a cherché à renverser par la voie de fait un Gouvernement légalement et légitimement constitué.
Le Gouvernement du Nicaragua prend note comme il se doit des recommandations de la CIDH. Le GRUN essaie d'obtenir l'arrêt de toute forme de violence dans le pays et le rétablissement des droits de la population à la libre circulation, aux unités de soin, qui lui permette de se rendre leur travail et de le faire, d'aller à l'école et de vivre en Paix.
Récemment, nous avons invité gentille le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, l'Union européenne, le Secrétariat Général de l'OEA et la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme à se rendre au Nicaragua et à nous accompagner par leur précieux soutien technique dans les travaux de la Commission de Contrôle et de Sécurité créée le 16 juin dernier à la Table de Dialogue National avec la médiation de la Conférence Episcopale.
Avec le Secrétariat de l’Organisation des Etats Américains, nous avons travaillé de façon fluide avant que ces événements ne se produisent. C'est pourquoi on a établi une Mission d’Accompagnement Electoral pour les élections municipales de novembre 2017 dont le rapport a été présenté en décembre de l'année dernière à ce Conseil Permanent.
Dans ce domaine d'action, le Secrétariat Général de l'OEA et le Gouvernement du Nicaragua ont décidé de créer une Mission d’Accompagnement Technique pour la mise en place des recommandations de la Mission d’Accompagnement Electoral sur la base du projet « Renforcement des Institutions Démocratiques au Nicaragua à travers la Mise en Place des recommandations de la MAE/OEA Nicaragua 2017 » qui se compose des éléments suivants auxquels l'estimé ami de l'OEA fait référence :
Réformes électorales
Solutions technologiques
Guide de protocoles et Spécifications Techniques
Registre Electoral
Tout cela à exécuter selon un calendrier décidé par ces membres qui s'achèvera en janvier 2019 avec la remise de propositions de réforme électorale.
Le Gouvernement du Nicaragua croit fermement que le Dialogue et la négociation sont la seule solution de n'importe quel différend, c'est pourquoi nous plaidons et nous continuons à travailler pour un Dialogue avec une participation constructive qui aboutisse à des accord consensuels qui respectent l'ordre constitutionnel au bénéfice de la paix, de la tranquillité, la sécurité et la stabilité de la nation en tant que chemin nécessaire pour avancer dans le droit à la démocratisation et au renforcement des élections.
Sur cette base, nous exprimons notre désaccord avec le rapport présenté par la CIDH intitulé « Droits de l'Homme dans le cadre des protestations sociales au Nicaragua » car nous considérons que celui-ci est partial et biaisé et ne reprend pas les informations que l'Etat a apportées. La CIDH prend comme unique source des informations et des nouvelles publiées par des médias d'opposition au Gouvernement avec une position position politique clairement définie, des informations que ce rapport prétend légitimer comme sûres sans qu'elles aient été préalablement l'objet d'une investigation et vérifiées.
Le Gouvernement du Nicaragua n'est pas d’accord avec le contenu et les conclusions du rapport de la CIDH parce qu'il est basé sur des estimations et des informations partiales et subjectives, ce qui en conséquence et logiquement induit des conclusions qui ne sont pas conformes à la réalité, des conclusions dans lesquelles on condamne le Gouvernement sans attendre les résultats des enquêtes qui éclairciront ces faits.
On ne voit dans ce rapport aucune inquiétude à cause des actes de violence des groupes d'opposition qui, en prétendant arriver au pouvoir politique du pays, ont cherché à violer l'ordre constitutionnel en en respectant pas le droit à la vie, à l'intégrité personnelles, à la libre circulation, le droit au travail, à la santé, à la sécurité des citoyens, entre autres, du peuple en général et des personnes proches du Gouvernement ou des fonctionnaires de l'Etat.
La vocation humaniste et de profonde sensibilité sociale du Gouvernement du Nicaragua continuera à s'exprimer dans son engagement à combattre avec notre peuple la violence , l'insécurité, la déstabilisation et le chaos social provoqué par certains secteurs qui, à la recherche du pouvoir politique, cherchent à rompre l'ordre constitutionnel par des actions qui, malheureusement, ont endeuillé la famille nicaraguayenne.
Nous demandons à la CIDH d'inclure dans son rapport toutes les observations que le Gouvernement a exprimé dans les considérations.
Le Gouvernement du Nicaragua veut rendre compte de la fermeté de sa vocation de paix, de dialogue et de sécurité du renforcement démocratique et du renforcement de ses institutions, conscient que l'issue de cette situation,dans laquelle on a voulu créer le chaos et l'instabilité sociale, économique et politique, doit être conforme à l'ordre constitutionnel de la République.
Le Gouvernement du Nicaragua continue et continuera à travailler pour la paix, la stabilité, pour que la vérité, la justice, l'ordre social, la sécurité et les Droits de l'Homme de tous les Nicaraguayens et de toutes les personnes qui se trouvent sur notre territoire prévalent.
Washington, D.C. 22 juin 2018
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol : Ambassade du Nicaragua en France
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