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Mexique : Incertitudes sur l'avenir du système de renseignement de l'Etat 

31 Juillet 2018, 19:02pm

Publié par Bolivar Infos

 

Même si le président élu Andrés Manuel López Obrador a annoncé que le Centre d'Investigation et de Sécurité Nationale disparaîtra, jusqu'à présent, il n'y a aucune certitude sur ce que fera le Gouvernement en matière de renseignement pour la sécurité nationale. Le créateur du CISEN, Jorge Carrillo Olea, avertit qu'on ne peut pas se passer d'une instance comme celle-là qui est stratégique pour l'Etat. De plus, dit-il, cette instance ne doit dépendre que de la Présidence et non d'un Secrétariat d'Etat, que ce soit celui de la Sécurité Publique ou du Gouvernement.

 

Mexico (Proceso) – Vu par l'opinion publique comme un véritable organisme d'espionnage politique , le Centre d'Investigation et de Sécurité Nationale (CISEN) s'achemine vers sa disparition après presque 30 ans pendant lesquels il n'est jamais devenu l'organe de la sécurité de l'Etat mexicain.

 

La fin du CISEN était annoncée depuis 2000. Le président élu de l'époque, Vicente Fox, avait parlé de le faire disparaître parce qu'il considérait que cette instance ne se consacrait qu'à espionner l'opposition.

 

Ca n'a rien été de plus qu'une déclaration et il a laissé le CISEN aux mains d'un administrateur venu du secteur privé, Eduardo Medina Mora, à présent ministre de a Cour Suprême de Justice de la Nation.

 

Il n'y a eu aucun changement. Maintenant, avec le même argument, López Obrador annonce le remplacement du CISEN par une Agence Nationale de Renseignement bien qu'on ne sache pas clairement aux mains de qui elle sera : si ce sera dans celles du patron d'un Secrétariat à la Sécurité Publique recréé, Alfonso Durazo, ou dans celles de la prochaine secrétaire du Gouvernement Olga Sánchez Cordero.

 

« Nous n'avons pas vu le film complet » sur ce qui va se passer au sujet de la sécurité et du renseignement sous le prochain Gouvernement, a dit Jorge Carrillo Olea dans une interview accordée à Proceso, jeudi 26. « J'espère qu'au-delà des différends, réels ou non, entre ceux qui seront fonctionnaires, ils se rendent compte que le président a besoin d'un appareil de cette sorte. »

 

Il propose même de recréer le Système National de Renseignement annoncé en 2014 par le Gouvernement d'Enrique Peña Nieto mais resté sur le papier. « Il ne le modifierait presque pas. La Direction du Renseignement ou n'importe comment qu'on veuille l'appeler, reviendrait à la Présidence de la République mais elle aurait pour fonction de préparer les besoins en renseignement du Président. »

 

C'est ce que dit l'orthodoxie et ce qui se passe dans beaucoup de pays, a dit Olea, auteur de plusieurs livres sur ce sujet. Dans le plus récent « Maladresses du renseignement, » il fait un retour sur l'histoire de plus d'un demi-siècle, du Gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz à aujourd'hui, des activités concernant la sécurité et le renseignement au Mexique.

 

Edité par les Editions Proceso, ce livre sera distribué dans les semaines qui viennent.

 

Source Proceso (Extrait du reportage spécial publié dans Proceso 2178)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/07/30/mexico-incertidumbres-sobre-el-futuro-del-sistema-de-inteligencia-estatal/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/07/mexique-incertitudes-sur-l-avenir-du-systeme-de-renseignement-de-l-etat.html