Nicaragua : Déclaration et rapport de la Solidarité Britannique
Introduction :
Au Nicaragua, pendant ces 3 derniers mois, il y a eu des protestations généralisées qui ont été organisées à l'origine par des étudiants et d'autres secteurs. Ces protestations étaient contre et pour la réforme de la Sécurité Sociale qui comprenait l'augmentation de l'âge de la retraite et des contributions des employeurs et des employés.
En réponse à ces protestations, le Gouvernement a retiré rapidement les réformes qu'il proposait mais les violences généralisées, dirigées par des groupes politiques et des organisations d'opposition au Gouvernement qui demandent à présent un changement de régime ont continué.
La situation s'est aggravée dans certaines zones jusqu'à devenir une violence extrême qui a provoqué la mort de plus de 200 personnes et lors de laquelle des centaines de personnes ont été blessées, y compris des membres de la police nationale, des étudiants, des syndicalistes, des employés du Gouvernement, des patrons, des journalistes et d' innocents spectateurs. Il y a aussi eu des incendies volontaires généralisés et la destruction délibérée d'édifices publics, de postes de police et de propriétés privées.
Les organisations d'opposition, pour faire pression sur le Gouvernement pour obtenir la démission du président Ortega ont barré des routes dans des villages, dans des villes et les principales autoroutes de la côte du Pacifique. Comme pour les manifestations, cela a commencé pacifiquement mais rapidement, il y a eu des violences et des extorsions.
Alors que les médias et les commentateurs occidentaux rendent le Gouvernement responsable de la violence, les preuves montrent que la plupart des violences ont été perpétrées par des manifestants d'extrême-droite armés, un fait ignoré par la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme (CIDH) et d'autres organisations internationales de Droits de l'Homme.
Cette situation a mis en danger la sécurité et la stabilité du pays et de la région de l'Amérique Centrale. Surtout, il faut rétablir la paix dans le pays pour que le peuple nicaraguayen puisse résoudre ses problèmes par lui-même.
La déclaration suivante indique notre position et fournit des informations sur les antécédents de al situation actuelle. Nous espérons qu'elle sera largement partagée pour aider tous ceux qui souhaitent soutenir le peuple nicaraguayen dans ce moment difficile à éclaircir la situation.
Déclaration :
Le Groupe d'Action de la Campagne de Solidarité avec le Nicaragua (NSCAG) invite tous ses membres, ses adhérents et ses sympathisants à :
soutenir le dialogue en tant que seule façon d'obtenir al paix et la réconciliation.
Condamner et s'opposer à toute intervention étrangère dans les affaires intérieures du Nicaragua en tant que violation du droit international et agression contre le principe de souveraineté nationale.
Soutenir les appels à un arrêt immédiat de la violence, à la levée des obstacles et au rétablissement de la paix,de la tranquillité et de la stabilité du pays au Nicaragua.
S'opposer à toute sanction et à toute menace des Etats-Unis qui n'aide pas à résoudre ce problème et ne fait qu'exacerber les difficultés et encourager à plus de violence.
S'opposer à toute tentative de renversement du Gouvernement élu du Nicaragua par des moyens non démocratiques ou violents.
Soutenir la Commission pour la Vérité et la Justice qui a été instaurée pour enquêter sur tous les cas de violence.
Défendre le droit du peuple nicaraguayen à défendre sa souveraineté et à déterminer son propre avenir sans aucune interférence u agression étrangère.
Le Gouvernement nicaraguayen
Le Gouvernement nicaraguayen dirigé par le président Daniel Ortega a été réélu en novembre 2016 avec plus de 72% des voix du peuple avec une participation d'environ 65%. Ortega a promis de défendre les réussites sociales et économiques du Gouvernement du FSLN et de poursuivre la forte croissance économique du Nicaragua. Les élections ont été observées et contrôlées par des organisations internationales reconnues et les résultats ont été pleinement acceptés et reconnus comme justes et démocratiques. La Constitution du Nicaragua est reconnue par tous les partis politiques et par tous les groupes représentés à l'Assemblée Nationale.
Le Gouvernement a contrôlé une logue période de progrès, a apporté la stabilité économique et la croissance, a mis en place des programmes qui ont été de grandes réussites et ont bénéficié à la grande majorité des citoyens nicaraguayens pendant ces 11 dernières années. Au moment où la crise a éclatée, la croissance du PIB prévue était de 4,5% et la tourisme était en augmentation, le Gouvernement avait investi beaucoup d'argent sans la santé, l'éducation et les infrastructures et tout cela est à présent en danger.
Les propositions du Gouvernement pour changer le système de Sécurité Sociale ont été faites sur demande du Fonds Monétaire International (FMI) pour que le Gouvernement du Nicaragua réduise ses dépenses. Ces propositions incluaient une augmentation de l'âge de la retraite à 65 ans et une augmentation de plus du double du nombre de semaines de cotisation pour pouvoir toucher la retraite.
La proposition du Gouvernement augmentait aussi les contributions des employeurs à 3,5% et légèrement les contributions des travailleurs à 0,75% et transférait 5% des ressources des pensions à son fonds d'assistance médicale. Elle proposait aussi que l'âge de la retraite reste à 60 ans.
Vague de violence
Même si beaucoup des revendications qui étaient à l'origine des manifestations étaient dirigées spécifiquement contre les changements proposés au système de Sécurité Sociale, une section militante des manifestants a changé rapidement ses revendications en demandant un changement du Gouvernement dirigé par le FSLN, contre a Présidence de Daniel Ortega et a fini par exiger un « changement de régime. »
Les barricades montées par l'opposition de droite ont affecté de nombreux villages et de nombreuses villes, rendant la vie quotidienne des étudiants, des citoyens et des commerçants intolérable. Les organisations communautaires ont fait plus d'efforts pour démanteler ces contrôles et rétablir la libre circulation pour que les gens puissent se rendre à leur travail et à l'école et en revenir. Ces efforts ont provoqué des affrontements qui ont fait plus de morts et de blessés. Malgré les efforts et les appels à l'arrêt de la violence, les manifestants armés ont continué à attaquer les institutions publiques et d'autres entreprises, y compris des banques, des stations de radio et en particulier des personnes et des organisations qui soutenaient le Gouvernement. Cela a inclus des hôpitaux, des ambulances et des écoles.
De nombreuses barricades ont été gardées par des manifestants de l'opposition armés. De nombreux actes d'intimidation, d'extorsion, d'enlèvements et des assassinats de civils et d'agents de police, de travailleurs municipaux et de maîtres ont été commis. Il y a e u des actes de sabotage, de vandalisme et de pillage qui ont sévèrement affecté toute l'économie mais surtout ont semé la terreur dans la population.
Les postes de police ont été assiégés et les officiers de police complètement cernés et incapables d'obtenir de la nourriture. Les officiers de police en uniforme sont déshabillés, frappés et dans certains cas assassinés et leurs corps sont brûlés. Sur les barricades, les individus armés de mortiers interrogent les gens et les examinent pour trouver des preuves de leurs liens avec le FSLN. Quand ils en trouvent une « preuve », ils sont frappés ou assassinés.
Le15 juillet, la police est venue démanteler les barricades à Masaya, qui avait été l'un des centres de l'opposition anti-gouvernementale. « L'Opération Propreté » s'est produite après une vague de manifestations pour la paix dans tout le pays soutenues par le Gouvernement dont beaucoup ont été attaquées par des groupes d'opposition de droite. Sur toutes ces barricades,n a découvert que les manifestants « pacifiques » avaient des armes sérieuses comme le AK47 et, dans certains cas, des mines connectées. Les quartiers de Niquinohomo, Catarina et Monimbó ont été libérés mais ça n'a pas été sans résistance et sans violence de la part de l'opposition. Au grand soulagement des communautés de tout le pays, il semble que les blocages à León, Matagalpa, Estelí, Managua, Jinotega et Somoto et sur les routes principales aient été levés.
Les conséquences économiques
la fermeture de commerces a mis au chômage 200 000 personnes et à moins que la crise ne se termine rapidement, quelques 1,3 millions des 6,2 millions d'habitants du Nicaragua « courent le risque de tomber dans la pauvreté, » selon la Fondation Nicaraguayenne de Développement Economique et Social (FUNIDES).
La Banque Centrale du Nicaragua (BCN) a réduit de façon drastique sa prévision de croissance pour cette année de 4,9% à 1% et le secteur de la production – y compris les manufactures et l'agriculture - a accumulé des pertes de 430 millions de $US et a perdu pus de 85,000 emplois.
Selon FUNIDES, la situation dans le secteur privé est encore plus « dramatique. » Si la crise continue en août, la fondation prédit que l'économie se contractera à cause d'une secousse de 5,6% et perdra 1,4000 millions de PIB.
Ce qui avait été une industrie du tourisme dynamique a été dévasté avec des effets dominant dans l'économie en général dans un pays qui était déjà l'un des plus pauvres d'Amérique. Le tourisme a augmenté pendant les 10 dernières années, avec plus d' 1 000 000 de visiteurs par an mais maintenant, certaines zones touristiques sont au bord de l'effondrement. On dit que les taux d'annulation dépassent les 90%. Même si le secteur attendait des revenus de 924 millions de $US, il affronte des pertes de 231 millions de $US, selon la Banque Centrale. Environ 60 000 travailleurs ont perdu leur emploi.
Il est clair que ceux qui seront les plus touchés sont es plus pauvres et ceux qui vient en marge des quartiers des villes et des champs. Ce sont les plus touchés par les augmentations des prix, l'éventuelle pénurie d'aliments et les menaces sur leurs moyens d'existence.
Cette situation rappelle celle du Chili d'Allende, où Nixon « a fait pleurer l'économie » avec une baisse catastrophique de l'économie grâce aux sanctions étasuniennes, à un blocus des Etats-Unis et à la déstabilisation totale du pays par des actions violentes de l'extrême-droite avant le coup d'Etat du 11septembre 1973.
Histoire des tentatives de changement de régime
En septembre 2016, des sections de l'opposition d'extrême-droite du Nicaragua se sont rendues à Washington pour rencontrer leurs alliés étasuniens, y compris la congressiste Ileana Ros-Lehtinen, une Cubano-Américaine qui a constamment utilisé sa position au Comité des Affaires Etrangères de la Chambre pour attaquer l'ONU et promouvoir des politiques pour déstabiliser l'Amérique Latine et en particulier le Venezuela et Cuba.
La raison de cette réunion était de demander au Congrès des Etats-Unis d'imposer des sanctions au Nicaragua grâce au NICA Act (Ley de Condicionalidad de Inversión de Nicaragua) qui ensuite a été présentée au Congrès et approuvée en 2017. Depuis, on l'a présentée au Sénat des Etats-Unis. Alors, avec une bas taux d'approbation populaire et incapable de gagner par des moyens démocratiques, un secteur de l'opposition nicaraguayenne a décidé de recourir à l'agression des Etats-Unis envers son propre pays en prélude à un « changement de régime. »
Le NICA Act ordonne aux représentants des Etats-Unis dans des organismes multilatéraux comme le FMI, la Banque Mondiale et la Banque Inter-américaine de Développement de mettre leur veto ou de bloquer l'assistance internationale au Nicaragua jusqu'à ce que le Département d'Etat des Etats-Unis certifie que le système politique du pays est restructuré pour satisfaire les objectifs de cette loi. Cette loi, qui a eu le soutien de sénateurs républicains d'extrême-droite comme Marco Rubio et Ted Cruz est une violation flagrante du droit international puisqu'elle cherche à imposer des sanctions financières à une nation souveraine pour qu'elle respecte l'ordre du jour de l'extrême-droite républicaine des Etats-Unis pour le Nicaragua.
Dans sa réponse aux résultats préliminaires des élections de 2016, l'extrême-droite du Nicaragua a demandé que soient organisées de nouvelles élections en disant qu'elle ne reconnaissait pas la légitimité du vote. Après, ils ont affirmé faussement que le peuple nicaraguayen avait rejeté le résultat des élections et qu'il y avait une opposition croissante à Daniel Ortega et à son Gouvernement. En même temps, le Département d'Etat des Etats-Unis a émis une déclaration exprimant sa « profonde préoccupation » à cause du processus électoral « défectueux » du Nicaragua mais jusqu'à présent, on n'a pas fourni de preuves de ces allégations.
Les actions hostiles des Etats-Unis envers le Nicaragua ont continué et il y a des raisons fondées de penser qu'il existe une forte connexion entre cela et la vague de violence extrême qui a endeuillé le Nicaragua à partir des protestations du 19 avril dont le but particulier, en accord avec la politique étasunienne était le changement. La rapidité de l'escalade et les événements qui sont survenus simultanément dans tout le pays ont toutes les caractéristiques d'une opération bien coordonnée, avec des raisons politiques, conçue pour saper le Gouvernement et déstabiliser le pays, en d'autres termes, un coup d'Etat doux.
Le 21 décembre 2017, le président Trump a signé un Ordre Exécutif qui déclarait un « état d'urgence » étant donné que « l'importance et de la gravité des abus envers les droits de l'home et de la corruption (…) ont atteint une telle portée qu'ils menacent la stabilité de la politique et des systèmes économiques. »
Le 3 mai 2018, le Vice-président des Etats-Unis Mike Pence a dit que les Etats-Unis travaillent pour la liberté à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela et il a ajouté : « Nous serons aux côtés de ceux qui aspirent à la liberté et nous affronterons leurs oppresseurs. »
Le 5 juillet, le Gouvernement étasunien a imposé des sanctions à 3 fonctionnaires nicaraguayens étroitement liés au président Ortega et à la vice-présidente Rosario Murillo en les accusant de corruption et de violations des droits de l'homme en relation avec le soulèvement politique dans le pays. Selon Heather Nauert, porte-parole du Département d'Etat des Etats-Unis, les sanctions sont destinées à « faire connaître et à responsabiliser les responsables de la campagne de violence et d'intimidation en cours contre leur peuple. »
Financement du « changement de régime »
La stratégie des Etats-Unis de « changement de régime » implique une pénétration de la société des pays à Gouvernements « indésirables » à long ou à moyen terme grâce à de généreuses subventions accordées à des associations de la société civile de toute sorte et en particulier d'ONG préoccupées par la liberté de la presse (et la liberté en général) et les droits de l'homme. Ces fonds proviennent principalement du National Endowment for Democracy (NED), de l'USAID ais aussi d'organismes privés comme l'Institut Républicain International (NRI), l'Institut National Démocrate (NDI), des centres de ressources interventionnistes des partis républicain et démocrate et de Freedom House.
Entre 2014 et 2017, la NED a financé plus de 50 projets au Nicaragua pour un total de 4,2 millions de $ US. Les fonds ont été destinés principalement à des organisations préoccupées par la gouvernance et l'entreprise privée en renforçant la capacité de la société civile à défendre la démocratie, en particulier à des jeunes et des étudiants pour que « les jeunes aient un rôle plus actif dans la défense de la démocratie » et des droits de l'homme. Bien que la NED prétende soutenir des groupes de la «société civile » et « pro-démocratie, » il est évident que don but est spécifiquement de fournir une stratégie coordonnée et une voix dans les médias aux groupes d'opposition et de construire une opposition organisée au Gouvernement.
Un article de Benjamin Waddell « Asseoir les bases du changement : un regard plus près du rôle des Etats-Unis dans le mal-être social au Nicaragua » (1° mai 2018) dans la revue Global Americans financée par la NED déclare sans vergogne : « En regardant vers es événements de ces derniers mois, maintenant, il est assez évident que le Gouvernement des Etats-Unis a aidé activement à construire l'espace politique et la capacité de la société nicaraguayenne à réaliser le soulèvement social qui se déroule actuellement. »
Celui qui a reçu le plus de fonds des Etats-Unis est Faisons la Démocratie (Let's Make Democracy) avec 525 000 $ US (2014-17) dont le président, Luciano Garcia, contre toute évidence, a déclaré que le Nicaragua était un « Etat en faillite » en février 2017 (La Prensa 26 février 2017) et a demandé au Président Daniel Ortega de démissionner. L'institut des Etudes Stratégiques et des Politiques Publiques (IEPP) a reçu au moins 226 $ US (2014-17) et son directeur exécutif Félix Mariadaga a demandé ouvertement la démission du Président Daniel Ortega en disant : « Je ne peux pas imaginer en ce moment une issue qui n'inclut pas une transition vers la démocratie sans Daniel Ortega. » (La Prensa, 20 mai 2018).
Les organisations des droits de l'homme CENIDH et CPDH, 2 organisations qui vocifèrent leur condamnation de soi-disant violations des droits de l'homme par le le Gouvernement, ont reçu 111 000 $ US entre toutes les 2 en 2017.
Le 5 juin, une délégation de l'opposition Mouvement Etudiant du 19 avril qui a déchaîné les protestations qui ont amené la vague de violences s'est tendu à Washington pour rencontre l'ambassadeur Michael Kozak du Bureau de la Démocratie et des Droits de l'Homme du Département d'Etat, l’administrateur de l'USAID Mark Green, Ilena Ros -Lehtinen et les Sénateurs Marco Rubio et Ted Cruz. Ces politiciens étasuniens sont des Cubano-américains étroitement associés avec la communauté des exilés de Miami et sont très engagés dans le « changement de régime » à Cuba, au Venezuela et maintenant au Nicaragua. Ils appartiennent aussi à l'extrême-droite du parti Républicain.
Le voyage des étudiants et les frais qui en ont découlé ont été payés par Freedom House, un associé de la NED financé par le Gouvernement étasunien « dont l'ordre du jour est typiquement aligné sur l'aile néoconservatrice de la politique étrangère des Etats-Unis. » C'est l'information qui a été donnée par le McClatchy DC Bureau le 6 de juin 2018 sous le titre suggestif « Ortega du Nicaragua a affronté les étudiants. Ils veulent que Trump les aide à l'expulser.
(https://www.mcclatchydc.com/news/politics-government/white-house/articl…)
Après cette réunion, Rubio a twitté « Met with leaders of the Nicaraguan University Coalition ... J'ai parlé des atrocités commises par le régime d'Ortega. Je soutiens leur lutte pour la démocratie et la liberté au Nicaragua. »
Le 13 juillet, le Gouvernement Trump a soutenu les appels de l'opposition nicaraguayenne à un nouveau dirigeant au Nicaragua en alléguant que le Gouvernement du Président Daniel Ortega a vidé les institutions démocratiques, ne coopèrera pas avec les enquêteurs internationaux des droits de l'homme et utilisera les forces de sécurité de l'Etat pour réprimer violemment les protestations. » Michael Kozak et d'autres fonctionnaires du Gouvernement ont dit au Congrès que la seule façon d'aborder la crise actuelle au Nicaragua est par de nouvelles élections qui permettent au peuple nicaraguayen d'élire un autre dirigeant : « Personne ne va pouvoir se réconcilier avec le régime au pouvoir, » a déclaré Kozak.
Le 18 juillet 2018, les sénateurs étasuniens avec à leur tête Marco Rubio, Bob Menéndez et Ted Cruz, c'est à dire l'extrême-droite de l'establishment politique a introduit une loi bipartite qui propose des sanctions plus sévères et une plus grande ingérence extraterritoriale des Etats-Unis dans les affaires intérieures du Nicaragua. Ce n'est certainement pas une coïncidence si cette loi est introduite la veille de la célébration du 39° anniversaire de la Révolution Sandiniste, le 19 juillet. Et le lendemain, Mark Green, l'administrateur de l'USAID, a annoncé une aide supplémentaire de 15 millions de $ US « pour continuer à soutenir la liberté et la démocratie au Nicaragua. » Ce financement sera destiné à « des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l'homme, des dirigeants émergents et des médias indépendants... »
Le rôle des médias et des réseaux sociaux
L'extraordinaire pouvoir des réseaux sociaux a joué un rôle important dans ce qui s'est passé. C'est ce qui a permis à l'opposition de se mobiliser aussi rapidement mais cela signifie qu'il est difficile de séparer les faits de la fiction. Cela agit comme une chambre d'écho grâce à laquelle les personnes et les médias choisissent toute information qui s'adapte à leur récit. Cela sert à intensifier le conflit et personne ne sait où obtenir des informations fiables. Ces réseaux se sont nourris de messages hostiles au Gouvernement qui sont repris dans les médias dans le pays et à l'étranger et qui conduisent les gens à des positions et des actions extrêmes. Les images, souvent manipulées, jouent un très grand rôle en fomentant la haine, en inspirant le peur et en rendant le Gouvernement responsable de tout.
Cette guerre des médias est très évidente dans la façon dont la crise a été couverte à l'étranger : ils n'ont même pas mentionné les preuves évidentes que la violence qui a provoqué la mort de sympathisants du Gouvernement et de policiers, la destruction généralisée d'édifices publics, d'hôpitaux et d'écoles, l'enlèvement de chauffeurs de camions, le financement d'organisations de l'opposition par les Etats-Unis pour « alimenter » le soulèvement nicaraguayen et l'appel d'organisations internationales comme l'ONU, l'Organisation des Etats Américains et le Système d'Intégration d'Amérique Centrale à des négociations dans e cadre de la Constitution sans interférence extérieure venait de l'opposition. Les violentes atrocités de l'opposition sont présentées comme une répression du Gouvernement. Ceux qu'on appelle les « journalistes indépendants » ravivent les flammes de la polarisation et du conflit grâce à leurs rapports et à leurs articles qui favorisent l'opposition de droite.
Le désir de paix et le dialogue national : mesures prises par le Gouvernement
Dans un effort pour rétablir la paix et la stabilité dans le pays, le président Ortega a organisé un dialogue national avec la médiation de l'Eglise Catholique, auquel ont participé tous les secteurs de la société : les étudiants, la société civile, le secteur privé et les syndicats. La position du Gouvernement nicaraguayen dans ce dialogue a été « de plaider pour la non violence d'où que vienne la violence et garantir le droit de tout le monde à travailler. » Cependant, le dialogue, jusqu'à présent, est bloqué à cause de l’intransigeance de l'opposition de droite qui insiste pour qu' Ortega démissionne ou que des élections anticipées soient organisées comme préalable au dialogue.
Le Gouvernement du FSLN a proposé qu'on instaure une Commission de Vérification et de Sécurité. Cela a été accepté par toutes les parties qui ont participé au Dialogue National. La fonction de cette Commission de 12 membres est de créer un climat de paix et de réconciliation en mettent fin à tous les actes de violence. Elle sera accompagnée par une délégation de représentants de la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme, l'IAHRC.
Début mai, le Gouvernement a aussi nommé une Commission pour la Vérité et la Justice dont le mandat est d'enquêter sur toutes les morts provoquées par les violences et d'en identifier les responsables. Cette commission sera accompagnée par un panel international d'experts désignés par la CIDH. D'autres commissions qui n'ont pas encore été constituées seront responsables des propositions concernant la réforme électorale.
Le Gouvernement a aussi décidé de ne pas répondre à la violence et de laisser la police hors de la rue en la confinant dans ses postes. La seule intervention de la police a été de protéger la population et de démanteler les blocages de routes et les barricades qui ont provoqué la mort d'au moins une douzaine d'agents de police.
Le Gouvernement a autorisé la visite de la CIDH (Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme) et d'une délégation de l'Organisation des Etats Américains (OEA) pour trouver une solution au conflit. Le 30 mai, le Gouvernement a signé un accord avec le Secrétariat Général de l'OEA et avec la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme (CIDH) pour soutenir l'enquête sur les actes de violence survenus depuis le 18 avril. La CIDH a présenté un rapport (22 juin 2018) qui a été rejeté par le Gouvernement du FSLN parce qu'il est subjectif, partiel et partial. Le rapport de la CIDH a été discuté à l'Organisation des Etats Américains où 70% des membres du Conseil Permanent de l'OEA ne l'ont pas soutenu, ce qui confirme les doutes du Gouvernement sur ce rapport.
Le Gouvernement nicaraguayen a continué à plaider pour la paix, le dialogue et la réconciliation en lançant un appel à l'arrêt de la violence, à la levée des barricades et à garantir le droit au travail de tout le monde. Il a aussi exprimé sa volonté de continuer à travailler avec l'Organisation des Etats Américains (OEA) sur des sujets comme al réforme électorale, un processus qui a déjà débuté et qui devrait être achevé au début de l'année prochaine. Cependant, l'opposition de droite continue à être intransigeante et ne demande rien de moins qu'un changement de régime et le renversement du Gouvernement démocratiquement élu du Nicaragua.
La déclaration faite le 30 juin par les présidents des Etats Membres du Système d'Intégration de l'Amérique Centrale (SICA) qui demande la paix et le respect de la souveraineté sans ingérence étrangère au Nicaragua a été un pas positif. Cette déclaration exprime sa confiance dans le dialogue et la réconciliation en tant que voie nécessaire pour la construction et la préservation de la paix.
Les Etats Membres du SICA ont aussi demandé « un arrêt immédiat de la violence sous toutes ses formes qui a provoqué l'insécurité, la mort et la destruction de publics et privés » et continuent en disant : « Nous saluons la volonté du Gouvernement nicaraguayen et de secteurs de la société nicaraguayenne de réaffirmer leur engagement envers la paix pour trouver des accords en établissant comme objectif principal la justice sociale et le bien-être des gens dans le cadre du respect des Droits de l'Homme. »
La déclaration exprime son soutien à tous les processus de dialogue soutenus par diverses organisations mais aussi leur « profonde inquiétude à cause de la situation de la circulation des personnes et des biens qui a affecté la région, » en référence au blocage des routes et du transport par des groupes armés destiné à faire s'effondrer l'économie du Nicaragua.
Les dirigeants politiques et les organisations qui ont assisté au Forum de Sao Paulo à La Havane du 15 au 17 juillet ont demandé le soutien et l'unité de al gauche latino-américaine et des mouvements progressistes. En parlant de cet événement, Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint Vincent et les Grenadines, a appelé instamment à soutenir les dirigeants et les Gouvernements attaqués par des organisations de droite dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et la Bolivie. Une déclaration du Forum de Sao Paulo a lancé un appel à « toutes les forces progressistes et révolutionnaires du monde à renforcer la solidarité avec la lutte du peuple frère du Nicaragua pour le rétablissement de la paix face aux tentatives de déstabilisation criminelles de l'oligarchie et de la droite impérialiste en noue joignant tous à l'étiquette #NicaraguaQuierePaz”
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://www.tortillaconsal.com/tortilla/node/3667
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