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Amérique Latine : Les femmes au pouvoir 

29 Août 2018, 16:44pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Marcel Lhermitte

Depuis la présidence d'Isabel Martínez de Perón –en Argentine– jusqu'à aujourd'hui, seulement une poignée de femmes ont été élues chefs d'Etat en Amérique Latine.

 

Avec le temps, d'innombrables voix ont dénoncé les pièges que subissent les femmes pour accéder aux charges politiques. Actuellement, il n'y a aucune présidente dans la région et les pré-candidates dont on pense qu''elles pourraient avoir des chances aux élections de 2018 et 2019 sont peu nombreuses. 

 

Isabel Perón fut la première femme à être Présidente d'un pays latino-américain mais elle est arrivée au pouvoir après la mort de son mari et camarade de formule, le général Juan Domingo Perón.

 

Violeta Chamorro, au Nicaragua, fut la première femme à être élue Présidente par les gens. Elle a exercé son mandat entre 1990 et 1997, succédant alors à celui qui est l'actuel Chef de l'Etat, Daniel Ortega.

 

Pendant ce siècle, ont présidé leur pays :

Mireya Moscoso au Panamá (1999 – 2004), 

Laura Chinchilla au Costa Rica (2010 – 2014), 

Michelle Bachelet au Chili (2006 – 2010 et 2014 – 2018), 

Cristina Fernández en Argentine (2007 – 2011 et 2011 – 2015) 

Dilma Rousseff au Brésil (2011 – 2014 et 2015 – 2016)1.

 

En 2014, il y avait 4 Présidentes en Amérique Latine (Laura Chinchilla, Michelle Bachelet, Cristina Fernández et Dilma Rousseff) alors qu'actuellement, aucune femme n'est à la tête d'un Etat à l'exception de celles qui assurent l'interim du Président comme Lucía Topolansky et même Patricia Ayala en Uruguay. 

 

L'avenir, c'est aujourd'hui

 

Après que Mauricio Macri ait succédé à Cristina Fernández, que Sebastián Piñera ait fait de même avec Bachelet et que Rousseff ait été destituée et ait perdu le pouvoir grâce à Michel Temer, l'espoir que des femmes deviennent chefs d'Etat au cours des élections qui approchent semble faible à court terme.

 

De toute façon, cette année, un fait historique est survenu avec l'accession de Marta Lucía Ramírez au poste de vice-présidente de la Colombie – elle faisait équipe avec Iván Duque - puisque c'est la première fois que cette charge n'est pas occupée par un homme dans ce pays. Un fait important mais qui représente très peu de chose pour la région.

 

Dans les derniers mois de 2018, il n'y aura d'élections présidentielles qu'au Brésil où, si on permet à Lula da Silva d'être candidat , il sera certainement élu et où, dans le cas contraire, le candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro semble le mieux placé, le troisième candidat est une femme. Il s'agit de l'écologiste de gauche Marina Silva à qui les sondages ne concèdes qu'un peu plus de 10% de intentions de vote.

 

Les possibilités d'être Présidente pour Silva dépendent de l'interdiction d'être candidat faire à Lula et de sa capacité à récupérer la plupart des voix de l'ex-président brésilien pour obtenir ainsi un ballotage. De toute façon, les enquêteurs qui analysent l'opinion publique dans le cas d'un scénario sans Lula donnent gagnant Bolsonaro et n'assurent mêle pas que l'ex-dirigeante du Parti Populaire (PT) arrive au second tour.

 

Après les élections au Brésil, en février 2019, auront lieu les élections présidentielles au Salvador. Là, il n'y aura pas de candidates à la Présidence mais il y aura des femmes qui feront partie des binômes. 

 

Dans les rangs du parti au pouvoir, la députée Karina Sosa accompagnera Hugo Martínez pour le Front Farabundo Martí pour la Libération Nationale (FMLN), et dans l'opposition, ce sera l'économiste Carmen Aída Lazo qui représentera le parti de droite ARENA avec le patron Carlos Calleja.

 

Il reste encore à définir qui sera le candidat à la vice-présidence de celui qui semble être l'outsider, favori de certains sondages, Nayib Bukele, un jeune politicien dissident du FMLN et ex-maire de San Salvador.

 

L'espoir

 

En 2019, il y aura 5 autres élections présidentielles, en plus de celle du Salvador : le Panamá, le Guatemala, la Bolivie, l'Argentine et l'Uruguay iront aux urnes.

 

Il est difficile de dire qui seront tous es candidats mais on est sûr que certains noms iront aux primaires internes de juin en Uruguay. Dans les rangs du Parti national, la députée Verónica Alonso a déjà fait savoir qu'elle sera pré-candidate de son collectif mais semble avoir très peu de chances face aux autres candidats blancs : Luis Lacalle Pou et Jorge Larrañaga. Il est possible que finalement – si elle arrive à faire une campagne électorale acceptable – elle puisse être candidate à la vice-présidence.

 

Au Front Large, il y a des femmes qui ont le passé et la capacité pour être candidates mais celui qui semble avoir le plus de chance de gagner la primaire de gauche est l'intendant de la capitale, Daniel Martínez. Dans ce scénario, certains pensent que le binôme doit être complété par une femme mais il n'y a pas aucun nombre n'a été fixé.

 

En Argentine on assure que Cristina Fernández ne sera pas candidate mais beaucoup d'eau va encore passer sous les ponts avant qu'on sache su réellement, elle ou une autre femme sera candidate et aura de vraies chances d'être Présidente.

 

Dans les rangs du parti au pouvoir, on ne peut pas écarter qu'au cas où Macri ne se représenterait pas, ce soit le gouverneur de Buenos Aires, María Eugenia Vidal, l'une des politiciennes qui a la meilleure image dans le pays, qui se présente.

 

Au Panamá, même si les élections sont encore loin (le 5 mai), la pré-candidature à la présidence de la députée du Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD), Zulay Rodríguez, se renforce mais elle sera en compétition avec la députée indépendante Ana Matilde Gómez, la première femme à avoir été procureur général du pays.

 

C'est peut-être au Guatemala que les femmes ont le plus de chance d'arriver à la Présidence. Il y a 3 femmes dont la candidature est certaine : Sandra Torres, Thelma Aldana et Zury Ríos. Actuellement, une nouvelle candidature du Prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchú semble assez utopique.

 

Torres, ex-première dame d'Álvaro Colom, est la secrétaire générale du parti Unité Nationale de l'Espoir et est la candidate progressiste du Guatemala. Pour sa part, Aldana, pré-candidate indépendante, est l'ex-procureur général engagé dans la lutte anti-corruption et l'une des personnes les plus populaires du pays mais pour des raisons de sécurité, elle réside à l’étranger.

 

La droite guatémaltèque aura certainement comme candidate la dirigeante évangéliste Zury Ríos, du Parti Républicain Institutionnel. La pré-candidate a été députée et c'est la fille du dictateur Efraín Ríos Montt et la femme de Jerry Weller, ex-membre de la Chambre des Représentants des Etats-Unis pour le Parti Républicain.

 

Au moment où on réclame la parité, en particulier au niveau des élections législatives et de l'Exécutif, il est évident que la région est en retard en ce qui concerne la présence de candidates au poste de Présidente. Il y a encore des barrières dans e milieu de la politique qui paralysent la promotion des femmes politiques. C'est pourquoi 2019 représente une possibilité et un espoir concret pour que des femmes redeviennent Présidentes en Amérique Latine.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/08/24/latinoamerica-mujeres-al-poder-opinion/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/08/amerique-latine-les-femmes-au-pouvoir.html