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Amérique Latine : Un chien enragé contre le Venezuela

18 Août 2018, 15:41pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Geraldina Colotti

Un « chien enragé » déambule en Amérique Latine. Un chien de garde du complexe militaire et industriel qui répond au nom de James Mattis, Secrétaire à la Défense de l'Amérique du Nord. « Chien enragé » est le surnom que l'ex-général Mattis a gagné en Afghanistan et en Irak où les Etats-Unis ont exporté leur modèle de « démocratie. » Ils aimeraient l'imposer aussi sur le continent latino-américain, confiants dans le soutien de Gouvernements aussi soumis que discrédités disposés à moderniser comme il convient « l'arrière-cour. »

 

C'est pourquoi Mattis s'est d'abord rendu au Brésil, en Argentine, au Chili et enfin en Colombie. Au centre de ce voyage, la conception militaire des politiques de « sécurité » et de « lutte contre le trafic de drogues, » selon un schéma que le processus d'intégration sud-sud, mis en place par les Gouvernements progressistes autour de l'axe Cuba-Venezuela, avait tenté de saper. 

 

Avec le retour de la droite au Brésil et en Argentine, les Etats-Unis envisagent de revenir à leur Doctrine Monroe, cette fois basée sur une intervention « humanitaire » pour éviter des « catastrophes » et d'autres événements traumatisants. Sous ce prétexte, l'année dernière ont débuté des manœuvres militaires conjointes dans la forêt amazonienne du Brésil, appelées Amazonlog.

 

Une zone dans laquelle se trouve la triple frontière entre la Colombie, le Pérou et le Brésil, à 700 km de la frontière avec le Venezuela. Des manœuvres qui impliquaient les armées de 16 pays, sous les ordres des Etats-Unis. En un an, plusieurs démonstrations ont eu lieu, plus rapides à cause du changement d'orientation en cours en Equateur grâce à l'arrivée de Lenin Moreno.

 

La visite de Mattis a été, pour l'Argentine, la première visite d'un ministre de la Défense étasunien depuis celle de Donald Rumsfeld, il y a 13 ans. A l'ordre du jour, l'installation des nouvelles bases militaires étasuniennes et le retour à une souveraineté limitée qui éloigne la parenthèse du kirchnérisme et le danger des « fonds vautours » qui ont à nouveau endetté les Argentins pour des générations.

 

Pour le Brésil du putschiste Michel Temer, qui cherche à tout prix à éviter le retour de Lula à la présidence, beaucoup de choses sont en jeu. Avec la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, le Brésil fait partie des BRICS. C'est pourquoi Mattis a averti le Gouvernement brésilien des dangers qu'il courrait s'il s'engageait dans des relations trop étroites avec la Chine et en particulier dans « la dépendance technologique et économique envers des pays qui n'ont pas la même conception de la démocratie que nous. » Mattis a fait l'éloge de l'attitude du Gouvernement de Temer envers le « régime oppresseur » du président vénézuélien Nicolás Maduro.

 

L'un des sujets dominants du voyage du « chien enragé » a été le siège du Gouvernement bolivarien aussi bien au niveau économique que militaire. Son objectif était aussi de renforcer le Groupe de Lima, qui agit de concert avec l'OEA de Luis Almagro pour encourager la subversion au Venezuela. Des députés de droite qui, comme Julio Borges ou Antonio Ledezma, ont fui à l'étranger pour exiger une intervention armée contre leur pays, ont reçu le soutien d'Almagro.

 

Borges, dirigeant du parti Primero Justicia, a été impliqué par un autre jeune membre de son parti, Juan Requesens, accusé d'avoir favorisé l'entrée des assassins qui devaient tuer Maduro et massacrer les chavistes avec des drones explosifs. Une attaque organisée depuis Miami et Bogotá, depuis une Colombie à présent gouvernée par le dauphin d'Álvaro Uribe, Ivan Duque, prêt à se mettre à genoux devant le chien le plus fort.

 

On sait bien qu'être à la solde des Etats-Unis signifie recevoir un flux d'argent permanent, drainé par des fondations et des organisations non gouvernementales liées à la NED et à l'USAID. Malgré les aboiements de Trump qui avait promis de réduire les fonds étrangers, même ceux destinés à la subversion, les faucons de Miami ont obtenu une augmentation des fonds pour la « promotion de al démocratie » à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua. Le sénateur « enragé » Marco Rubio a obtenu que le Congrès des Etats-Unis approuve 20 millions de dollars pour financer la subversion au Venezuela et 15 millions pour Cuba bien que le Département d'Etat ait proposé 9 et 10 millions. 29 autres millions ont été ajoutés pour alimenter les médias qui, comme Radio Martí, diffusent de la propagande étasunienne contre Cuba.

 

On a assigné 5 millions de dollars pour aider la « société civile » au Nicaragua, qui s'ajouteront au budget des organisations dirigées par la CIA et sur lesquels 125 000 dollars seront destinés à Human Rights Watch et 119 000 à « promouvoir la participation des citoyens aux responsabilités locales. »

 

De l'argent qui, à Bogotá, sert aussi à financer le grotesque Tribunal Suprême de Justice “en exil” dirigé par l'ex-procureure générale Luisa Ortega, une ex-chaviste recherchée pour corruption et à présenta amie d'Uribe. Une mise en scène coûteuse qui a « condamné » Nicolás Maduro à plus de 18 ans de prison et à une amende de plusieurs millions pour soi-disant corruption en relation avec l'entreprise brésilienne Odebrecht. L'objectif des juges recherchés par Interpol est d'amener Maduro à la Cour Pénale Internationale pour « violation des Droits de l'Homme. »

 

Une farce totalement illégitime mais dangereuse dans la nouvelle toile tissée par les Etats-Unis. En effet, bien que pour ces mesures, le consensus soit nécessaire l'ONU où les putschistes affronteraient l'opposition de la Russie et de la Chine, grâce à l'action conjointe des pays néolibéraux qui se trouvent dans la région, les initiatives « excentriques » pour se moquer des lois ne peuvent être exclues. Le Venezuela est dans la ligne de mire et pendant ce temps, l'impérialisme prépare la guerre sale contre la Bolivie et son président Evo Morales qui a été presque le seul à dénoncer les manœuvres des Etats-Unis contre l'intégration latino-américaine.

 

« Notre travail avance, » a dit plus ou moins Luisa Ortega en imaginant son retour triomphal dans un « Gouvernement de transition » au Venezuela, quelques jours avant les nouvelles mesures économiques prises par le Gouvernement de Maduro pour tenter de sortir du coin dans lequel la guerre non conventionnelle contre le socialisme bolivarien cherche à l'écraser. Une guerre avec de nombreuses haches qui, le massacre ayant échoué, cherche à réactiver les “guarimbas” et les protestations des corporations avec la complicité des grands médias qui, des Etats-Unis à l’Europe, racontent l'histoire d'un « monde à l'envers » où les « chiens enragés » deviennent des porteurs de paix.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/08/17/un-perro-rabioso-contra-venezuela/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/08/amerique-latine-un-chien-enrage-contre-le-venezuela.html