Brésil : Lula ne pourra pas voter aux présidentielles

Par Leonardo Fernandez

Luiz Taro Oyama, le président du Tribunal Régional Electoral de Paraná (TRE-PR), a prononcé une sentence interdisant à l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva de voter aux élections présidentielles d'octobre. Cette décision répondait à une demande de la défense Lula pour que les conditions soient réunies pour que l'ex-président puisse exercer ses droits de citoyen.

Oyama prétexte les conditions minimales requises pour installer un bureau de vote à l'inspection de la Police Fédérale à Curitiba où Lula est incarcéré. Selon lui, il faut au moins 20 personnes ayant le droit de vote dans la prison en question et parmi les 8 prisonniers qui purgent leur peine là, seul Lula « a manifesté l'intention de voter. »

L'article 15 de la Constitution stipule que perdent leurs droits politiques les prisonniers avec « une condamnation pour crime passée en jugement tant que durent ses effets, » ce qui n'est pas le cas de l'ex-président Lula puisque sa condamnation n'a pas encore été contestée devant les plus hautes instances. Selon e Département Pénitentiaire National (DEPEN), lié au Ministère de la Justice, en 2014, 14 000 prisonniers sur 227 000 ayant le droit de voter, ont eu accès aux urnes.

« Le cas de l'ex-président Lula n'est pas isolé, » a affirmé le juriste Pedro Serrano lors d'une interview réalisée dans l'émission No Jardim da Política, de Radio Brasil de Fato. « Le monde, aujourd'hui, tente d'imposer un modèle plus autoritaire mais d'une nouvelle forme d'autoritarisme. Nous sommes à un moment où des mesures d'exception sont prises à l'intérieur de la démocratie. C'est un autoritarisme net, » a-t-il affirmé.

Selon Serrano, les mesures d'exception sont appliquées pour la plupart par le système judiciaire qui touche toute la population carcérale du pays, limitée dans ses droits : « Ces processus vident de leur sens les droits de l'homme et les droits fondamentaux. Les prisonniers sont traités comme des ennemis, sans droits. »

La présidente du Parti des Travailleurs (PT), la sénatrice de Parana Gleisi Hoffmann, a affirmé que les avocats de Lula vont faire appel au TRE et au TSE pour garantir son droit à voter et a dénoncé des violations de ses droits.

« C'est une autre violence contre le président Lula. Ils ne respectent pas la Constitution de front. Le président Lula a le droit de voter, de plus, il a le droit d'être élu. En plus d'avoir enlevé au peuple le droit de voter pour son président, ils enlèvent au président le droit d'exercer son droit de vote à ces élections. Ce que fait la Justice Electorale de ce pays est lamentable. »

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/09/13/brasil-lula-no-solo-lo-proscriben-sino-que-no-lo-quieren-dejar-votar/

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