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Bolivie : Comment la Bolivie se retrouve sans accès à la mer

2 Octobre 2018, 17:53pm

Publié par Bolivar Infos

 

Le 1° octobre, la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye a conclu par 12 voix contre 3 qu'il n'y pas d'obligation pour le Chili de négocier un accès souverain à la mer avec la Bolivie.

 

Le président de la Bolivie, Evo Morales, réclame depuis 2006 le droit souverain d'un accès à la mer pour son pays. Il s'appuie sur le fait qu'en 1825, le territoire de la Bolivie s'étendait à l'ouest jusqu'à la mer. Sur la côte, il avait une frontière au nord avec le Pérou et au sud avec le Chili.

 

La lutte pour l'accès à la mer a été l'axe central de la politique extérieure de la Bolivie.

 

La Bolivie et la côte du Pacifique

 

Pour les Boliviens, leurs droits sur le Pacifique remontent à l'époque pré-hispanique et c'est prouvé par la présence sur le littoral de la culture Tiahuanacu et par l'expansion incasique postérieure.

 

La vice-royauté du Pérou a défini clairement ses limites au sud au 25° parallèle, à la hauteur du Paposo (vallée de Copiapó) Chili, une ligne frontière dont la Bolivie a hérité comme le montre la cartographie internationale de l'époque.

 

Au moment de sa naissance en tant que nation en 1825, la Bolivie avait une côte de 400 kilomètres sur l'Océan Pacifique. Le plupart des documents signalent que le territoire bolivien s'étendait à l'ouest jusqu'à la mer. 

 

La Bolivie avait hérité de la vice-royauté du Pérou une région riche en minerais : Antofagasta, qui était aussi sa portion de terre donnant sur l'Océan Pacifique.

 

Les conflits entre la Bolivie et le Chili pour les limites maritimes ont commencé en 1828 quand la Constitution chilienne a établi que le territoire du pays allait jusqu'au désert d'Atacama, une disposition qui a provoqué l'invasion de cet endroit en 1879.

 

Le tremblement de terre de 1877 

 

Après le tremblement de terre de 8,5 degrés et le raz-de-marée d'Iquique qui ont dévasté le port d' Antofagasta en 1877, la Bolivie a décidé de le reconstruire. De sorte que l'impôt d'extraction minière de la Compagnie de Salpêtre du Chili a augmenté.

 

Pour les Chiliens, cette mesure violait un traité signé en 1874 par lequel la Bolivie s'était engagée à ne pas augmenter les impôts pendant 25 ans.

 

Quand la Bolivie a imposé cette taxe, le Chili a décidé d'envahir son territoire sous prétexte qu'elle violait le traité commercial signé en 1874.

 

La guerre du Pacifique 

 

Ce qu'on appelle la guerre du Pacifique a eu lieu entre 1874 et 1884 et le Chili en a été le grand vainqueur en s'appropriant le territoire bolivien et péruvien.

 

Bien que le différend pour Antofagasta ne concerne strictement que la Bolivie et le Chili, le Pérou est rapidement entré dans le conflit. Les Péruviens et les Boliviens avaient formé une alliance défensive en 1873 qui obligeait le Pérou à défendre la Bolivie.

 

Après 4 ans de combat, le Chili n'a pas réussi à envahir le Pérou, mais grâce à la signature du Traité d'Ancón en 1883, le Chili annexait le territoire péruvien de Tarapacá.

 

En 1904, la Bolivie et le Pérou ont signé le Traité de Paix et d'Amitié par lequel la Bolivie cédait à perpétuité la région d'Antofagasta au Chili, ce qui représentait pour la Bolivie la perte de l'accès à la mer.

 

Le Traité de 1904

 

La limite territoriale actuelle a été fixée par le Traité de 1904 qui affirmait que la souveraineté chilienne s'étendait jusqu'à la frontière avec le Pérou et que celle de la Bolivie n'allait plus jusqu'à la mer.

 

Ce document accordait à la Bolivie à perpétuité un large droit de transit commercial libre en territoire chilien et par les ports du Pacifique mais le Chili ne l'a pas respecté.

 

La Bolivie considère que l'accord de 1904 est profondément injuste et ne fait preuve d'aucune solidarité et qu'il est basé sur la position avantageuse d'un pays qui en a vaincu un autre.

 

Pour un accès libre à la mer, la Bolivie a demandé un corridor d'au moins 10 km de large qui s'étendrait de sa frontière avec le Chili au Pacifique plus un morceau de côte sur laquelle elle pourrait développer l'activité industrielle et commerciale sous son drapeau.

 

L'Accord de Charaña de 1975

 

La revendication bolivienne s'appuie sur l'Accord de Charaña signé en 1975 entre les généraux Hugo Banzer et Augusto Pinochet qui met fin à la rupture des relations diplomatiques entre les 2 pays qui était en vigueur depuis 1962.

 

Par cet accord, le Gouvernement chilien proposait de résoudre le problème du territoire maritime grâce à l'échange d'une bande de terre à Ariqua, une décision refusée par le Pérou qui a provoquée la rupture des relations diplomatiques entre la Bolivie et le Chili en 1978.

 

le Gouvernement bolivien affirme que le Chili s'est engagé à négocier un accès souverain à la mer par différents accords, une pratique diplomatique et une série de déclarations parmi lesquelles :

 

  • L'Accord de Transfert de Territoire du 18 ma 1895 et ses Protocoles Complémentaires.

  • Le Protocole du 10 janvier 1920.

  • L'Echange de Notes du 1° et du 20 juin 1950.

  • Le Memorandum Trucco du 10 juillet 1961.

  • La Déclaration Conjointe de Charaña du 8 février 1975 et la note chilienne du 19 décembre 1975.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/news/como-perdio-bolivia-acceso-soberano-mar-20180929-0009.html

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/10/bolivie-comment-la-bolivie-se-retrouve-sans-acces-a-la-mer.html