Bolivie : Evo Morales relève des contradictions dans la sentence de la CIJ
Le Président Evo Morales a assuré mardi que la sentence de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye sur la demande d'un accès à la mer a des « contradictions » et il a prévenu que ce tribunal a pris le parti d'un groupe bien que sa tâche soit de garantir la paix et de rendre justice aux peuples du monde.
« Je suis surpris par le rapport de la Cour Internationale de Justice, il contient beaucoup de contradictions (…) Comment la Cour peut-elle prendre le parti d'un groupe, elle sait très bien d'où vient cette injustice, d'une invasion du territoire bolivien, » a-t-il dit lors d’une conférence de presse à la Grande Maison du Peuple.
Morales a noté que dans les considérations historiques, le tribunal reconnaît que la Bolivie est née avec la mer mais qu'il dit finalement qu'il n'y a pas d'obligation de négocier bien qu'il appelle à poursuivre le dialogue.
Il a ajouté que l'Organisation des Etats Américains (OEA) a 11 fois dit qu'on négocie un accès à la mer et que 3 de ces dispositions ont été acceptées par le chancelier du Chili mais que la Cour n'a pas tenu compte de cet élément.
« Nous respectons la sentence mais nous ne la partageons pas, cette revendication est réaffirmée avec plus de conviction parce que nous sommes dans la vérité et noua avons raison, » a-t-il déclaré.
Le Président a annoncé qu'il enverrait personnellement une lettre aux Nations Unies, l'organisme dont dépend la CIJ, pour démontrer les « énormes contradictions » de la sentence et de la décision de ce tribunal de ne pas rendre justice à la Bolivie et il a indiqué qu'il pense, dans cette lettre, demander que le rôle de la CIJ soit éclairci.
Selon lui, il est incompréhensible que la Cour n'entende pas tout un continent qui s'est prononcé en faveur de la revendication bolivienne car il y a eu 5 ans de campagne internationale qui a gagné le soutien d'intellectuels, d’organisations sociales, d'artistes, d'ex-présidents et même du pape François et de ses prédécesseurs.
Il a également annoncé que le projet du corridor bi-océanique pour avoir un accès à l'océan Atlantique par le port de Santos et sur le Pacifique par Ilo sera renforcé et que les travaux pour renforcer le fonctionnement de Puerto Busch seront accélérés.
De plus, il a indiqué qu'il a été demandé à la Direction Stratégique de la Revendication Maritime (DIREMAR) de faire « une enquête approfondie sur les dommages économiques subis après l'invasion » chilienne.
Il a réaffirmé qu'il respectera la sentence et exprimé l'espoir que le Chili le fera aussi et qu'un dialogue commence sans aucune condition comme la Cour l'a demandé.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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