Brésil : Bolsonaro et les candidats de son parti aux législatives en tête
Les premiers résultats montrent que Bolsonaro a obtenu plus de voix que ce que prévoyaient les sondages des dernières semaines.
Bolsonaro est un ex-capitaine de l'armée, député au Congrès depuis 27 ans et il s'est rendu populaire en se présentant comme la « sauveur de la Patrie » face aux politiciens « corrompus » qui ont amené la plus importante économie du continent à la débâcle.
Dans la soirée, quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote, l'ambiance était festive à Barra de Tijuca, où vit Bolsonaro : « Notre drapeau ne sera jamais rouge » criaient quelques 500 partisans qui attendaient la sortie du député de droite de l'hôtel dans lequel il donnait une conférence de presse.
Bolsonaro est connu pour sa nostalgie de la dernière dictature, ses insultes envers les femmes et les gays et ses appels à réprimer la délinquance en donnant plus de garanties aux forces de sécurité.
En votant dimanche matin, il avait pronostiqué qu'il obtiendrait plus de 50% des voix : « Les gens tiennent compte du fait que le Brésil ne peut pas continuer sur le chemin du socialisme. Nous ne voulons pas être demain ce que le Venezuela est aujourd'hui », a-t-il déclaré.
Celui qui sera élu dirigera un pays soumis à une crise économique et politique, encore choqué par l''énorme scandale de corruption de Lava Jato, le plus important dans l'histoire du pays, révélé en 2014. 1 » millions de Brésiliens sont sans travail.
« Il y a un fort désir de changement, » a déclaré Andre Portela, professeur d'Econome de la Fondation Getulio Vargas, un important centre d'études et de recherches. « Bolsonaro en a profité et s'est présenté comme un agent du changement mais on ne sait pas s'il le sera réellement. »
Les sondages avaient prévu que Bolsonaro arrive en tête mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est que les candidats au Sénat et à l'Assemblée qui sont de son parti seraient en tête comme c'est le cas.
Cela a été le cas à San Pablo, où le major Olimpio, du Parti Social Libéral bolsonariste a obtenu 24% des voix.
Le sénateur Roberto Requiao, du parti au pouvoir PMDB mais très proche des dirigeants du Parti des Travailleurs, qui n'a pas réussi à se faire réélire, a déclaré : « L'effet Bolsonaro et la dure attaque d'infamies et de calomnies ont pesé sur ces élections. Ma position est de respecter le vote. »
Les estimations sorties des urnes ont montré le même phénomène à Río de Janeiro où il devra y avoir un second tour entre le candidat du Parti Social Chrétien – c'est à dire du bloc évangélique - , l'ex-juge Wilson Witzel qui a obtenu 39% des voix et l'ex-intendant de Rio Eduardo Paes (récemment affilié aux Démocrates, également de droite) qui en a obtenu 21%.
Bolsonaro a déclaré que lors du second tour, « je vais aller à la plage. » Il a également déclaré : « Je ne ferai aucune négociation avec des partis. Moi, 260 députés du bloc rural me soutiennent déjà, une grande partie du bloc évangélique et du groupe de la sécurité (policiers et militaires). D'après moi, nous avons environ 350 députés qui vont être avec nous et la plupart sont honnêtes (sic). Ils ne veulent pas voir le juge Sergio Moro à Curitiba. »
Haddad a fait savoir qu'il était en relations avec les candidats Guillermo Boulos du Parti Socialisme et Liberté (PSOL), Ciro Gomes du Parti Travailliste Démocratique (PDT) et Marina Silva du Réseau Soutenabilité (Red) : « J'ai discuté avec 3 de nos adversaires (…) J'ai beaucoup de respect et de considération pour eux, j'espère que nous pourrons avoir un dialogue ouvert, » a conclu Haddad.
Dilma battue
L'ex-présidente Dilma Rousseff, destituée en 2016, n'a pas pu réaliser son intention de revenir au Congrès avec un siège au Sénat pour l'état de Minas Gerais. Elle a été 4° avec un peu plus de 15,3% des voix.
Les sièges pour l'état de Minas Gerais seront occupés par Rodrigo Pacheco (Démocrates) et Carlos Viana (Parti Humaniste Solidaire), qui ont obtenu respectivement 20,5% et 20,2% des voix.
Rousseff a pu se présenter parce que sa destitution n'incluait pas de mesure d'inéligibilité. Les sondages lui donnaient 30 % des voix.
(Informations d'agences)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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