Venezuela : A propos des réflexions du ministre de la Communication Jorge Rodríguez sur les fausses informations et la guerre psychologique
par Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Réflexions de Jorge Rodríguez :
1° Toute information, affirmation, nouvelle, qui provienne de porte-parole ennemis ou de médias ennemis sur les réseaux doit être considérée, a priori, comme fausse, tendancieuse et comme faisant partie de la guerre psychologique. A priori.
2° Toute alerte, dénonciation, opinion lancée par nos influenceurs à partir de ces publications provoque toujours un élargissement de la stratégie ennemie pour créer le mal-être, l'angoisse, l'inquiétude qui sont, en dernier recours, les buts que poursuit l'ennemi.
3° Quand apparait une « information » comme c'est arrivé, en effet (à nouveau, sur les réseaux, la mémoire est courte. Rappelez-vous des bateaux quittant les côtes nord-américaines, des troupes sur le frontière avec la Colombie et le Brésil pendant le carnaval, etc...) dans des médias comme La Patilla, ABC, nous ne devrions pas penser à ce qui se publie mais à QUI le publie. Ravell a-t-il dénoncé quelques jours avant qu'il se perpétrait une tentative d'assassinat du Président de la République même quand je n'avais aucun doute qu'il était au courant, que celle-ci avait été préparée de la Colombie ? Non. Tout ce qui a été publié sur les réseaux ennemis était destiné à nous faire sortir de nos sujets et à semer l'angoisse et l'inquiétude. Souvent, nous devenons des amplificateurs de cette intention.
4° Chaque fois que nous nous faisons l'écho de fausses informations de l'ennemi (je le répète, même pour les dénoncer) non seulement nous amplifions le message mais nous sortons de nos axes de communication.
5° Nos sujets sont que le chavisme est plus fort et uni que jamais, que nous développons dans le temps et sur le territoire, le Plan de la Patrie, que l'ennemi est plus dispersé, dissout et démembré que jamais. J'avance une hypothèse : cette fausse information n'apparaît-elle pas pour couvrir, entre autres, le scandale de corruption brutal de Ledezma à Madrid, les preuves très claires que ce scélérat de Borges est l'auteur intellectuel de la tentative d'assassinat, la décomposition absolue de l'opposition extrémiste et l'absence de porte-parole de l'opposition au Venezuela ? Pensez-y. Excusez-moi pour la longueur.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
J'ai reçu ces réflexions de Jorge Rodriguez d'une camarade et elles ont suscité de notre part un certain nombre de remarques.
S'il est vrai qu'il faut éviter de donner de l'importance aux fausses informations et aux manipulations de l’ennemi, il ne faut pas oublier que nous nous adressons à un public français en butte à toutes sortes de manipulations dans les médias de grande diffusion dans le pays et qui, donc, connaît ces manipulations et ces fausses informations bien plus que les vraies informations en provenance du Venezuela.
Si nous ne faisons rien, le public entend ces fausses informations et n'écoute plus les vraies informations en provenance du Venezuela parce qu'elles vont contre ce qu'il a l'habitude d'entendre. A un moment donné, il nous faut donc nous attaquer à ces fausses informations, les démonter, montrer tout ce qu'elles ont d’invraisemblable, de faux, de mensonger, quels intérêts elles défendent et quels buts elles poursuivent.
Les ignorer, c'est leur donner la voie libre. Ceux qui veulent s'informer vont cliquer sur des mots clefs et c'est par ces mots-clefs que nous pouvons les atteindre. C'est pourquoi, en 2002, j'avais intitulé « Hugo Chavez, portrait d'un « dictateur » » un article qui détaillait toutes les mesures démocratiques prises par le Président Chavez à son arrivée au pouvoir.
Dire que « Nos sujets sont que le chavisme est plus fort et uni que jamais, que nous développons dans le temps et sur le territoire, le Plan de la Patrie, que l'ennemi est plus dispersé, dissout et démembré que jamais, » est réducteur. C'est effectivement ce qui doit ressortir des informations que nous diffusons mais limiter celles-ci aux réussites du Gouvernement Bolivarien au jour le jour, ce n'est pas ce qui intéresse le public français. Les articles qui sont largement partagés et téléchargés sur notre site sont ceux qui dénoncent des attaques contre le Venezuela, qui alertent sur des dangers, qui expliquent pourquoi les puissances impérialistes s'en prennent aux Gouvernements progressistes, ceux dans lesquels le lecteur retrouve les thèmes qu'il a l'habitude de trouver dans les médias hégémoniques mais traités de façon différente, vus autrement. C'est cette vision différentes des thèmes qu'ils trouvent dans les médias hégémoniques qui le feront changer d'optique et comprendre ce qui se passe réellement au Venezuela, pas les articles qui détaillent les réussites des Missions ou des plans économiques. Axer toute notre communication sur ces thèmes-là nous fera rapidement taxer de « propagandistes » et réduira considérablement l'impact des informations que nous diffusons.
En un mot faire comprendre les choses sans les dire... Ce n'est pas forcément facile, nous en sommes conscients mais c'est ce que nous devons tenter de faire... En ce qui concerne l'opposition vénézuélienne, effectivement, elle est divisée, dispersée, démembrée, elle n'existe plus et par conséquent, nous n'avons pas de raison d'en parler. Dire tous les jours que l'opposition vénézuélienne est divisée, dispersée, démembrée, n'existe plus ne servirait à rien d'autre qu'à lasser nos lecteurs et à les éloigner de nous et des informations que nous diffusons. C'est cette ligne que nous suivons depuis de longues années déjà et elle nous semble toujours pertinente.
Françoise Lopez, 26 octobre 2018
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