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Brésil: La vérité sur la situation des médecins cubains 

20 Novembre 2018, 17:40pm

Publié par Bolivar Infos

 

Dès 2016, alors qu'il était député, Jair Bolsonaro, le président élu du Brésil, a mis le programme « Plus de Médecins » au centre de son discours d'extrême-droite, dénigrant la formation du personnel médical cubain et les qualifiant d'esclaves modernes, de serpents, de mercenaires et d'espions.

 

Après son élection en octobre dernier, Bolsonaro a constamment ouvert le feu sur Cuba et sur le programme « Plus de Médecins » avec un langage agressif et offensif. En plus de réaffirmer sa mise en cause de la qualité et de la formation des professionnels cubains et d'exiger qu'ils passent un examen de fin d'études discutable, Bolsonaro attaque les accords triangulaires OPS-Brasil-Cuba en disant que Cuba s'approprie les salaires des médecins et ne permet pas la présence de leur famille au Brésil.

 

Dans son désir d'être bien aligné sur le Gouvernement Trump et ses amis de l'extrême-droite anti-cubaine dirigée par le sénateur Marco Rubio, Bolsonaro est capable de pulvériser un programme de collaboration qui a donné des soins de santé à des millions de Brésiliens, en particulier aux plus pauvres du pays dot beaucoup n'avaient jamais eu de soins de santé. La satisfaction exprimée publiquement par la sous-secrétaire d'Etat aux Affaires de l'Hémisphère Occidental des Etats-Unis Kimberly Breier à propos des actions anti-cubaines de Bolsonaro n'est donc pas surprenante.

 

Après la déclaration du Ministère cubain de la Santé, le président élu du Brésil, l'extrême-droite brésilienne et ses congénères de Miami répètent sans cesse son discours insidieux et cherchent à renverser la responsabilité du coup mortel qu'ils ont donné aux soins médicaux d'une partie importante du peuple brésilien.

 

Quelques vérités qui mettent à nue les insinuations perverses : 

 

Cuba vole leur salaire aux médecins au Brésil 

 

Le MINSAP paie à Cuba 100% du salaire des collaborateurs. Bien qu'ils ne soient pas à Cuba, ils conservent leur place et toutes les garanties sociales et concernant le travail des travailleurs du système national de santé et la protection et les soins nécessaires à leur famille.

 

Les collaborateurs au Brésil ne reçoivent pas de salaire parce qu'ils ne sont pas des employés du système de santé mais des boursiers du Brésil qui prêtent des services en se spécialisant en services primaires, conformément à la Loi Fédérale sur le programme « Plus de Médecins. » 

 

Le Gouvernement du Brésil ne paie pas de salaires à l’Organisation Panaméricaine de Santé mais paie pour les services pour lesquels il a passé un contrat avec le Ministère de la Santé Publique.

 

Les collaborateurs qui, par choix personnel, décident de participer au programme « Plus de Médecins » sous les auspices de l'OPS signent un contrat avec le Ministère de la Santé Publique de Cuba disant qu'ils décident volontairement de partager leurs revenus pour renforcer le système de santé cubain. 

 

Les collaborateurs au Brésil reçoivent une rémunération pour leurs dépenses personnelles et le Programme finance leur alimentation, leur logement, leur transport et leur assurance médicale, ce qui fait partie de leurs revenus.

 

Les collaborateurs cubains ont une vocation de solidarité et préfèrent partager les bénéfices pour le bien commun du pays au lieu de défendre une vision égoïste et individuelle. Ils ne le font pas qu'au Brésil mais dans d'autres pays qui paient pour la prestation des services de santé cubains.

 

Les apports volontaires des collaborateurs du système de santé ont contribué à financer la réparation et la remise en état de polycliniques, de plusieurs hôpitaux de province et la fourniture de matériel, de médicaments et d'équipements pour d'importants programmes comme le programme de lutte cotre le cancer.

 

Jusqu'à la fin de l'année 2017, on a réparé et réalisé la maintenance de plus de 2 700 cabinets et de 327 polycliniques.

 

31 nouvelles technologies et techniques avancées ont été introduites, essentiellement dans les lignes de développement des spécialités qui répondent à des problèmes de santé prioritaires comme ceux qui exigent des traitements à l'étranger.

 

Dans le cadre de l'acquisition de nouvelles technologies et de la rénovation d'autres, on a importé plus de 5 000 équipements médicaux d'une valeur supérieure à 32,5 millions de dollars en donnant la priorité à l'anesthésie, la chirurgie et les programmes mère-enfant et de soins aux maladies graves, entre autres.

 

Ces ressources deviennent des services universels, gratuits et de qualité que le système de santé apporte à tout le peuple cubain, y compris es collaborateurs à leur retour et leurs familles, tous victimes du blocus économique, commercial et financier des Etats-Unis qui empêche d'accéder à ces ressources autrement.

 

En 2017, on a enregistré 96 361 152 consultations médicales, 6 480 369 de plus que l'année précédente et les hôpitaux ont réalisé, pour la septième année consécutive, plus d'1 million d'opérations, le chiffre le plus élevé de l'histoire avec 1 085 623 interventions chirurgicales dont 14%ont été réalisées par accès minimum.

 

Les apports des collaborateurs ont contribué à financer les besoins matériels de la formation gratuite à Cuba des médecins des autres pays beaucoup plus pauvres, presque 36 000 en 55 ans.

 

Cuba interdit les contacts des médecins avec leur famille

 

Le Ministère de la Santé de Cuba n'interdit pas aux collaborateurs d'avoir des contacts avec leur famille et en fait, la plupart d'entre eux ont reçu des visites de membres de leur famille à divers moments de leur présence au Brésil en plus d'être en communication permanente avec eux par divers moyens. Des milliers de membre des familles se sont rendus au Brésil pendant ces années-là et plus de 300 se trouvent actuellement au Brésil pour accompagner des collaborateurs.

 

Les règles du Programme établies par le Gouvernement du Brésil règlent l'accès et la cohabitation des personnes étrangères à la collaboration avec les médecins cubains.

 

Pour diverses raisons, ils n'invitent pas tous leur famille et toutes les familles ne sont pas disposées à voyager.

 

Les médecins cubains ne sont pas qualifiés. Les autorités ne leur ont pas fait passer d’examen. Que cherche-t-on avec les examens de fin d'études ?

 

La Loi sur le programme « Plus de Médecins » est claire en ce qui concerne la façon dont les médecins cubains sont accrédités et le rôle de l’Organisation Panaméricaine de Santé, du Ministère de la Santé Publique et des universités cubaines des sciences médicales dans leur accréditation.

 

Nos collaborateurs doivent se soumettre à des examens préalables avant de se rendre au Brésil et à des examens périodiques pendant leur séjour. Tous ces examens sont organisés par le Ministère de la Santé du Brésil.

 

Les médecins cubains ne sont pas les seuls à ne pas être soumis à l'examen de fin d'études. Une loi de 2013 signée par la présidente Dilma Rousseff (loi 12 871) exempte d'examen de fin d'études pendant leurs 3 ans de service tous es professionnels étrangers et les personnels brésiliens diplômés à l'étranger. Cette décision a été prorogée par l'actuel Gouvernement du Brésil grâce à la loi N°13 333.

 

Selon le Ministère de la Santé du Brésil, 8 332 Cubains qui travaillaient dans ce programme et 451 autres médecins étrangers de 15 pays ( Etats-Unis, Russie, Hollande, Autriche, Portugal, Espagne, Argentine, Venezuela, Syrie, entre autres ) ont bénéficié de cette exemption ainsi que 2 842 Brésiliens formés à l'étranger qui ont intégré « Plus de Médecins. » 

 

Les propositions de revalidation des titres sont trompeuses parce que le Collège des Médecins s'y oppose : au Brésil, il y a des milliers de médecins diplômés dont les titres n'ont pas été revalidés. Sur 100 médecins qui se présentent à l'examen, seulement 8 l'obtiennent.

 

C'est une façon de réguler le marché de la santé privée pour garantir leurs énormes revenus : moins de médecins et plus d'argent. C'est pourquoi ils se sont opposé dès le début au programme « Plus de Médecins ».

 

Avec ces déclarations agressives, la sécurité des médecins cubains est-elle garantie ?

 

Nos collaborateurs prêtent des services dans es endroits où les médecins brésiliens ne veulent pas aller ni les médecins des autres pays. Ils affrontent es dangers pour sauver des vies.

 

C'est pourquoi ils sont dans les endroits les plus dangereux, dans les communautés d'extrême pauvreté, dans es bidonvilles et les quartiers violents où même la police ne peut pas aller. Ils sont dans les 34 districts indigènes spéciaux et dans 700 municipalités qui n'avaient jamais vu un médecin auparavant, dans toute l'histoire du Brésil.

 

Jusqu'à présent, le peuple et le Gouvernement les ont protégés mais cette protection va leur être retirée par e nouveau Gouvernement.

 

Les déclarations de Bolsonaro et les conditions qu'il pose « visent-elles le bien des collaborateurs » ?

 

Il est faux qu'on cherche le bien. Nous savons bien que les propositions insidieuses du nouveau Président sont destinées à discréditer les médecins, à les humilier, à les vexer dans leur dignité, à les conduire à violer un contrat, à abandonner leurs camarades et leur mission.

 

Si c'était pour un bien, pourquoi en revalident-ils pas d'abord les titres des milliers de médecins brésiliens qui ne peuvent plus exercer et qui doivent quitter le pays parce qu'on leur refuse un poste ?

 

Si c'était pour un bien, ils affronteraient le Collège des Médecins pour permettre à leurs propres compatriotes, diplômés en médecine à Cuba, de réussir l'examen et d'accéder à des postes de travail dans le système de santé brésilien.

 

Si on recherchait vraiment le bien des collaborateurs, on ne les inviterait pas à quitter leur famille et leur pays sous prétexte de les réunir avec leur famille ici. Cette invitation porte un nom : le vol de cerveaux.

 

Le président élu, la seule chose qu'il a proposée, c'est une grande opération de vol des cerveaux cubains, semblable au Programme Parole1.

 

La meilleure réponse à Bolsonaro, c'est l'ex-ministre de la Santé du Brésil, Alexandre Padilha, qui l'a donnée à l'agence AP : « Bolsonaro ne comprend pas qu'un médecin ne pratique pas la médecine seulement pour l'argent. Les médecins qui travaillent dans les zones les plus pauvres ne pensent pas qu'à l'argent. »

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

NOTE de la traductrice:
1Le Cuban Medical Professional Parole est une initiatives coordonnée, depuis 2006 , par le Département d’Etat et le Département de Sécurité Nationale des Etats Unis. Comme il est possible de le lire dans sa page web, il offre un traitement spécial de la part des ambassades nord-américaines dans n’importe quel pays du monde et une voie rapide afin de rejoindre les Etats Unis aux médecins professionnels et infirmiers, kinésithérapeutes, techniciens de laboratoire et entraîneurs sportifs intégrés dans les missions médicales cubaines.