Brésil : Le juge Moro sera le Ministre de la Justice de Bolsonaro
Le juge fédéral Sergio Moro a accepté, jeudi matin, de diriger ce que le président élu d'extrême-droite Jair Bolsonaro (PSL) appelle le super-ministère de la Justice. Le magistrat va divulguer une note précisant les termes de la proposition qu'il a acceptée.
L'idée de Bolsonaro est que le ministère de la Justice s'occupe aussi de la sécurité publique. Donc, Moro dirigera aussi a Police Fédérale aujourd'hui sous l'autorité du Ministère de la Sécurité Publique récemment créé.
Pendant ce temps, l'ex-ministre de la Justice Eugenio Aragão, dans une interview accordée mercredi à Brasil de Fato, a durement critiqué cette action du magistrat. Aragão dit que ce juge qui a condamné l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva (PT) et lui a interdit de se présenter aux élections où il était le favori, est celui qui occupera la charge de Ministre de la Justice de Jair Bolsonaro à partir du 1°janvier 2019.
« Cela confirme tout ce que nous avons dit jusqu'à présent, qu'en réalité, ce n'était pas un juge. Il cherchait un avantage personnel pour sa carrière en cultivant sa vanité et, en vérité, il est arrivé où il voulait. »
Le professeur de Droit Constitutionnel de l'Université Pontificale Catholique de Paraná (PUC-PR), Cláudia Maria Barbosa, avait aussi alerté sur le fait qu'après qu'il ait pris possession d'une charge politique, les abus de Moro ne seront plus traités de la même façon qu'auparavant.
« L'occupation par le juge du ministère de la Justice expose à la politisation indue du Pouvoir Judiciaire et c'est déjà un signe pour que la population et le presse elle-même y soient attentives. D'autre part, le ministère de la Justice n'est pas le Pouvoir Judiciaire. Alors, les garanties d'immunité qu'en tant que juge, Sergio Moro a eues alors qu'il commettait des excès et des abus, il ne les aura pas au ministère de la Justice. Finalement, c'est une charge de nomination libre mais aussi de libre destitution.
Aragão rappelle plusieurs affaires controversées dans lesquelles le juge Moro est sorti de ses attributions pour « persécuter » Lula et les membres de sa famille.
« Du point de vue éthique, c'est regrettable. Du point de vue de l'histoire de monsieur Moro, en vérité, cela prouve seulement que le crime paie. Ce qu'il a fait tout le long du processus de l'Opération Lava Jato concernant Lula et sa famille a été criminel. Il a ouvert des sceaux qui ont été brisés illégalement, en dehors de la période autorisée, il a fait de la publicité à des conversations particulières entre Doña Marisa et son fils. Moro a été tout sauf un juge. Il a plus été un bourreau qu'un juge. Ensuite, cette épisode dans lequel il a organisé une dispute avec le juge de seconde instance Favretto, écourtant ses vacances, agissant sans aucune compétence et déclarant que la Police Fédérale n'a pas à respecter une décision d'un juge de seconde instance et enfin, en ce qui concerne ce défi, Moro n'est pas de taille. C'est quelqu'un de tout petit qui ne fait que prouver la petitesse du Gouvernement qu'il va servir. »
L'ex-ministre affirme que le fait que Moro ait accepté cette charge peut donner une idée des raisons qui l'ont fait agir en ce qui concerne Lula mais que la décision finale reviendra aux cours supérieures qui jusqu'à présent n'ont pas assumé leurs responsabilités.
En acceptant cette charge, Sergio Moro devra abandonner sa carrière dans la magistrature comme la loi l'exige.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
URL de cet article :