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Mexique : Le maire de Tijuana déclare une crise humanitaire à cause de la présence des migrants d'Amérique Centrale

24 Novembre 2018, 17:59pm

Publié par Bolivar Infos

 

Le maire de Tijuana, Juan Manuel Gastelum, a déclaré vendredi l'état de crise humanitaire dans la ville frontalière mexicaine à cause de la présence des milliers de migrants de la caravane qui, pendant des semaines, a traversé l'Amérique Centrale et le Mexique. Selon la mairie, les soins apportés depuis a semaine dernière aux quelques 5 000 migrants ont provoqué des dépenses qui « se montent à 24 800 dollars”.

 

Gastelum a dit à la radio locale que Tijuana ne possède pas les infrastructures nécessaires pour s'occuper comme il faut des migrants et a annoncé qu'il demandera l'assistance humanitaire au Gouvernement fédéral mexicain et aux organismes internationaux comme les Nations Unies et la Convention Américaine des Droits de l'Homme.

 

« Je ne vais pas dépenser l'argent des habitants de Tijuana, » a-t-il dit dans un communiqué.

 

La semaine dernière, Gastelum, du parti conservateur Action Nationale (PAN) a envoyé des messages considérés comme xénophobes et racistes envers les migrants et a prévenu que « Tijuana est une ville de migrants, mais nous ne les voulons pas comme ça. »

 

Des médias mexicains ont rappelé vendredi que si les escales précédentes des caravaniers dans d'autres villes et dans d'autres régions du pays se sont limitées à quelques jours pendant lesquels ils recevaient l'aide du Gouvernement et d'organisations civiles, à Tijuana, beaucoup d'entre eux, qui veulent demander l'asile aux Etats-Unis, pourraient devoir passer des mois dans la ville frontière en attendant d'avoir l'occasion de parler avec un fonctionnaire étasunien.

 

Des organisations qui défendent les droits des migrants ont dénoncé le fait que les fonctionnaires retardent délibérément les démarches des demandeurs qui sont confrontés à de longues attentes.

 

Le plan du Gouvernement Trump, connu sous le nom de « Restez au Mexique » stipule que beaucoup de migrants qui demandent l'asile sur la frontière devront attendre au Mexique que leur cas soit étudié alors que jusqu'à présent, ils restaient aux Etats-Unis jusqu'à la tenue d'une audience avec un juge spécialisé dans les affaires migratoires. Ce système en vigueur est connu sous le nom de « Arrestation et libération. »

 

Le nouveau plan du Gouvernement, pour le Washington Post, est une rupture majeure avec les procédures de contrôle en vigueur qui permettent généralement de rester aux Etats-Unis et d'éviter l'expulsion à ceux qui justifient d'une crainte de retourner dans leur pays d’origine.

 

Vendredi, le secrétaire d'Etat nord-américain Mike Pompeo a souligné qu'on «ne permettra pas aux caravanes d'entrer  aux Etats-Unis » après que la secrétaire à la Sécurité Intérieure ait déclaré mercredi que seraient arrêtés et expulsés du pays tous les membres de la caravane de migrants qui chercheraient à passer a frontière des Etats-Unis illégalement.

 

Vendredi, 250 autres migrants, pour la plupart Salvadoriens, ont quitté Mexico pour Tijuana.

 

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a confirmé jeudi dans un message adressé aux militaires pour Thanksgiving qu'il a autorisé les troupes déployées sur la frontière sud-est du pays à employer « la force létale » contre les migrants pour « protéger » le personnel qui se trouve sur la frontière « si nécessaire. »

 

Jusqu'à présent, quelques 6 000 soldats ont été déployés sur la frontière.

 

Les dernières données indiquent que dans les hébergements de Tijuana et de Mexicali ont été enregistrés plus de 860 mineurs qui voyagent avec leurs parents mais que ce nombre pourrait augmenter avec l'arrivée de nouveaux migrants.

 

Il y a quelques semaines, le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, UNICEF, a prévenu que plus de 2 000 enfants voyageaient dans cette caravane : « Beaucoup d'enfants et de failles, dans la caravane, fuient les bandes et la violence de genre, l'extorsion, la pauvreté et l'accès limité à une éducation de qualité et aux services sociaux dans leur pays d'origine, le Salvador, le Honduras et le Guatemala, » a dit une porte-parole.

 

Elle a prévenu que « la séparation des enfants de leur famille et l'arrestation d'immigrants sont profondément traumatisantes pour les enfants et ont souvent un impact sur leur vie à long terme. Nous appelons tous les Gouvernements à chercher d'autres solutions que l'arrestation d'immigrants et, évidemment, à garder les familles unies. » 

 

Entre 7 000 et 9 000 migrants, demandeurs d'asile et réfugiés d'Amérique Centrale divisés en 4 groupes organisés appelés « caravanes » ont traversé le Mexique depuis le 9 octobre 2018.

 

(Avec des informations d'agences)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/noticias/2018/11/23/alcaldia-de-tijuana-declara-crisis-humanitaria-por-presencia-de-migrantes-centroamericanos/#.W_kBCi17QRE

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/11/mexique-le-maire-de-tijuana-declare-une-crise-humanitaire-a-cause-de-la-presence-des-migrants-d-amerique-centrale.html