Mexique : « Restez au Mexique, » le plan de Trump pour les migrants d'Amérique Centrale

Le plan de Donald Trump intitulé « Restez au Mexique » a été révélé juste le jour de Thanksgiving. Une ironie du sort car cette fête a été instaurée pour remercier les premiers habitants du Continent Américain qui, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, avaient secouru ceux qui avaient fui la persécution politique et religieuse en Angleterre et affrontaient la famine et les maladies au cours d'un hiver très rude. 

Des fonctionnaires auraient indiqué au Washington Post qui a révélé ce plan que les demandeurs d'asile qui ne pourraient pas justifier d'une crainte raisonnable de persécution contre eux ne seront pas autorisés à entrer aux Etats-Unis et seront reconduits à la frontière.

Jusqu'à présent, les demandeurs d'asile pouvaient rester aux Etats-Unis jusqu'à ce que leur cas ait été étudié par un juge spécialisé dans les affaires migratoires. Ce système, intitulé « Arrestation et Libération » a été régulièrement critiqué par le président Trump.

Ce plan, destiné à transformer le Mexique en centre permanent de réfugiés qui attendent d'obtenir l'asile aux Etats-Unis, a été conçu parallèlement aux négociations infructueuses de la Maison Blanche avec le Gouvernement d'Enrique Peña Nieto pour faire du Mexique un « pays tiers sûr, » c'est à dire un filtre des demandes d'asile des migrants d'Amérique Centrale.

Le refus du Mexique d'une chose qui le dépasserait et transformerait ses frontières nord et sud en campements permanents de réfugiés a été à l'origine de la conception de ce programme par Stephen Miller, le conseiller du président qui a souvent critiqué la Secrétaire à la Sécurité Intérieure (DHS), Kirstjen Nielsen, pour son incapacité à convaincre le Mexique de la nécessité d'accepter le statut de « pays tiers sûr. »

Le Gouvernement mexicain a maintenu son refus car il n'a pas la capacité de faire face à l'avalanche de migrants qui continue à affluer d'Amérique Centrale. Selon la Commission Mexicaine d'Aide aux Réfugiés (COMAR), le Mexique n'a ni les moyens humains, ni les moyens techniques ni les moyens financiers de prendre cette responsabilité.

Le nombre de personnes qui demandent l'asile au Mexique a été multiplié par plus de 10 entre 2013 et 2017, passant de 1 296 à 14 596, selon les statistiques officielles données par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés.

Face à cette crise humanitaire, Donald Trump cherche à se décharger de la responsabilité de gérer le désespoir de milliers de réfugiés. Selon le plan « Restez au Mexique, » si un migrant n'est pas persécuté dans ce pays, il devra y rester indéfiniment.

« Si on détermine que tu as une crainte raisonnable de rester au Mexique, on te permettra de rester aux Etats-Unis en attendant ton audience devant un juge migratoire, » indique l'un des documents.

La décision de déplacer au Mexique la gestion de la crise migratoire créerait dans les états frontaliers comme la Basse California et Tijuana une tension permanente entre la population locale et les milliers de migrants qui aujourd'hui font déborder les refuges improvisés.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/11/22/caravana-migrante-quedate-en-mexico-el-plan-hecho-en-eeuu-para-los-centroamericanos-protesta-en-tijuana-frente-a-garita-fronteriza-coalicion-de-solidaridad-convoca-a-jornada-de-apoyo/

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http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/11/mexique-restez-au-mexique-le-plan-de-trump-pour-les-migrants-d-amerique-centrale.html