Nicaragua : Les limites de la tolérance
Stephen Sefton
D'avril à juin de cette année, l'opposition politique et ses alliés ont terrorisé presque tout le pays. Lors d’une série d'attaques très bien coordonnées, grâce à l'usage des armes à feu et à des incendies provoqués, ils ont détruit ou endommagé les bureaux du Gouvernement central et des mairies de plus d'une douzaine de villes. Il sont attaqué des ambulances, envahi des hôpitaux et des écoles et ont détruit des centaines de commerces privés et de résidences. Leurs activistes armés et leurs délinquants payés ont extorqué ou intimidé toutes les personnes qui passaient par les milliers de rues barrées et de barricades qui avaient été placées sur les routes et dans les villes pour empêcher la libre circulation des personnes et le transport. Ils ont abusé de centaines de personnes identifiées comme des sympathisants sandinistes et les ont torturées.
Le coût total des dégâts et des destructions dépasse de beaucoup les 200 millions de $US. La riposte immédiate du Gouvernement le 21 et le 22 avril a été un appel au dialogue avec la médiation de la Conférence Episcopale de l'Eglise Catholique. Ensuite, les évêques catholiques ont imposé comme condition sine qua non au dialogue le cantonnement de la Police Nationale dans ses casernes, ce que le Gouvernement a accepté et mis en place dans les premiers jours de mai. Par la suite, les dirigeants de l'opposition politique ont exigé la démission immédiate du Gouvernement et, dès la première semaine de mai, ont intensifié leur campagne de terreur. Face à ces événements, la population s'est organisée pour se défendre. Quand les dirigeants de l'opposition ont refusé d'arrêter leur campagne de terrorisme à la mi-juin, le Gouvernement a ordonné à la Police Nationale de dégager tous les barrages de rues et toutes les barricades, ce qui a été fait avec un minimum de pertes humaines.
A ce moment-là, repue de la terreur et des extorsions de l'opposition et de ses alliés, la grande majorité de la population du Nicaragua a soutenu le décision du Gouvernement de rétablir l'ordre public. Fin juillet, la tentative de coup d'Etat de l'opposition de droite était complètement vaincue. Alors, les autorités nicaraguayennes ont commencé à chercher, à arrêter et à juger les coupables des terribles crimes commis tant contre des sympathisants que contre des gens sans aucune affiliation politique. Ces crimes comprennent l'assassinat de 24 officiers de la Police Nationale, sans compter les plus de 400 policiers blessés par balles. Il y a aussi eu des centaines d'assassinats ou de blessures graves, de viols, de tortures, d'incendies volontaires, d'extorsions, de vols et de dégâts criminels. Environ 300 personnes ont été arrêtées pour des délits de droit commun comme ceux liés à la tentative de coup d'Etat et plus de 200 personnes ont fui la justice.
Pratiquement aucun de ces événements, totalement prouvés et démontrés, n'ont été fidèlement rapportés par les médias ou les organisation non gouvernementales internationales ou par les organismes comme les Nations Unies. Les informations, recueillies de façon exhaustives et présentées par le Gouvernement du Nicaragua ont été systématiquement ignorées. Par contre, sans aucune vérification ou enquête, on a répété systématiquement et de façon intensive la fausse propagande de l'opposition politique nicaraguayenne. Le mensonge initial le plus important, démenti depuis longtemps, a été que la Police Nationale a massacré de nombreux étudiants, les 18 et 19 avril. En fait, personne n'est mort le 18 et les 3 premiers morts du 19 avril ont tous été tués par les activistes de l'opposition et ses délinquants payés. Après le succès de ce premier gros mensonge, les activistes de l'opposition ont inondé sans arrêt les réseaux sociaux d'autres mensonges similaires, surtout pour faire croire que les protestations étaient pacifiques alors qu'en fait, les activistes armés de l'opposition profitaient constamment des manifestations légitimes pour couvrir leurs attaques mortelles.
A la mi-juin, la majorité de la population avait subi les effets dévastateurs de la campagne de terreur de l'opposition et alors, la diffusion massive des mensonges de l'opposition putschiste a perdu son impact. C'est pour cette raison que maintenant, au Nicaragua, très peu de gens prennent au sérieux les faux récits d'une répression générale ou d'une attaque du Gouvernement contre la liberté d'expression faits par l'opposition putschiste. Tout le monde sait que l'opposition politique au Nicaragua contrôle tous les médias papiers, la plupart des radios et des chaînes de télévision par câble locales et au moins la moitié des chaînes de télévision nationales. La plupart des gens ne s'inquiètent pas non plus de la décision des autorités d'annuler la personnalité juridique de 9 organisations sans but lucratif, ce qui représente 0.2% des presque 4300 organisations sans but lucratif inscrites au Ministère de l'Intérieur.
Les organisations touchées par l'annulation de leur personnalité juridique en tant qu' organisations sans but lucratif sont : CISAS, IEEPP, Faisons la Démocratie, CENIDH, l'Institut de direction de las Segovias, IPADE, la Fondation del Río, CINCO et la Fondation Popol Na.
Le communiqué du Gouvernement explique :
« Cette annulation répond au fait que ces organismes n'ont pas respecté les exigences légales concernant leur fonctionnement et ont violé la nature de leurs fonctions en ayant participé à une tentative de coup d'Etat, encouragé le terrorisme, les crimes de haine et encouragé et célébré la destruction de propriétés publiques et privées, de logements, de commerces, et des attaques contre la dignité humaine de milliers de personnes et de familles auxquelles a été appliqué un traitement méprisant et humiliant grâce à des enlèvements, des tortures, toutes sortes de menaces sur leur vie, dans le mépris total de leur dignité et des Droits de l'Homme de tous les Nicaraguayens. »
« Tous ces actes illégaux de promotion de la haine, du terrorisme et de tous les crimes qui en découlent constituent une dénaturation totale de l'objectif et des fins qui avaient justifié qu'on leur accorde une personnalité juridique. Ces organismes ont porté atteinte, grâce à toutes sortes d’actions illégales, non seulement à l’administration des fonds gérés er reçus mais ont aussi porté gravement atteinte à la Paix et aux Droits de l'Homme des Nicaraguayens. »
Cette réalité est oubliée dans les fausses informations diffusées par les médias et les ONG occidentales, par des organismes comme les Nations Unies et par le Gouvernement des Etats-Unis et ceux de leurs pays alliés. Parmi la minuscule minorité qui a été affectée par la décision des autorités nicaraguayennes se trouve le propagandiste d’opposition financé par les Etats-Unis Carlos Fernando Chamorro. Les médias et les ONG occidentales décrivent toujours Chamorro. Comme un journaliste indépendant mais Carlos Fernando Chamorro a reçu de l'argent d'organisations étasuniennes comme l'USAID pendant plus de 10 ans et pendant tout ce temps, il a été l'un des plus importants porte-parole de l’opposition politique au Nicaragua. Bien que son ONG CINCO ait été fermée, il continue à gérer son média Confidencial dont les reportages biaisés et malhonnêtes ont habituellement un contenu anti-sandinsite.
C'est la même chose pour Miguel Mora, un activiste très agressif de la droite nicaraguayenne qui dirige la chaîne de télévision 100% Noticias qui diffuse100% de fausse propagande de l’opposition de droite. Lors d'un échange avec l’écrivain Max Blumenthal au mois de juillet dernier, Miguel Mora a évoqué une invasion du Nicaragua par les Etats-Unis dans le style de celle du Panamá en 1989. Il a dit à Blumenthal : « Moi, ce que je vois, c'est les Etats-Unis faisant une opération de type Noriega en Panamá. Ils y vont, attrapent cette famille (Ortega), l 'emmènent et l'Armée ne s'en mêle pas. En 2 jours, 24 heures, c'est réglé. » Malgré cette opinion incendiaire et d'autres, constantes, Miguel Mora et son équipe continuent à produire leur fausse et vénéneuse propagande comme ils l'ont fait pendant des années sans aucune intervention du Gouvernement.
En fait, Chamorro, Mora et les dirigeants des ONG alliées à l'opposition nicaraguayenne ont travaillé pendant longtemps comme agents des puissances étrangères, en particulier mais pas seulement, des Etats-Unis. Les autorités nicaraguayennes ont manifesté une tolérance exceptionnelle face aux attaques permanentes de ces médias et de ces ONG nicaraguayennes qui contraste fortement avec les actions des autorités étasuniennes par exemple dans l'affaire notoire de ses attaques contre les organisations des peuples afro-descendants et originaires, ses détournements de la loi sur l'espionnage pour passer sous silence des dissidents ou de ses attaques de Wikileaks et de Julian Assange.
Une autre affaire notoire, actuellement, est celle de Maria Butina, une citoyenne russe faussement accusée par le système d'injustice étasunien d'être un agent de la Fédération de Russie. En violation flagrante de ses droits, on garde Maria Butina en prison, à l’isolement 22 heures par jour.
Par contre, au Nicaragua, des individus comme Carlos Fernando Chamorro sont ouvertement financés par les autorités étasuniennes pour développer des activités qui encouragent au Nicaragua la politique étasuniennes de la région. Et la seule chose qui leur est arrivée à Chamorro et à ses camarades agents des Etats-Unis au Nicaragua, c'est qu'on leur a fermé leurs organisations sans but lucratif tandis qu'ils continuent à attaquer le Gouvernement du Nicaragua de la même façon agressive et malhonnête qu'ils l'ont toujours fait même après l'infâme décret du Président Trump qui qualifie le Nicaragua de « menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, » ce qui est, en fait, une déclaration de guerre.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://www.tortillaconsal.com/tortilla/node/5141
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/12/nicaragua-les-limites-de-la-tolerance.html