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Venezuela : L'ordre vient de l'étranger : « Maduro ne doit pas gouverner ! »

6 Janvier 2019, 18:15pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Geraldina Colotti

Le même titre dans tous les principaux médias internationaux : « Maduro ne doit pas gouverner ! » Pourquoi ? Parce que le Groupe de Lima le dit et Almagro, le mégaphone des Etats-Unis qui dirige l'OEA, le répète. Un mégaphone qui a été discrédité et expulsé de son propre parti, le Front Large auquel appartient l'ex-président tupamaro Pepe Mujica, pour avoir piétiné les principes qui devraient l'avoir guidé dans sa tâche.

 

Et cependant, c'est précisément le concept de « légitimité » qui est évoqué par Almagro et sa bande dirigée par les Etats-Unis : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Guyana, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou et Sainte Lucie. Par une déclaration en 13 points, les nouveaux « champions du droit international » ont adopté 7 mesures pour ordonner à Maduro de renoncer à sa charge et de remettre le pays aux mains de l'Assemblée Nationale dans l'illégalité, » c'est à dire aux mains du Fonds Monétaire International.

 

En pratique, le Venezuela serait soumis aux décisions des « organisations multilatérales » en tant «  qu'Etat en faillite, » dangereux pour la sécurité de la région. Le plan est d'étrangler le Gouvernement bolivarien en lui refusant les prêts et le commerce « dans tous les organismes financiers internationaux et régionaux » pour l'isoler en empêchant ses représentants d'entrer dans les pays du Groupe de Lima, en l'envahissant en violant son espace aérien et maritime sous prétexte « d’intervention humanitaire. »

 

« Maduro ne doit pas gouverner ! » c'est l'ordre. Les plus de 6 000 000 de voix obtenues en mai par le Président ? Elles ne comptent pas. Les partis d'opposition qui ont participé à cette élection et ont été vaincus dans une compétition électorale correcte, la 25° depuis 1999? Ils ne comptent pas. Et sans parler des plus de 8 000 000 de citoyens, même d'opposition, qui ont voté pour l'Assemblée Nationale Constituante, qui ont dit « ça suffit ! » après plusieurs mois de violence mercenaire (les “guarimbas”). L'élection de Maduro, en fait, serait « illégitime » parce que le Groupe de Lima, créé précisément au moment où l'ANC a réussi à rétablir la paix, en août 2017, considère l'ANC comme illégitime.

 

La véritable « démocratie » serait celle qui est soumise au Consensus de Washington, qui est « légitime » même quand elle s'impose grâce à un coup d'Etat institutionnel comme au Honduras, au Paraguay ou au Brésil. La  démocratie des lobbies à la solde des grandes multinationales. Quel exemple de démocratie peut réclamer le nazi Bolsonaro? Mais c'est Nicolás Maduro qu'on qualifie de « dictateur. »

 

Le chancelier du Venezuela, Jorge Arreaza, a qualifié la déclaration des 13 « d'exemple flagrant de soumission humiliante et a dénoncé les plans interventionnistes contre le pays de Bolivar. Des plans que la déclaration détaille dans ses divers points construits au cours d'une année pendant laquelle l'attaque contre le Venezuela, après avoir été vaincue à l'intérieur, s'est surtout manifestée à l'extérieur : dans le domaine économique et financier, politique, diplomatique et médiatique, préparée par une campagne assourdissante sur la « crise humanitaire » et sur « l'urgence concernant les réfugiés.»

 

Contre toute logique, le va-et-viens régulier sur la frontière avec le Venezuela – sans doute augmenté par les difficultés causées par la guerre économique – continue à être décrit comme un « exode biblique » de personnes qui fuient la « dictature. » Les images sont toujours les mêmes. Selon les chiffres des principaux médias, au Venezuela, il ne resterait plus que 4 chats désespérés. En Italie, il y a toujours un « cousin » vénézuélien prêt à en témoigner à grands cris,soutenu par des « organisations humanitaires » bien alimentées cette année encore par Washington.

 

Personne ne publiera les chiffres diffusés par le ministre de la Communication, Jorge Rodríguez, sur la mobilité des Vénézuéliens pendant les vacances qui a augmentée par rapport à l'année dernière. On dit que des millions de Vénézuéliens entreraient dans les pays frontaliers tous les jours mais personne en montre que des bus traverseraient sans bloquer l'Equateur où Lenin Moreno a organisé une réunion de 11 pays en septembre pour imposer « l'aide humanitaire » au Gouvernement de Nicolás Maduro.

 

Une demande qui, à présent, est mise en avant dans la déclaration du Groupe de Lima mais sans le Mexique qui, sous le Gouvernement de Peña Nieto avait signé tous les documents antérieurs et cette fois a refusé de le faire, inaugurant ainsi la politique de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats annoncée par le nouveau président Andrés Manuel López Obrador. Un bon signe en cette année d'élections sur le continent qui pourrait mettre d'autres bâtons dans les roues du nouveau Consensus de Washington si la droite était vaincue en Argentine ou au Guatemala.

 

Mais, pendant ce temps, l'objectif de l'impérialisme est « d'éliminer le chavisme de al carte du continent. » Dans la ligne de mire, également le Nicaragua et, évidemment, Cuba. Pour le 10 janvier, le président du Conseil Permanent de l'OEA, le salvadorien Carlos Calles Castillo, a convoqué à Washington une réunion extraordinaire « sur la situation au Venezuela » à la demande des représentants de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Guatemala, du Paraguay, du Pérou et des Etats-Unis.

 

« Nous appelons instamment la communauté internationale à en pas reconnaître Maduro, à ne pas lui fournir d’aide financière et militaire. Nous appelons instamment les procureurs de la Cour Pénale Internationale à accélérer les investigations sur les crimes contre l'humanité dénoncés par 6 pays américains comme le montre un rapport officiel de l'OEA » a écrit Almagro dans un message sur twitter en rappelant les points principaux de la déclaration de Lima.

 

Les organisations populaires ont répondu immédiatement, conscientes de la partie géopolitique et stratégique qui se joue au Venezuela : « Nous sommes en alerte et nous réaffirmons notre soutien inconditionnel à la défense du peuple vénézuélien, » ont écrit les plus de 80 organisations qui composent le Réseau Européen de Solidarité avec la Révolution Bolivarienne en promettant des initiatives de soutien à Maduro pour le 10 janvier.

 

Revu par Gabriela Pereira 

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/01/05/venezuela-la-orden-viene-de-fuera-maduro-no-tiene-que-gobernar/

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