Venezuela : Le Mexique refuse de signer la déclaration du Groupe de Lima
Le Mexique a refusé vendredi de se joindre aux 13 autres pays du Groupe de Lima : l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Guyana, le Honduras, le Panama, le Paraguay, le Pérou et Sainte Lucie qui ont signé une déclaration condamnant le nouveau Gouvernement de Nicolás Maduro.
« Le Mexique continuera à promouvoir la coopération internationale, le respect de l'autodétermination des peuples et la résolution pacifique des controverses et le respect, » a déclaré le vice-ministre mexicain Maximiliano Reyes Zúñiga pour l'Amérique Latine et les Caraïbes à ses homologues.
« Le Mexique a fait une déclaration préalable disant qu'il ne s'y joindrait pas mais continuera à être un membre plein et actif du Groupe de Lima parce qu'il préfère garder ouverts les canaux diplomatiques pour voir si grâce à eux, on peut arriver à une solution négociée, » écrit le journal El País d'Espagne.
Communiqué du Groupe de Lima, 4 janvier 2019
Les Gouvernements de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Guyana, du Honduras, du Panama, du Paraguay, du Pérou et de Sainte Lucie, face au début, le 10 janvier, du mandat présidentiel illégitime du régime
de Nicolás Maduro (2019-2025) au Venezuela, déclarent ce qui suit :
Ils réaffirment que les élections menées à bien au Venezuela le 20 mai 2018 manquent de légitimité car tous les acteurs politiques vénézuéliens n'y ont pas participé et il n'y avait ni les observateurs internationaux indépendants ni les garanties et les standards internationaux nécessaires à un processus libre, juste et transparent. En conséquence, ils en reconnaissent pas la légitimité du nouveau mandat présidentiel du régime de Nicolás Maduro qui débutera le 10 janvier 2019.
Apportent leur soutien plein et entier à l'Assemblée Nationale élue légitimement le 6 décembre 2015 en tant qu'organe constitutionnel démocratiquement élu au Venezuela.
Appellent instamment Nicolás Maduro à ne pas assumer la présidence le 10 janvier 2019, à respecter les attributions de l'Assemblée Nationale et à lui transférer provisoirement le pouvoir exécutif jusqu'à ce que de nouvelles élections présidentielles démocratiques aient eu lieu.
Soulignent l'importance du respect de l'intégrité, de l'autonomie et de l'indépendance du Tribunal Suprême de Justice légitimement formé conformément à la Constitution vénézuélienne pour que l'Etat de Droit existe vraiment dans le pays.
Réaffirment leur condamnation ferme et sans équivoque de la rupture de l'ordre constitutionnel et de l'Etat de Droit au Venezuela en soulignant que les causes de la crise politique, économique, sociale et humanitaire que traverse le pays ne pourront être éradiquées que par le rétablissement, le plus rapidement possible, de la démocratie et du respect des Droits de l'Homme.
Expriment leur conviction que la résolution de la crise politique au Venezuela revient aux Vénézuéliens et par conséquent, réaffirment leur détermination permanente à soutenir les initiatives politiques et diplomatiques qui conduiraient au rétablissement de l'ordre constitutionnel, de la démocratie et de l'Etat de Droit dans le pays grâce à de nouvelles élections comportant les garanties démocratiques.
Expriment leur détermination à continuer à stimuler des initiatives dans les forums multilatéraux, en particulier à l'Organisation des Etats Américains et au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies pour contribuer au rétablissement de l'ordre démocratique et le respect des Droits de l'Homme au Venezuela.
Lancent un appel à tous les pays membres de l'OEA à réaffirmer leur soutien à la Charte de l'OEA et à la Charte Démocratique Inter-américaine pour contribuer au rétablissement de l'ordre démocratique au Venezuela.
Condamnent toute provocation ou déploiement militaire qui menace la paix et la sécurité dans la région. Lancent un appel au régime de Nicolás Maduro et aux forces Armées du Venezuela à éviter des actions qui violent les droits souverains de leurs voisins. C'est pourquoi ils expriment leur profonde inquiétude à cause de l'interception d'un bateau de recherche sismique par la marine vénézuélienne, le 22 décembre 2018, dans la zone économique exclusive de la République Coopérative du Guyana.
Réaffirment leur profonde inquiétude à cause de la grave crise politique et humanitaire au Venezuela qui a provoqué l'exode massif de migrants et de demandeurs d'asile en provenance de ce pays, suite aux actes antidémocratiques, oppresseurs et dictatoriaux du régime de Nicolás Maduro qui ne pourra être résolue que grâce rétablissement complet de l'ordre démocratique et le respect des Droits de l'Homme. Renouvellent leur engagement à continuer à porter assistance, dans la mesure de leurs possibilités, aux migrants qui arrivent du Venezuela et de promouvoir et développer des initiatives de coordination régionale pour répondre à cette crise. C'est pourquoi ils saluent l'inclusion, pour la première fois, de la crise des migrants et des réfugiés en provenance du Venezuela dans l'appel Humanitaire Global de l'ONU pour 2019 et la désignation du représentant conjoint de l'OIM et de l'ACNUR.
Expriment leur inquiétude à cause de l’impact sur l'économie et sur la sécurité des pays de la région de la crise politique au Venezuela.
Exhortent le régime vénézuélien à permettre l'entrée immédiate de l'aide humanitaire pour le peuple du Venezuela pour prévenir un aggravation de la crise humanitaire et de la santé publique dans le pays et de leurs effets transnationaux.
Prennent les mesures suivantes :
Réévaluer l'état ou le niveau de leurs relations diplomatiques avec le Venezuela en fonction du rétablissement de la démocratie et de l'ordre constitutionnel dans le pays et de la nécessité de protéger leurs ressortissants et leurs intérêts.
Si les lois intérieures le permettent, empêcher les hauts fonctionnaires du régime vénézuélien d'entrer sur le territoire des pays du Groupe de Lima, faire des listes de personnes naturelles et juridiques avec lesquelles les entités financières et les banques de leurs pays ne devront pas opérer ou devront avoir une procédure spéciale, empêcher qu'ils aient accès au système financier et si besoin est, geler leurs fonds et autres actifs ou ressources économiques.
Instaurer des restrictions à l'accord de prêts au régime de Nicolás Maduro dans les organismes financiers internationaux et régionaux dont ils font partie. Suspendre la coopération militaire avec le régime de Nicolás Maduro ainsi que le transfert d'armes conformément aux articles 6 et 7 du Traité sur le Commerce des Armes et remettre en cause les autorisations de survol pour les avions militaires vénézuéliens qui apportent une aide humanitaire.
Intensifier les contacts avec des pays non membres du Groupe de Lima pour les tenir informés des actions du Groupe de Lima, de la gravité de la situation au Venezuela et de la nécessité de travailler ensemble au rétablissement de la démocratie dans le pays.
Concernant le plainte présentée par l'Argentine, le Canada, la Colombia, le Chili, le Paraguay et le Pérou à la Cour Pénale Internationale pour qu'on enquête sur l'éventuelle commission de crimes contre l'humanité au Venezuela, appeler instamment les autres pays à la soutenir et le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale à faire rapidement les démarches correspondantes.
Appeler urgemment d'autre membres de la communauté internationale à prendre des mesures similaires à celles prises par le Groupe de Lima en faveur du rétablissement de la démocratie.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://albaciudad.org/2019/01/canciller-jorge-arreaza-comunicado-grupo-de-lima/
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