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Venezuela : Les conséquences que pourrait avoir l'échec du coup d'Etat 

26 Janvier 2019, 18:22pm

Publié par Bolivar Infos

 

Gonzalo Sánchez

Au Venezuela, il y a un coup d’État en cours. Organisé par le Gouvernement Donald Trump, il ne semble qu'il ait réussi. Le président constitutionnel Nicolás Maduro est toujours au Palais de Miraflores et les chavistes remplissent toujours les rues de Caracas. Les militaires n'ont pas soutenu e coup d'Etat. Des pays importants comme la Chine et la Russie continuent de reconnaître le Gouvernement bolivarien.

 

Normalement, quand il y a un coup d'Etat, un président est remplacé par un dictateur. C'est ce qui est arrivé au Honduras avec Roberto Micheletti, au Brésil avec Michel Temer, au Paraguay avec Federico Franco… Le changement est immédiat parce que, s'il ne l'est pas, le temps joue contre les putschistes. 

 

Il va y avoir 24 heures et Juan Guaidó est déjà un dictateur du point de vue de ceux qui le reconnaissent puisqu'il a en mains 2 pouvoirs, le pouvoir législatif en tant que président de l'Assemblée Nationale (AN) et le pouvoir exécutif en tant que putschiste qui a usurpé le pouvoir donné par les urnes il y a plusieurs mois.

 

Quel est le principal problème ? Que les Etats-Unis n'ont pas été capables de mobiliser de façon importante les bases de l'opposition massivement à cause des déceptions successives qu'elle sont subies à cause de différends internes à l'opposition et des erreurs de sa direction. Sans manifestations de masse qui feraient fuir le président Maduro, Juan Guaidó ne sera pas en capacité d'usurper le pouvoir. Et en ce moment, les mobilisations de masse sont organisées par le chavisme.

 

Les Etats-Unis ont tout risqué, pour essayer de ne pas perdre les ressources employées pendant ces 6 derniers mois, pour en finir avec le Gouvernement bolivarien. La fenêtre ouverte par Barack Obama avec l'offensive putschiste qu'il a engagée en 2009, est sur le point de se refermer avec le départ du Venezuela de l'OEA et la victoire de la gauche au Mexique.

 

Mais perdre le pari peut avoir des effets totalement opposés à ce qu'ils recherchaient en faisant le coup d'Etat. L'histoire a montré que quand un président de gauche – même plus ou moins modéré – subit un coup d'Etat – qu'il le surmonte ou non – il a l'habitude de se radicaliser. Hugo Chávez, après avoir surmonté le coup d'Etat a commencé à parler de socialisme et a mis en marche les missions de santé et d'éducation publiques, en plus de lutter contre la grande propriété foncière. Manuel Zelaya, Fernando Lugo, Aristide… Tous se sont radicalisés après les coups d'Etat qu'ils ont subis.

 

Nicolás Maduro, s'il réussit à surmonter cette attaque contre la démocratie, pourrait glisser vers la gauche et appliquer le Plan de la Patrie d'Hugo Chávez dont il se contente pour l'instant de parler. Il ne l'a pas fait jusqu'à présent parce qu'il n'a ps été capable d'obtenir une corrélation de forces et une mobilisation aussi massive et constante qu'Hugo Chávez.

 

Cependant, surmonter le coup d'Etat avec le coût énorme que cela aurait pour l’opposition qui serait reléguée pendant plusieurs années comme c'est arrivé avec le coup d'Etat de 2002 pourrait signifier que le président constitutionnel du Venezuela rompe définitivement avec les secteurs qui ont fait ou soutenu le coup d'Etat. Cela impliquerait des expropriations de grandes entreprises pour les faire gérer par les ouvriers et les communes, surmonter le modèle basé sur la rente pétrolière et appliquer les mesures qu'il a annoncées en août dernier pour vaincre le dollar parallèle.

 

Il y serait aussi possible que les centaines de milliers de barils de pétrole qu'il vend aux pays qui ont reconnu Juan Guaidó comme président aient une nouvelle destination et que les entreprises de ces pays cessent d'exploiter le pétrole du Venezuela.

 

Maintenant, le temps joue en faveur de Nicolás Maduro qui n' a qu'à attendre que l'opposition ne tienne pas les promesses qu'elle a faites à ses sympathisants et que ceux-ci se démobilisent. Pendant ce temps, la diplomatie bolivarienne et ses alliés, la Russie et la Chine, vont tenter de convaincre la Communauté Internationale que l'aventure putschiste de Juan Guaidó n'a aucun avenir. Il suffira de dire à Jair Bolsonaro que Petrobrás doit quitter la Ceinture Pétrolifère de l'Orénoque et de faire la m^me chose avec les autres.

 

Que certains pays reconnaissent Juan Guaidó n'implique pas qu'il ait tout à coup le contrôle de l'Etat vénézuélien. Les Etats-Unis ont reçu aujourd'hui un autre chargement de pétrole vénézuélien envoyé par les autorités bolivariennes et Donald Trump ne l'a pas refusé parce que ce n'est pas Juan Guaidó qui l'a envoyé…

 

(source El Estado.net)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol:

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/01/25/las-consecuencias-que-podrian-darse-si-el-golpe-de-estado-fracasa-en-venezuela/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/01/venezuela-les-consequences-que-pourrait-avoir-l-echec-du-coup-d-etat.html