Venezuela : Réponse de l'Union Européenne à un abonné à notre site

LA LETTRE:

le 29 octobre 2018

à
Madame la haute représentante de 

 l’Union pour les affaires étrangères

et la politique de sécurité
 

Madame,

Je viens d’apprendre que dernièrement vous avez considéré que les conditions d’une reprise du dialogue avec l’opposition au Vénézuéla n’étaient pas réunies.

Cette déclaration ne m’étonne pas de votre part. En effet, elle est dans la droite ligne de l’attitude ouvertement hostile au gouvernement vénézuélien, que l’Union européenne, dont vous êtes la représentante, manifeste depuis plusieurs années.

Et pourtant, l’attitude que vous adoptez, sous la pression des opposants vénézuéliens eux-mêmes et du précédent gouvernement espagnol, est loin d’être anodine sur la vie quotidienne des vénézuéliens.

En effet, l’Union européenne, avec ses sanctions (non débattues à l’ONU), qu’elle semble caler sur celles des Etats-Unis (non débattues à l’ONU non plus !) contribue à affamer la population de ce pays et à la priver de l’accès aux médicaments, mais peut-être est-ce pour justifier une intervention militaire par la suite ?

Il est curieux, quand on observe que l’Europe est capable de laisser des migrants dériver plusieurs jours sur la Méditerranée, que la même Europe se croit légitime pour porter un jugement sur la situation politique du Venezuela.

Situation d’ailleurs qu’elle contribue d’ailleurs à empirer, en se joignant aux Etats-Unis, mais aussi en refusant systématiquement les invitations du gouvernement du Venezuela à se rendre sur place pour constater ce qui s’y passe réellement. L’Union européenne a par exemple refusé d’envoyer des observateurs lors des dernières élections présidentielles, mais la même Union s’est joint aux pays qui ont crié à la fraude sans avoir envoyé un seul observateur sur place !

Je me demande donc si la politique extérieure de l’Europe, en particulier celle vis-à-vis du Vénézuéla, ne fait que suivre celle - insensée et obsessionnelle - des Etats-Unis ou si elle obéit à une cohérence fixée par les pays membres.

Si tel était le cas, je vous serais très reconnaissant de m’en exposer les principes.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame, à mon profond respect,

LA REPONSE:

EUROPEAN EXTERNAL ACTION SERVICE

Bruxelles, le 21 décembre 2018

Cher M. …

Merci de votre lettre du 29 octobre concernant la situation au Venezuela.

L'UE reste convaincue que seule une solution démocratique, politique et pacifique permettra au Venezuela de sortir de la crise d'une manière soutenable.

Ainsi, tel qu'indiqué dans la déclaration de la haute représentante au nom de la Union européenne du 25 octobre, l'UE est déterminée à employer tous les instruments d'action dont elle dispose pour aider à parvenir à une telle solution, ainsi qu'à étudier, en coopération avec d'autres partenaires internationaux et régionaux, les moyens de contribuer à créer les conditions requises pour faire émerger un processus politique constructif visant à trouver une issue pacifique à la crise actuelle.

Je vous prie accepter mes salutations cordiales.

Adrianus KOETSENRUIJTER

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