Venezuela : Ouvrir la porte aux Etats-Unis, c'est l'ouvrir à l'OTAN et ils ne partiront jamais
Si le Venezuela ouvre la porte aux Etats-Unis et à l'Union Européenne, elle est ouverte à l'OTAN. Si nous faisons cela, l'OTAN ne partira plus jamais du Venezuela parce que c'est un pays qui possède toutes les richesses que ces pays convoitent.
C'est ce qu'a déclaré le philosophe Miguel Ángel Pérez Pirela dans la 6° émission de son nouveau programme « D'où que ce soit. » « Ils nous disent de faire un pas en avant mais quand nous sommes au bord du précipice, c'est un saut dans le vide. »
« Ils cherchent à nous prendre pour des fous utiles quand ils nous proposent une invasion en échange d'une aide humanitaire de 20 000 000 de dollars alors qu'ils nous volent 20 000 000 000 de dollars en actifs de CITGO, en or et en dépôts bancaires. »
Il dit qu'il y a un double discours : on dit qu'on doit laisser entrer l'aide humanitaire mais ceux qui se présentent comme des anges gardiens perpètrent des coups d'Etat qui ne sont pas seulement contre le chavisme mais contre les blancs qui sont dans les zones habitées par des civils qui sont chavistes, indépendants et dans l'opposition.
« Nous avons une classe politique d’opposition qui veut tellement le pouvoir qu'ils sont capables de faire n'importe quoi. Une chose est de remettre en question les politiques du Gouvernement et une autre de donner un chèque en blanc à un politicien comme Borges qui est capable de vendre même sa propre mère, » a-t-il souligné.
Pérez Pirela a ajouté que ces derniers jours, les intentions des pays qui vendent des armes ont été évidentes : ils rêvent de nous voir en guerre pour brouiller les cartes et s'approprier le pétrole, le gaz, les minerais précieux et les sources d'eau. « Nous avons vu Duque se frotter les mains parce qu'un changement de Gouvernement serait une excellente affaire pour la Colombie », » a-t-il noté.
Il a insisté sur le fait que c'est le moment de faire marcher sa tête, de rejeter les positions extrêmes des terroristes du clavier : « Nous, la plupart des Vénézuéliens, ne voulons pas la guerre. Nous savons qu'on cherche un prétexte pour la guerre avec cette aide humanitaire. Le même Trump qui veut faire un mur pour ne pas laisser entrer les émigrants exige de nous que nous ouvrions les frontières à des caisses d'aide pour 20 000 personnes. »
L'Union Européenne joue au gentil policier
Pérez Pirela a aussi commenté la réunion de Montevideo sur la situation du Venezuela. Il a dit qu'il y avait 3 positions :
celle de Donald Trump, la menace d'agression militaire exprimée dans l'idée que « nous pouvons intervenir au Venezuela si Nicolás Maduro n'abandonne pas le pouvoir, »
celle de l'Union Européenne qui joue le rôle du « gentil policier, » qui semble être une attitude plus souple mais est identique à la position de Trump avec de meilleures manières diplomatiques,
celle de la Colombie qui en est même arrivée à s’opposer et à se fâcher avec l'Union Européenne : ils veulent une invasion immédiate, une issue rapide.Ils parlent comme Trump mais ans avoir la force pour le faire.
Il a dit que l'attitude de Trump renvoie à ses actions en tant que patron. Il a rappelé que le président des Etats-Unis a co-écrit un livre sur les techniques de négociation : « L'une de ces techniques est de mettre l'adversaire en position de crainte, d'angoisse et de névrose. On cherche à gagner la négociation, dans ce cas le butin précieux qu'est le Venezuela, sans tirer un coup de feu. On offre même une amnistie à ceux qui se rendent en échange du pardon. »
Pour l'analyste, ces 3 positions mènent à la même chose car elles cherchent à forcer les Vénézuéliens à aller contre la Constitution Nationale Bolivarienne soit en acceptant un président par interim qui n'est pas prévu par la Constitution soit en fixant des élections anticipées qui n'y sont pas prévues non plus : « Ils cherchent à résoudre les problèmes du Venezuela de l'extérieur. Dans ces 3 positions, nous, les Vénézuéliens, n'avons rien à dire. Nous, au contraire, nous proposons qu'on résolve les problèmes entre nous. Depuis quand c'est la Colombie qui va décider ce que nous devons faire ? »
Il a souligné que l'Union Européenne a changé sa position initiale et s'est opposée au Mexique et aux pays du CARICOM en se joignant à l'exigence d’élections anticipées. « C'est pourquoi le Mexique et le CARICOM ont une position différente. Une fois de plus, on nous trompe, on nous propose un dialogue, une négociation qui ensuite, devient autre chose. La seule option qu'on laisse au Venezuela, c'est de passer par-dessus sa Constitution et d’organiser des élections qui n'ont ni queue ni tête. »
Ces pressions internationales se produisent, en outre, dans un cadre de très forte instabilité comme l'a démontré le ministre de al Communication et de l'Information Jorge Rodríguez dans une conférence de presse où il a présenté des preuves de l'existence d'un coup d'Etat et de violences planifiées avec le concours d'une partie de l'opposition.
« Plus de 90% des Vénézuéliens étaient contre les guarimbas de 2017. après qu'elles aient été vaincues par la Constituante, les politiciens d'opposition ont disparu pendant plus d'1 an et ils réapparaissent maintenant avec un monsieur comme Juan Guaidó, présenté comme un phénomène politique. En réalité, c'est un gamin qui n'est pas arrivé par son propre mérite mais parce que c'était le tour de son parti, Volonté Populaire, de présider l'Assemblée Nationale. Guaidó a même perdu les élections primaires de l'opposition pour être candidat au poste de gouverneur de Vargas. Celui qui les a gagnées, José Manuel Olivares, a perdu contre Jorge García Carneiro, » a dit Pérez Pirela.
A son avis, cette façon artificielle de créer une personnalité peut déboucher sur une nouvelle déception pour les militants de l'opposition. « Il va se passer la même chose qu'avec les autres dirigeants de l'opposition qui ont fini par disparaître : Freddy Guevara, Carlos Ocariz, Julio Borges, Capriles Radosnki. Selon les sondages, 80% des Vénézuéliens ne connaissaient pas Guaidó... Maintenant, ils font leur apparition avec une création du marketing en disant que c'est l'Homme Araignée, le Capitaine Amérique, Aquamán et Juan Guaidó. Attention à ce qu'ils ne nous énervent pas avec une déception de plus. »
Un utilisateur a suggéré que les Etats-Unis amènent l'aide humanitaire en Haïti. Pérez Pirela a répondu qu'elle vient de Porto Rico, ce qui est très ironique parce que c'est une île qui n'a plus d'électricité depuis plus d'1 an suite à un ouragan et où Trump s'est limité à aller lancer des paquets de papier hygiénique aux Portoricains. « Ils disent aussi que l'aide viendrait de Colombie alors que dans la Guajira colombienne, les enfants meurent de soif... C'est une excuse pour envahir le pays. Ce sont des mensonges. »
« S'ils veulent vraiment apporter de l'aide humanitaire, qu'ils mettent fin au blocus économique et financier, qu'ils nous rendent l'or et l'argent qu'ils gardent bloqué en Angleterre et en Belgique, qu'ils nous rendent CITGO. Le fait qu'au Gouvernement, il y ait des voleurs ne signifie pas que nous devons permettre que Trump, Duque, Bolsonaro et les Européens prennent nos richesses, » a-t-il souligné.
Yanquis et corrompus, go home!
A la fin de son émission, Pérez Pirela a repris une phrase qu'il a dite cette semaine pendant des interviews qu'il a accordées à différents médias privés : « Il faut dire « Yanquis go home! » mais aussi « corrompus et inefficaces, go home! » »
« Si les Yanquis rentrent chez eux, et aussi les corrompus et les inefficaces, la plupart des problèmes du pays seront résolus avec l'éducation, la redistribution de la richesse et l'amour du Venezuela. Aussi mauvais que soit le père, personne qui aime sa mère sa mère ne va accepter qu'un Trump vienne ou qu'un Uribe la viole, » a-t-il conclu.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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