Venezuela : Guaidó est rentré et n'a pas été arrêté

Le député vénézuélien Juan Guaidó est rentré ce lundi au Venezuela comme il l'avait annoncé, par l'aéroport international Simón Bolívar, à Maiquetía, dans l'état de Vargas, à quelques 45 minutes de Caracas. Guaidó n'a pas été arrêté et il est entré normalement dans le pays, reçu par de nombreux partisans et par les ambassadeurs d'Allemagne, du Portugal et des Pays Bas au Venezuela.

Le 29 janvier, le Tribunal Suprême de Justice du Venezuela avait émis une interdiction de sortie du territoire contre lui tant que se déroulait une enquête préliminaire pour délits contre la Constitution. Cependant, Guaidó s'est rendu en Colombie par des chemins de terre, le 22 février, et de là, il a dirigé une opération ratée pour introduire de la soi-disant « aide humanitaire » dans au Venezuela qui a été dénoncée par le Gouvernement de Nicolás Maduro comme une façon voilée d'engager une intervention militaire contre le Venezuela.

Après cela, Guaidó s'est rendu de Colombie au Brésil, au Paraguay, en Argentine et en Equateur, où il a été reçu par les présidents de ces pays. Le 1° mars,il a annoncé qu'il rentrerait le 4 au Venezuela.

« Nous sommes ici, au Venezuela, nous continuons à avancer, » a dit Guaidó lundi aux médias, à l'aéroport de Maiquetía tandis que sur son compte Twitter, il écrivait : « Nous entrons au Venezuela comme des citoyens libres, que personne ne nous dise le contraire. »

Ensuite, après avoir constitué une caravane dans l'état de Vargas, il s'est dirigé vers une concentration de ses partisans sur la place Alfredo Sadel à Las Mercedes, dans l'est de Caracas, où il a fait savoir qu'il convoquerait une réunion avec les syndicats des institutions publiques pour ce mardi et de nouvelles manifestations pour ce samedi. Il a affirmé à ses partisans que le fait qu'on ne l'ait pas arrêté signifie qu'il y a soi-disant une « rupture » dans la chaîne de commandement.

D'autre part, l'analyste vénézuélien Víctor Hugo Majano a expliqué qu'il n'y a pas de mandat d'arrêt contre Guaidó, c'est pourquoi « il peut rentrer au pays par où et quand il veut. » Il a expliqué qu'au Venezuela, une personne ne peut être arrêtée que s'il y a un ordre judiciaire contre elle ou si la personne commet un délit à ce moment-là (en flagrant délit). De plus, les députés ont l'immunité parlementaire et la condition de flagrance d'un délit présumé doit être déterminée par le TSJ, a expliqué Majano sur son mur de Facebook.

« Tous les voyages qu'il a faits et les menaces que ceux qui le patronnent et lui-même ont faites, ce qu'ils ont fait, c'est confirmer leur peur et une immense lâcheté, » a déclaré Majano.

Actuellement, il y a une enquête préliminaire du Ministère Public pour « continuer à recueillir des éléments de convictions suffisants qui permettent d'arrêter les actes qui, depuis le 22 janvier, ont porté atteinte à la paix de la République, à notre économie et au patrimoine national, » a expliqué le Procureur Général Tarek William Saab, le 29 janvier.

Malgré cela, plusieurs porte-parole politique du chavisme avaient anticipé une possible arrestation du député à son retour dans le pays, ce qui a provoqué des attentes et des menaces de la part du Gouvernement étasunien.

Le Président vénézuélien, Nicolás Maduro, accuse le Gouvernement des États-Unis d'organiser une tentative de coup d'Etat depuis le 23 janvier, jour où le dirigeant de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, s'est autoproclamé « président par interim » du pays et a été soutenu immédiatement par le Gouvernement de Donald Trump auquel se sont joints certains pays d'Amérique Latine et d'Europe. La Russie, la Chine, Cuba, la Bolivia, l’Iran, l'Inde et la Turquie, entre autres pays, soutiennent le Gouvernement de Maduro.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://albaciudad.org/2019/03/juan-guaido-retorna-venezuela/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/03/venezuela-guaido-est-rentre-et-n-a-pas-ete-arrete.html