Venezuela : La violence à Maracaibo
La ville de Maracaibo, dans l'état de Zulia (ouest du Venezuela), revient à la normale après le rétablissement de l'électricité qui avait été coupée par l'attaque informatique du système électrique du pays le 7 mars.
Comme dans le reste du pays, la fourniture de l'eau potable, le téléphone portable et internet ont été affectés. Mais il y a eu à Maracaibo, pendant 2 jours (le 10 et le 11 mars) des violences encouragées par le « président par interim » autoproclamé Juan Guaidó sur son compte Twitter.
Pillages spontanés ou vandalisme organisé ?
Le twitt de Guaidó qui appelait à la violence a atteint son but : créer l'idée d'un embrasement social spontané à Maracaibo. Cela a été rapidement repris sur les réseaux sociaux.
Le maire de Maracaibo, Willy Casanova, a déclaré à Telesur que de jeudi 7 (jour de la panne) à dimanche matin, la ville avait été calme pendant que les autorités locales et nationales travaillaient au rétablissement du service d'électricité, à garantir l'eau potable, à installer des générateurs dans les hôpitaux et à assurer la sécurité dans les rues.
Mais le dimanche soir, le twitt de Guaidó a déchaîné la violence à Maracaibo en donnant le « droit » à la population de réaliser des actes de vandalisme. D'autre part, le Gouvernement constitutionnel de Nicolás Maduro appelait au calme et mettait en place un plan d'urgence pour satisfaire les besoins urgents du pays.
Casanova a indiqué qu'il s'agissait de petits départs de violences mais qui se sont répétés dans plusieurs secteurs de la ville. « Le dimanche soir a débuté l'action dirigée et coordonnée par des bandes criminelles, justement après le message du « président » autoproclamé sur son compte Twitter dans lequel il orientait et justifiait les actes de vandalisme contre la propriété privée. Le lundi et une partie du mardi matin ont été difficiles, » a-t-il expliqué.
« ici, malheureusement, il y a eu des actes de vandalisme et des délits, nous ne pouvons pas dire pillages comme la population vénézuélienne le sait, » a affirmé le maire de Maracaibo en évoquant les « pillages spontanés pour se procurer des aliments » dont parlait la presse internationale.
La réalité est que « il y a eu des pillages et des actes de vandalisme contre les magasins de chaussures, de meubles, de matériel électroménager (..) ils ont détaché des câbles, des climatiseurs, des portes et des fenêtres. » En particulier dans le Centre Commercial Sambil, le plus touché, les pertes les plus importantes rapportées concernent le matériel électroménager, les téléphones portables, les outils et le mobilier.
Cependant, le maire a précisé qu'il y a eu des attaques contre des supermarchés et des boulangeries mais que les foyers de violence n'ont pas été centrés sur ces établissements.
Casanova a également fait savoir que le mardi 12, la situation avait été contrôlée et que depuis lors, « nous n'avons pas eu vent d'actes de vandalisme contre la propriété privée. La ville est revenue au calme et à la tranquillité. »
Au total, plus de 550 personnes ont été arrêtées alors qu'elles commettaient des actes de vandalisme : « elles sont présentées au Procureur pour actes liés au terrorisme et dommages aux biens. »
Casanova a souligné qu'ils envisagent la possibilité d’exonérer de l'impôt du mois de mars certaines entités économiques qui ont été touchées,qu'ils demanderont le soutien du Gouvernement « pour qu'il donne des instructions à la banque publique et pourraient libérer des crédits accessibles aux entreprises privées et ré-envisager la situation. »
Provoquer la violence
Le Gouverneur de l'état de Zulia, Omar Prieto, a déclaré mercredi à la chaîne d'Etat VTV qu'il y a eu « des foyers, dans certains points bien situés, qui ont été destinés à embraser l'état de Zulia » mais que grâce à « l'alliance civique et militaire, nous avons réussi à maintenir la paix dans 99% » de l'état.
Il a ajouté que les secteurs de droite « sont en train d'essayer de créer un schéma destiné à provoquer d'autres événements de terreur » à Maracaibo et dans l'état de Zulia.
Maracaibo revient à la normale
Willy Casanova a précisé que l'électricité a été rétablie le mardi 12 mars et qu'elle est stable. Seules 2 sous-stations sur les 27 que comptent le système électrique de la ville sont hors service à cause de « difficultés qui leur sont propres » et les équipes de CORPOELEC s'en occupent.
Il a indiqué aussi que la fourniture d'eau potable est garantie dans toute la ville. Quant aux stations d'essence, toutes fonctionnent et les longues queues qu'on a vues pendant la panne sont entrain de diminuer.
Depuis la panne, les hôpitaux et certaines cliniques privées fonctionnent avec des générateurs électriques et on continue à contrôler constamment leur fonctionnement.
L'approvisionnement des entrepôts et des établissements en aliments se fait en coordination avec l’Association des supermarchés de la ville. De même, les autorités se sont déployées pour garantir les chaînes de distribution des CLAP (comités de distribution des aliments), la farine de blé aux boulangeries, aux marchés à ciel ouvert et au bureau des protéines.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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