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Venezuela : Táchira, une porte d'entrée importante 

9 Mars 2019, 19:10pm

Publié par Bolivar Infos

Le premier pas a été le gouvernement parallèle. Il a commencé en 2017 avec le Tribunal Suprême de Justice mis en place hors du Venezuela, suivi par la Procureure générale en fuite, complété par le reconnaissance de l'Assemblée Nationale comme seul pouvoir légitime et l'auto-proclamation de Juan Guaidó comme président par interim le 23 janvier.

 

Le second pas a été la reconnaissance internationale du Gouvernement dirigé par les Etats-Unis (USA), leurs alliés, la nomination de représentants diplomatiques et des directeurs de CITGO, l'entreprise pétrolière située aux Etats-Unis dont PDVSA est associé majoritaire qui a été l'objet d'attaques économiques planifiées par les Etats-Unis. On pense que le troisième pas sera le territoire.

 

L'hypothèse d'un territoire libéré vient du fait qu'un gouvernement parallèle aurait besoin d'un espace géographique précis qui ne soit pas sur les réseaux sociaux et de briser le territoire national. Pour cela, ils ont considéré plusieurs endroits comme l'état de Falcón, parce qu'il se trouve à 20 milles marins d' Aruba et que s'y trouve la raffinerie d' Amuay, l'état d' Anzoátegui, parce qu'il possède un port, un aéroport et le complexe pétrochimique dans lequel 40% du pétrole de la Ceinture Pétrolifère de l'Orénoque est raffiné, et l'état de Táchira.

 

Freddy Bernal, nommé protecteur de l'état de Táchira par Nicolás Maduro après la victoire de la droite aux élections régionales dans cet état.

 

Táchira est le point qui semble avoir eu la préférence. Parce qu'il est frontalier avec la Colombie et pour ses caractéristiques géographiques. La Colombie est partenaire de l'OTAN, possède des bases militaires nord-américaines sur son territoire, est une arrière-garde stratégique, soutient les forces d’intervention et le para-militarisme est très fortement présent sur cette bande. Cela se confirme en lisant les schémas de communication, le choix de Cúcuta comme épicentre de l'arrivée de l'aide humanitaire et point de renforcement du consensus avec le concert du 22 février à partir duquel on cherchera à ouvrir un corridor humanitaire le 23 février.

 

Cette hypothèse peut-elle se concrétiser ? La première question serait : quelle force militaire pourrait le faire ? La force Armée Nationale Bolivarienne (FANB), la carte déterminante dans le scénario de l'attaque, ne s'est pas fragmentée ni au niveau du centre ni à Táchira. En parcourant la frontière, on peut voir la force Armée Nationale Bolivarienne mobilisée, en état d'alerte, en première ligne. Si ce n'est pas la FANB, ce devrait être alors une armée illégale, paramilitaire, c'est à dire composée d'un ensemble d'éléments comme des mercenaires formés dans les guerres du Moyen Orient, des groupes paramilitaires, des bandes criminelles, l'armée colombienne présentée sous forme de guarimba para-militarisée et des généraux nord-américains dans l'ombre. 

 

Combien d'hommes et de femmes et quelle sorte d'armes devrait-elle avoir pour libérer une municipalité, une zone de l'état, la moitié de l'état, tout l'état ? Que se passerait-il ensuite ? Libérer signifie garder sous son contrôle, un schéma différent de celui de 2017 consistant en vagues de violence et de terreur et en attaques militaires focalisées sur des casernes, par exemple. Ce schéma impliquerait que le Gouvernement, la FANB, ne puissent pas reprendre le territoire. Les conditions sont-elles réunis pour cette sorte de schéma ?

 

« Nous avons la capacité de renseignement et la FANB avec sa capacité à vaincre n'importe quel groupe dès qu'il aurait passé la frontière pour troubler la paix et la tranquillité du Venezuela. La force aérienne vénézuélienne est la plus forte d'Amérique Latine avec son équipement le plus récent en avions Sukoi, de haute technologie et de dernière génération. Le système de défense anti-aérien qu'a acheté Chávez à la Russie est l'un des meilleurs du continent : il a la capacité de neutraliser des missiles et des avions de n'importe quelle technologie jusqu'à 200 kilomètres et évidement, notre FANB a une préparation pour ces opérations déployée de long en large du pays, » explique Bernal. 

 

En plus, on prépare plus d'1 500 000 miliciens sur lesquels 56 000, répartis en 1 500 unités, se trouvent à Táchira.

 

Peut-être que cette hypothèse ne sera pas choisie à cause de la difficulté de la mettre en pratique dans la situation du Venezuela. Dans ce cas,la frontière serait le point de condensation médiatique et politique pour finir de mettre en place le schéma de l'impossibilité du dialogue avec un Gouvernement qui ne laisserait pas entrer l'aide humanitaire et à partir de là, augmenter les agressions qui pourraient être justifiées par des faits créés de toute pièce. Dans ce cadre, on peut penser à une action de faux drapeau à forte répercussion internationale construite pour les justifier et passer par-dessus les éléments intérieurs qui me sont pas partisans de l'escalade militaire.

 

« Les Etats-Unis, avec la complicité de la Colombie, pourraient déguiser des paramilitaires avec des uniformes vénézuéliens et faire une action contre la population, contre certains opposants et il y aurait des caméras pour montrer au monde qu'ici, il y a une dictature qui assassine le peuple et ce serait une excuse pour pouvoir la présenter au Congrès des Etats-Unis, explique Bernal. 

 

Une autre possibilité serait que l'état de Táchira soit le lieu d'une diversion pendant que les attaques se préparent sur d'autres flancs plus discrets. Bolívar, Zulia, Caracas même? Ou que les forces paramilitaires réalisent des actes de sabotage, de terreur, de siège, combinées à des actions internationales. Nous sommes dans une attaque dirigée directement par des gens comme Elliott Abrams ou John Bolton, qui ont organisé des massacres et ont toutes les cartes sur la table. Chaque élément écarté pour impossible à réaliser ou démantelé grâce aux services de renseignement du chavisme – comme l'arrestation de García Palomo qui allait diriger des attaques militaires à Caracas – les incitera à faire appel à des plans plus complexes et directs. Peut-on en arriver à l'intervention directe par l'intermédiaire de la Colombie ?

 

Les questions sont nombreuses, la combinaison des divers éléments, des possibilités, la réaction des généraux, de leurs forces dans chaque domaine, leurs limites... Pour le moment, l'asymétrie se poursuit entre la corrélation médiatique/géopolitique/économique et la corrélation sur le terrain. Guaidó, qui est toujours aux ordres, mêle dans son discours auto-aide, foi et putschisme et dit ouvertement que l’intervention nord-américaine est une possibilité.

 

Il n'a pas et la droite n'a pas non plus les moyens de mettre en œuvre ce qu'ils affirment.

 

Le chavisme, pour sa part, conserve ses forces qui n'ont pas été brisées, dans l'attente des prochains pas dans chacun des domaines. Le 23 est la prochaine date de condensation et éventuellement de nouvelle fracture. Dans ce qui se voit au grand jour. Les mouvements dans l'ombre avancent comme l'a dénoncé, par exemple, Cuba qui dit que les Etats-Unis déplacent des forces d'opérations spéciales vers des aéroports de Porto Rico, de la République Dominicaine et d'autres îles des Caraïbes sans que leurs Gouvernements le sachent.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos 

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/02/19/tachira-una-puerta-clave-de-entrada-a-venezuela-la-oposicion-buscaria-ejercer-poder-desde-un-espacio-geografico-estrategico/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/03/venezuela-tachira-une-porte-d-entree-importante.html