Venezuela : Lettre du Président Maduro à Luis Almagro pour lui signifier le départ définitif du pays de l'OEA
Nicolas Maduro Moros
président de la
République Bolivarienne du Venezuela
à Monsieur Luis Almagro
Secrétaire Général
l'Organisation des Etats Américains
Caracas, 27 avril 2019
Monsieur le Secrétaire Général,
En ma condition de Chef de l'Etat de la République Bolivarienne du Venezuela, je m'adresse à vous pour vous notifier notre décision irrévocable de dénoncer la Charte de l'Organisation des Etats Américains (OEA) conformément à son article 143 qui marque le début du retrait définitif du Venezuela de cette Organisation.
Cette décision est une décision souveraine basée sur les postulats historiques et doctrinaux de notre processus indépendantiste bolivarien. Il faut également signaler que l'histoire de l'Organisation, aussi bien autrefois qu'aujourd'hui, est celle d'une co maintenant, est l'histoire pitoyable d'une corporation prise en otage dès sa naissance par des intérêts contraires à l'esprit d'intégration et d'union, l'enseignement de notre Libérateur
Simon Bolivar, le grand homme auquel ce continent ait donné naissance, qui a toujours rêvé de la Grande Patrie, libre et indépendante. L'OEA a été gérée et renforcée comme un instrument infâme au service des intérêts hégémoniques de l'Empire très clairement définis en la privant de la mission éventuelle et correspondante à celle d'une organisation internationale qui fait respecter et respecte les principes du Droit International, en particulier le principe de l'égalité souveraine, de l'indépendance et de l'autodétermination des peuples.
L'OEA est devenue le véhicule d'interventions ouvertement préjudiciables aux principes et à l'Etat de Droit International. Il est profondément honteux que cette institution ne se soit pas tue, n'ait pas dénoncé ou au moins fait une déclaration face aux actions d'ingérence, même face à un événement aussi absurde et arrogant que l'Ordre Exécutif signé par Barack Hussein Obama le 9 mars 2015 et qu'aujourd'hui, une faction minoritaire de ses Etats Membres se réactivent et prétendent faire passer le Venezuela et sa Révolution pour une menace pour la région.
Beaucoup d'autres Etats, comme le nôtre, souffrent et se plaignent de de son détournement et de sa perte de sens. Le Venezuela a fait son possible pour éviter que ne s'instaure une institutionnalité détournée qui s'est révélée être contre les objectifs des peuples de la Région pour devenir un véritable gestionnaire, reproducteur ou exécutant des intérêts hégémoniques des partisans de la doctrine Monroe et de ses vassaux .
Le Venezuela, avec une profonde dignité et une extrême patience, s'est rendu dans les différents forums et dans les différentes instances bureaucratiques de l'OEA pour exposer la réalité du pays, très éloignée de la mise en scène et des faux positifs que bassement, vous avez construits, applaudis et dont vous avez fait la publicité en utilisant les ressources que l'Organisation possède pour soi-disant appliquer les contenus de sa Charte et en vous livrant même à des malversations en utilisant ces ressources pour agresser mon pays.
Nous avons également dénoncé énergiquement le plan d'origine criminelle d’interventionnisme et de tutelle qui va bien au-delà de la mauvaise intention de renverser mon Gouvernement mais qui, historiquement, vise à détruire le modèle bolivarien, à menacer d'autres Etats Membres et à promouvoir des formes nouvelles et destructrices d'agression de mon pays et à imposer brutalement des actes de tutelle brandis par les principaux exécutants de ce plan pervers de l'Empire.
Vous avez fait, Monsieur Luis Almagro, la pire action jamais connue dans l'histoire de cette Organisation. L'avenir se souviendra de vous comme du plus infâme et triste sire qui ait déambulé dans les couloirs de l'OEA et bien sûr, que vous vous y êtes appliqué !
La session extraordinaire du 3 avril a marqué une frontière dans le long dossier d'illégalités et d'irrégularités commises à l'OEA. Sous vos auspices et avec la participation d'un groupe minoritaire d'Etats, on a contrevenu au respect des institutions de l'OEA avec un Conseil Permanent de fait dans le seul but de forcer l'adoption de décisions fallacieuses et illégales pour agir contre un Etat souverain.
Dans ce même ordre d'idée, lors de la session extraordinaire du Conseil Permanent du 26 avril 2017, sans tenir compte, une fois de plus, de la volonté de notre République, pour rééditer avec le Venezuela Bolivarien la persécution que cette Organisation a orchestrée de façon immorale contre la digne Révolution Cubaine en utilisant la même méthode d'invocation d'une Réunion de Consultation des Ministres des Relations Extérieures en 1962 qui a été à l'origine de son exclusion de l'OEA et a suscité la célèbre phrase du Commandant Fidel Castro qui a qualifié cette Organisation de « Ministère des Colonies. »
Le Gouvernement Bolivarien continuera à développer la Diplomatie de Paix pour renforcer les relations de coopération et d'amitié qui ont caractérisé notre politique étrangère. C'est pourquoi il réaffirme son plein engagement envers les principes et les objectifs du Droit International, de la Charte des Nations Unies, de PETROCARIBE, de l'ALBA-TCP, de l'UNASUR et de la CELAC, des mécanismes d'intégration, d'union et de coopération construits avec sa passion de la Grande Patrie par le commandant Hugo Chavez, des mécanismes porteurs de la véritable intégration, de l'unité dans la diversité comme elles étaient envisagées dans la Lettre de la Jamaïque de Simon Bolivar.
Le Venezuela a déjà appris à exercer pleinement et à renforcer encore plus la lettre du premier article de sa Constitution :
« La République Bolivarienne du Venezuela est irrévocablement libre et indépendante et fonde son patrimoine moral et ses valeurs de liberté, d'égalité, de justice et de paix internationale sur la doctrine de Simon Bolivar, le Libérateur. »
L'indépendance, la liberté, la souveraineté, l'immunité, l'intégrité territoriale et l'autodétermination du pays sont des droits irrévocables de la Nation.
Ce bouclier de protection de l'autodétermination, de l'indépendance, de la paix, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté marquent le chemin incontournable dont nous avons hérité de nos Libérateurs pour protéger la dignité de la Patrie.
C'est pourquoi la présente note constitue notre déclaration irréversible de dénonciation de la Charte de l'Organisation des Etats Américains (OEA) pour que cessent ses effets internationaux en ce qui concerne la République Bolivarienne du Venezuela. En votre qualité de Dépositaire, vous devrez communiquer immédiatement aux Etats Membres la présente décision.
Je m'en vais, sûr que nous avons épuisé toutes les ressources qui nous caractérisent dans l'histoire et dans la pratique pour maintenir la légalité du fonctionnement de cette institution et qu'il est impossible que les éléments juridiques élémentaires de la Charte de l'Organisation des Etats Américains OEA et l'ordre international ne soient même pas respectés. Nous nous retirons en la dénonçant comme un agresseur grossier de ma Patrie.
Le Venezuela libre et indépendant ne reviendra jamais au sein de cette organisation devenue dès son origine un instrument destiné à valider les désirs de l'Empire contre les peuples souverains.
Par cette action souveraine, nous avons engagé la troisième entreprise victorieuse pour l'indépendance définitive de la Grande Patrie.
« Les Etats-Unis semblent destinés par la providence à emplir l'Amérique de misère au nom de la liberté. »
Simon Bolivar
Avec Bolivar et Chavez, nous vaincrons !
Nicolas Maduro Moros
Président
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
source en espagnol :
http://www.avn.info.ve/node/474008
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