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Amérique Latine : La Banque de l'ALBA résiste 

25 Mai 2019, 16:29pm

Publié par Bolivar Infos

 

Quand a été créée l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique – Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), ses fondateurs ont pensé à la doter d'un soutien économique solide pour soutenir la noble idée d'intégration entre les pays membres. Dans le cadre du VI° Sommet de l'ALBA-TCP a été signé l'Acte Fondateur de la Banque de l'ALBA, un des 3 mécanismes financiers du bloc, avec une monnaie virtuelle propre, le Système Unique de Compensation Régional (SUCRE) et un fonds de réserve.

 

Comme l’explique dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina Ramiro Lizondo, directeur exécutif de la Banque et conseiller monétaire régional pour le SUCRE de la Bolivie, le but est d’obtenir l'indépendance économique.

 

Jusqu'à présent, on a réussi à mettre en œuvre 2 de ces instruments : la banque de Développement qui opère depuis 2010 et le SUCRE, la monnaie virtuelle qui sert « de moyen de paiement pour les transactions de nos pays, » a-t-il signalé.

 

Cependant, malgré la noblesse de l'idée et le fait qu'on a démontré qu'elle était viable, le moment actuel n'est pas encourageant pour le groupe.

 

Malheureusement, depuis que le Venezuela est sous blocus financier, les opérations sont arrêtées. La banque a démontré qu'elle fonctionne très bien parce qu'en presque 10 ans, avec le SUCRE, environ 3 000 000 000 de dollars d'opérations ont été réalisées sans avoir recours au dollar, a-t-il précisé.

 

Le troisième pilier économique qu'il était prévu de mettre en œuvre et qu'on n'a pas réussi à installer est le fonds de réserve qui aurait pu servir à atténuer les effets des crises financières liées au capitalisme mais la situation actuelle empêche qu'il soit mis en marche.

 

Le terrain politique est devenu plus complexe avec l'accession au pouvoir de Gouvernements de droite qui compliquent les activités de l'ALBA. Le départ de l'Equateur a aussi compliqué les choses parce que c'était un membre important de l'ALBA et change la stratégie des opérations du système et la corrélation des forces politiques dans la région, a-t-il expliqué.

 

Lizondo reconnaît que c'est un moment difficile mais il assure que la Banque continue d'opérer, de financer des projets dans divers pays des Caraïbes comme Saint Vincent, la Dominique et Cuba, en Amérique du Sud, au Venezuela et en Bolivie.

 

Bien qu'il se soit passé presque 2 ans sans que le SUCRE puisse être utilisé, nous n’avons pas cessé de fonctionner grâce à l'apport de capital des pays membres. Il est très difficile de faire des dépenses parce que tout le système financier international bloque le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, ce qui fait monter les prix et rend plus difficiles les opérations de change, a-t-il précisé.

 

Le fonctionnaire a déclaré que parler de l'ALBA, c'est parler de quelque chose de subversif parce qu'elle va contre les intérêts des oligarchies de la région. Liquider l'ALBA est l'un des objectifs des Gouvernements de droite : un accord si différent des accords traditionnels d'intégration qui donnent la priorité à la compétition alors que l'ALBA est basée sur la solidarité, la réciprocité et la coopération.

 

Il a rappelé que grâce à cette initiative, on a mis en place des programmes comme l'élimination de l'analphabétisme en Bolivie et au Nicaragua, des programmes dans le domaine de la santé, du sport et de la culture.

 

A la mi-avril, les membres du Directoire Exécutif de la Banque de l'ALBA, un représentant de chaque pays (Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Saint Vincent et les Grenadines, et la Dominique) se sont réunis à La Havane où ils ont tous été d'accord sur le fait que, malgré les problèmes actuels, ils croient en son rétablissement.

 

Il y a un très bon esprit parce que malgré tout, en février dernier, un nouveau pays a intégré la Banque : Antigua et Barbuda qui a été un moment « observateur » et a déjà fait toutes les démarches pour devenir membre actif, a-t-il déclaré.

 

Il a rappelé que pendant les premières années d’utilisation du SUCRE, quand il y avait beaucoup de transactions, ils ont reçu des demandes de pays d'Amérique Latine qui n'étaient pas membres de l'ALBA et même d'Asie et d'Europe.

 

Il y a beaucoup d'espoir, beaucoup d'attente concernant le fait que nous allons surmonter les problèmes et renforcer ces instruments après cette étape de résistance, a-t-il conclu.

 

En plus des pays qui font actuellement partie de la Banque, l'ALBA comprend la Grenade, Sainte Lucie, Saint Cristóbal et Nieves, et le Suriname.

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/05/08/el-banco-del-alba-resiste/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/05/amerique-latine-la-banque-de-l-alba-resiste.html