Venezuela : Qui veut supprimer l'accès aux cartes Visa, MasterCard et Maestro au Venezuela?
Depuis lundi dernier, de nombreux médias affirment que le Gouvernement vénézuélien veut soi-disant interdire l’utilisation des cartes Visa, MasterCard et Maestro au Venezuela. La rumeur s’est répandue et beaucoup de gens ont oublié qui sont ceux qui sont derrière les tentatives de blocage ces systèmes financiers ainsi que d'autres pour compliquer un peu plus la vie des Vénézuéliens.
La Banque Centrale du Venezuela (BCV) a émis mardi un communiqué conjoint avec l'Inspection des Institutions Bancaires (SUDEBAN) dans lequel elle précise qu'elle ne cherche pas à supprimer les opérations avec les cartes de crédit comme Visa et MasterCard et que la plateforme technologique destinée au fonctionnement des moyens de paiement sera complémentaire de ce qui existe actuellement et « préservera autant que possible les moyens de paiement traditionnels. »
Il faut rappeler que le 14 mars, l'agence Reuters a informé que le Gouvernement des Etats-Unis envisageait d'imposer des « sanctions financières » au Venezuela qui pourraient interdire que Visa, Mastercard et d'autres institutions fasse des transactions dans le pays. L'agence citait comme source un haut fonctionnaire du gouvernement Donald Trump qui a souhaité rester anonyme.
A ce moment-là, le directeur de SUDEBAN, Antonio Morales, a donné 10 jours aux représentants de la banque nationale pour élaborer un plan technique qui permette à toutes les machines et à tous les systèmes de paiement d'être interconnectés et aux transactions d'être réalisées. Morales a fait savoir qu'il étudiait la mise en place de méthodes de paiement par courrier électronique de type ZELLE, des boutons électroniques pour les cartes de crédit, les monnaies virtuelles, la billetterie mobile et le code QR.
Au mois de mars, SUDEBAN a rencontré des représentants du secteur bancaire pour commencer à planifier les systèmes qui pourraient être substitués à Visa, MasterCard et Maestro et le 11 avril, le ministre de la Communication, Jorge Rodríguez, a révélé que les services de renseignement vénézuéliens avaient dévoilé un plan intitulé «Cocoon 2.0» dans lequel des dirigeants de l'opposition planifiaient, avec les autorités étasuniennes, des actions destinées à déstabiliser l'économie du pays, parmi lesquelles le blocage des systèmes de paiement Visa et Mastercard et le sabotage électronique de la plateforme Patrie.
Ce plan a été dévoilé par des conversations trouvées sur le téléphone portable de Roberto Marrero, l’assistant de Juan Guaidó arrêté le 21 mars dernier pour son implication dans les plans insurrectionnels.
Parmi les participants à ce Cocoon 2.0 se trouvaient Leopoldo López, Carlos Vecchio, Gustavo Tarre Briceño y Juan Guaidó, entre autres. Curieusement, plusieurs d'entre eux ont participé à la tentative de coup d’État du 30 avril dernier contre le Président Nicolás Maduro.
Le lundi 20 mai, il a été diffusé que la BCV et l'Inspection des Institutions Bancaires (SUDEBAN) avaient émis une résolution SIB-DSB-04714 sur les services de Visa et Mastercard. A ce moment-là, la résolution n'avait été publié sur aucun des sites des 2 institutions ni dans les médias de l'Etat.
Les médias privés ont profité de la difficulté qu'il y avait à confirmer l'authenticité de la résolution publiée sur les réseaux sociaux pour provoquer une fausse information disant que la BCV et SUDEBAN étaient soi-disant en train de bloquer ou même d'interdire l'usage de Visa et de Mastercard dans le pays.
Des médias comme La Patilla, El Nacional, Banca y Negocios, Tal Cual, Venezuela al Día, Primicia, Aporrea ou Últimas Noticias ont affirmé que la BCV et SUDEBAN « interdiraient » ou « obligeraient la banque à cesser d'opérer » avec Visa, MasterCard et Maestro et provoqué une vague de rumeurs et d'inquiétude à ce sujet.
Ce n'est pas le Venezuela qui veut cesser d'utiliser Visa et Mastercard, c'est le Gouvernement étasuniens qui veut le faire pour augmenter le mécontentement de la population vénézuélienne dans le cadre de l'attaque contre le Gouvernement de Nicolás Maduro, destinée à le renverser.
La mesure prise par le Venezuela est seulement destinée à mettre en place des mesures pour que le pays continue à fonctionner normalement au cas où le blocage de Visa et Mastercard par les Etats-Unis se concrétiserait.
Communiqué publié le 21 mai sur le site de la BCV:
L'Inspection des Institutions Bancaires (SUDEBAN) et la Banque Centrale du Venezuela (BCV) ont émis une circulaire dans le but d'établir un calendrier, discuté auparavant dans des tables de travail avec la banque, pour l’adaptation des institutions bancaires, pour concevoir une plateforme technologique destinée au fonctionnement des moyens de paiement qui opèrera de façon complémentaire avec celles qui fonctionnent actuellement dans le pays en préservant autant que possible les mécanismes de paiement traditionnels.
Il faut souligner que cette circulaire, émise conjointement, n'est pas destinée à déclarer l'arrêt des opérations avec les franchises internationales de cartes de crédit. C'est le sens des régulateurs, que les infrastructures financières du pays continuent à fonctionner pleinement, intégrées aux canaux internationaux de paiement sans que cela implique de laisser de côté le droit du pays à assurer, développer et étendre les alternatives avec ce que possèdent déjà les citoyens pour exécuter leurs paiements.
De là, le but est de stimuler l'incorporation d'un mécanisme alternatif d'opération avec les cartes de crédit dans le pays, d’étendre l’utilisation de la biométrie pour l'authentification et l'autorisation de paiement dans toutes les institutions bancaires et de continuer à renforcer l'usage des services de paiement mobile inter-bancaire entre les personnes et les commerces, dans leurs diverses modalités.
Tous les citoyens seront informés par SUDEBAN et la BCV ainsi que par les banques dont ils sont clients des progrès obtenus dans ces domaines et de la façon d'opérer sur les nouvelles plateformes au moment qu'on jugera bon, pour que celles-ci jouissent de toute la sécurité et la souplesse requises.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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